Le Maroc et l'Espagne continuent de travailler conjointement afin de réaliser leur plan de rallier les deux pays via un tunnel sous-marin. Le dernière Réunion de haut niveau (RHN) organisée à Madrid a consacré ce projet avec la signature d'un nouveau mémorandum. Parmi les quatorze accords signés la semaine dernière à Madrid lors du Sommet bilatéral Maroc-Espagne, figue un accord portant sur la « coopération scientifique pour l'étude de la sismicité et de la géodynamique dans la zone du détroit de Gibraltar ». Les deux pays consacrent avec cette signature conjointe leur détermination à mettre en œuvre ce projet ambitieux qui devrait révolutionner la mobilité entre l'Europe et l'Afrique, permettant une traversée des 14 kilomètres séparant les deux rives de la méditerranée de manière plus simple et surtout plus rapide, notamment pour les marchandises. Les bénéfices prévus de ce projet seront colossaux pour les deux pays à l'avenir et c'est pourquoi ils misent sur les études de faisabilité, dont celles liées à sismologie sont déterminantes puisqu'il se trouve dans une zone où les plaques sismiques se rencontrent. Les deux pays ont signé un mémorandum d'entente relatif à la surveillance sismique, avec le ministère espagnol des Transports et de la Mobilité durable, dirigé par Óscar Puente. Selon les informations communiquées par le ministère citée par le journal El independiente, le mémorandum vise à « promouvoir la coopération scientifique dans l'étude de la sismicité et de la géodynamique dans la région du détroit de Gibraltar, une zone d'intérêt commun pour les deux pays, située dans la zone de collision des plaques tectoniques eurasienne et africaine ». L'accord est signé par l'Institut géographique national espagnol, sous la tutelle du Secrétariat aux Transports et à la Mobilité durable, et du côté marocain par le Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST). Il s'agira d'« améliorer les connaissances partagées sur les séismes et les tsunamis potentiels, notamment par le développement d'études conjointes, l'échange d'informations scientifiques passées et futures, et la coordination du déploiement de réseaux d'observation instrumentale », indique-t-on. Selon un expert cité par la publication, les études sismiques devraient permettre de répondre à la faisabilité de ce projet sur un aspect important, celui du « seuil du détroit », une zone « située à l'ouest du détroit de Gibraltar, où la profondeur est considérablement moindre, d'environ 300 mètres au maximum » pour voir si le tunnel peut y être construit. La presse ibérique souligne que la phase d'études devrait tourner autour de 3 ans avec possibilité de prolongation, et devraient bénéficier notamment à la Société espagnole d'études sur les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA). La même organisation a lancé ces derniers différents appels d'offres pour réaliser ces études, comme des sismomètres de fond marin. Pour rappel, l'idée de ce projet avait débuté il y a 30 ans en prévoyant un pont. Le projet a été abandonné en 1989 pour reprendre forme sous un tunnel ferroviaire.