Le prince Andrew a annoncé qu'il renonçait à l'usage de ses titres et distinctions royales, une décision prise après une discussion avec le roi Charles III. Cette mesure marque une nouvelle étape dans la mise à l'écart progressive du duc de York, fragilisé depuis plusieurs années par les scandales liés à son amitié avec le financier américain Jeffrey Epstein. Dans un communiqué relayé par le palais de Buckingham, le prince a déclaré qu'il cessait d'utiliser le titre de duc de York, ainsi que les honneurs de Chevalier Grand-Croix de l'Ordre Royal Victorien et de Chevalier de l'Ordre de la Jarretière. Le seul titre qu'il conservera sera celui de « prince », un statut qu'il détient de naissance en tant que fils de la reine Elizabeth II. « Après avoir consulté Sa Majesté le roi ainsi que ma famille proche, nous avons estimé que les accusations persistantes portées contre moi détournaient l'attention du travail du roi et de la famille royale. J'ai donc décidé de me retirer davantage de la vie publique et de ne plus faire usage de mes titres et distinctions », a-t-il affirmé, réitérant sa dénégation des faits qui lui sont reprochés. Sur le plan juridique, le titre de duc de York n'est pas révoqué – seule une loi du Parlement pourrait l'abolir – mais Andrew ne l'utilisera plus officiellement. La décision, prise en concertation étroite avec le roi Charles et le prince de Galles, vise à réduire l'impact des controverses entourant le prince sur l'image de la monarchie britannique. Sarah Ferguson, l'ex-épouse du prince, renonce également à l'usage du titre de duchesse de York et sera désormais désignée simplement par son nom. En revanche, les titres de leurs filles, les princesses Béatrice et Eugénie, ne sont pas affectés par cette mesure. Selon des sources proches du palais, la décision est intervenue après de longues discussions internes, à un moment où les conseillers royaux s'inquiétaient de l'effet durable des polémiques sur la réputation de la Couronne. Cette annonce intervient quelques jours après la publication par The Guardian d'extraits du livre posthume de Virginia Giuffre, la femme qui accusait Andrew d'abus sexuels alors qu'elle était mineure. Dans ces pages, l'auteure décrit le comportement du prince comme « arrogant » et « persuadé que coucher avec elle faisait partie de ses privilèges de naissance ». Le prince Andrew, déjà déchu de ses titres militaires et de ses fonctions honorifiques, est également cité dans plusieurs documents judiciaires américains révélant qu'il avait effectué plusieurs vols à bord de l'avion privé d'Epstein entre 1999 et 2006, en compagnie notamment de Ghislaine Maxwell, condamnée pour trafic sexuel. Par ailleurs, des courriels publiés récemment indiquent qu'Andrew aurait maintenu des contacts avec Epstein au-delà de la date à laquelle il affirmait avoir rompu toute relation avec lui. Ces éléments contredisent certaines de ses déclarations lors de son entretien télévisé accordé à la BBC en 2019, qui avait déjà profondément terni son image. Pendant ce temps, à Buckingham, le roi Charles se serait dit « satisfait » de la décision de son frère, qui met fin à des années de tension entre l'institution royale et l'opinion publique.