Le Pakistan a annoncé vendredi l'arrestation de quatre membres d'une « cellule terroriste » basée en Afghanistan, liés à l'attentat-suicide qui a fait 12 morts mardi à Islamabad. « Quatre membres des talibans pakistanais impliqués dans l'attaque ont été appréhendés », a indiqué le gouvernement sur le réseau social X, affirmant que « cette cellule était dirigée et guidée à chaque étape par le haut commandement basé en Afghanistan ». In a joint operation conducted by Intelligence Bureau Division and CTD, four members of the TTP/Fitna al-Khawarij terrorist cell involved in the suicide attack at the Judicial Complex G-11, Islamabad, have been apprehended. During interrogation, Sajidullah alias Sheena, the... pic.twitter.com/uPaXO9S1Yh — Government of Pakistan (@GovtofPakistan) November 14, 2025 L'attaque, qui visait un véhicule de police stationné devant un tribunal de la capitale pakistanaise, constitue le premier attentat à frapper Islamabad en trois ans. Elle a été revendiquée par une faction des talibans pakistanais (TTP), qui partage l'idéologie de leurs homologues afghans au pouvoir à Kaboul. Le ministre de l'Intérieur Mohsin Naqvi avait déclaré jeudi que l'auteur de l'attentat était un « kamikaze afghan », évoquant la possibilité de représailles contre l'Afghanistan. Une autre attaque, survenue lundi, contre une école militaire à la frontière afghane, a également été imputée à un « citoyen afghan ». Le gouvernement taliban afghan n'a pas réagi dans l'immédiat vendredi, mais avait exprimé mardi sa « profonde tristesse » et condamné les deux attaques. Le Pakistan accuse Kaboul d'héberger et de soutenir les talibans pakistanais, accusations que l'Afghanistan dément. Depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul à l'été 2021, les attaques se sont multipliées sur le sol pakistanais, principalement dans la province frontalière de Khyber-Pakhtunkhwa. Ces incidents ravivent les craintes d'une escalade entre les deux voisins, qui se sont livrés en octobre à une semaine de violents affrontements, notamment à la frontière et jusqu'à Kaboul, touchée par des explosions attribuées par Islamabad à des « frappes de précision ». Une trêve fragile a été conclue, mais plusieurs cycles de négociations n'ont pas permis d'aplanir les divergences sécuritaires. Islamabad reproche à Kaboul de ne pas empêcher l'utilisation de son territoire pour mener des attaques contre le Pakistan, tandis que les talibans accusent la partie pakistanaise de « rejeter toutes les responsabilités concernant sa sécurité sur le gouvernement afghan ».