L'affaire dite de « farine de papier » n'en finit pas de faire parler d'elle. Le parquet général près la Cour d'appel de Rabat a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire concernant les révélations liées au supposé mélange de « papier moulu » dans la farine subventionnée, à la suite des déclarations président du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM) à la Chambre des représentants, Ahmed Touizi. Le député avait en effet avancé que certaines entreprises « broyaient du papier » et le présentaient comme de la farine destinée aux foyers les plus modestes, appelant le gouvernement à « prendre ce dossier au sérieux », et estimant qu'« une telle farine ,'est pas propre à la consommation ». Ces propos, qui ont suscité une large controverse sur la qualité du pain subventionné et la transparence du système de soutien public à la farine, ont conduit le ministère public à intervenir pour faire toute la lumière sur ces allégations. Face à l'ampleur de la polémique, Ahmed Touizi était revenu sur ses déclarations, précisant que son expression « moudre du papier au lieu du blé » faisait référence, selon lui, à des pratiques de « corruption liées à la falsification de factures » par certaines minoteries bénéficiaires des subventions publiques, d'un montant global de 16,8 milliards de dirhams cette année. Le parlementaire a par ailleurs accusé ce qu'il appelle le « lobby des minoteries » de vouloir détourner le débat public « pour échapper à la responsabilité sur de possibles abus et profiter d'une rente importante ».