Après quatre années de mobilisation sur le terrain, l'Association Marocaine des Salles de Marchés (AMSM), en partenariat avec Bank Al-Maghrib et l'Office des Changes, a achevé avec succès la Caravane INFITAH. Cette initiative, pionnière en matière de pédagogie financière, a permis de sensibiliser et d'outiller les TPE et PME marocaines face aux défis du risque de change, à l'heure où le Royaume se prépare à une réforme plus flexible du régime de change. Une aventure pédagogique au cœur du tissu économique Partie en 2021 avec l'ambition de rapprocher le monde de l'entreprise de celui des marchés financiers, la Caravane INFITAH a sillonné le Maroc du Nord au Sud. Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Laâyoune, Dakhla, Fès et Oujda ont successivement accueilli les ateliers de cette initiative portée par l'AMSM, avec l'appui institutionnel de Bank Al-Maghrib et de l'Office des Changes. En quatre ans, plus de 350 acteurs économiques (chefs d'entreprises, responsables financiers et représentants d'organisations professionnelles) ont pris part à ces rencontres, conçues comme des espaces d'échange et de formation sur les mécanismes du marché des changes. « Le message d'INFITAH se résume en trois mots : comprendre, anticiper, agir. Comprendre les mécanismes du marché, anticiper les mouvements du dirham et agir à travers les bons outils de couverture », explique Mohamed Filali, président de l'AMSM et responsable Marchés des Capitaux Maroc à Attijariwafa bank. Cette approche de terrain a offert un accompagnement concret aux TPE et PME, les aidant à mieux comprendre le fonctionnement du marché des changes, à appréhender la volatilité du dirham et à s'approprier efficacement les outils de couverture disponibles. « Bank Al-Maghrib a érigé la préparation et l'accompagnement des TPE et PME marocaines en priorité dans le processus de transition vers un régime de change plus flexible. Avec l'AMSM et l'Office des Changes, nous œuvrons à renforcer la compréhension des mécanismes du marché des changes et à diffuser une culture de la gestion des risques, condition essentielle à la réussite de la réforme du régime de change », déclare Mohamed Souhail, directeur-adjoint à la Direction Opérations Monétaires et de Change à Bank Al-Maghrib. Cette démarche pragmatique vise à démocratiser les outils de couverture disponibles, encore trop peu utilisés par les petites structures, mais essentiels pour sécuriser leurs marges face à la volatilité du dirham. A chaque étape, INFITAH a suscité des témoignages concrets de dirigeants ayant transformé leur approche du risque de change. A Fès, Mohamed Bensaïd, directeur général de Novavision, témoigne : « Dans notre activité, où nous importons régulièrement des produits chimiques pour le BTP, la moindre variation du dirham peut bouleverser nos coûts. Grâce à INFITAH, nous avons trouvé des explications claires et des solutions concrètes pour mieux gérer ce risque ». Du côté des exportateurs, le constat est similaire. Houda Senecal Mezian, directrice générale de Stone Héritage, société exportatrice de marbre, souligne que « dans un secteur résolument tourné vers l'export, la volatilité du dirham est un enjeu quotidien. INFITAH nous a permis de mieux comprendre les instruments de couverture et d'en maîtriser l'usage pour sécuriser nos contrats internationaux ». A Oujda, Ghofrane Essoussi, Directrice administrative adjointe de Oriverre, salue également l'impact du programme : « Nos importations sont directement exposées aux variations du dirham. Les ateliers d'INFITAH nous ont appris à anticiper ces fluctuations, à mieux négocier avec nos partenaires étrangers et à sécuriser nos marges ». INFITAH incarne la synergie entre Bank Al-Maghrib, l'Office des Changes et l'AMSM, unies par une même conviction : renforcer la compétitivité des entreprises marocaines passe par une gestion plus éclairée du risque de change et par une montée en compétence financière progressive. Les escales de Fès et d'Oujda ont, quant à elles, mis en lumière la richesse et la diversité du tissu entrepreneurial national, démontrant que le succès de la réforme du régime de change dépend avant tout de la diffusion généralisée de la culture du risque sur l'ensemble du territoire.
