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Michel Ocelot se confie à Hespress Fr, et parle de son prochain film inspiré ... du Maroc
Publié dans Hespress le 26 - 03 - 2019

Michel Ocelot est l'un des plus grands réalisateurs de films d'animation. Habitué du FICAM, il a présenté lors de cette 18ème édition du festival, son nouvel opus « Dilili à Paris » qui a remporté cette année le César du meilleur film d'animation.
Très connu avec son premier long-métrage, la saga Kirikou, qui fête ses 20 ans cette année, Michel Ocelot a enchaîné les succès avec Azur et Asmar, Les Contes de la Nuit et aujourd'hui Dilili à Paris. Mais il est toujours aussi attaché et fier de son « petit bébé » Kirikou, comme l'a décrit le réalisateur français au micro de Hespress Fr.
Lors de son passage au FICAM, Michel Ocelot a ouvert son cœur à Hespress Fr, et s'est confié sur son enfance passée entre la Guinée et la France, Kirikou, la situation des femmes dans le monde, la religion, les Gilets Jaunes, et bien d'autres sujets qui reflètent le parcours et la personnalité de ce grand amateur du cinéma.
Hespress Fr : Vous avez vécu votre enfance à Conakry en Guinée. Est-ce que l'histoire de Kirikou et les personnages viennent de là ?
M.O : Kirikou c'est mon enfance. J'ai passé mon école primaire à Conakry en guinée et c'est de très bons souvenirs. L'école primaire c'est l'enfance intense dont on se souvient. J'ai été privilégié parce que pendant l'année scolaire on était en Guinée et pendant les grandes vacances d'été on était en France. Ce qui fait que c'était très équilibré, j'étais à l'aise dans deux univers très différents qui ne se connaissaient pas et que moi je connaissais. Et c'est un très bon début d'ouverture d'esprit. Je savais que deux mondes existaient. Et après j'ai vu qu'il y avait plus que deux. Et c'est une très bonne enfance, c'était un moment où c'était la paix absolue, y avait pas de traque, y avait pas crime et pas de violence.
Ma mère pouvait après un repas avec des invités repartir à minuit et traverser la ville sans se faire accompagner. Mon frère et moi, tous petits, on pouvait prendre le train pour aller à 200 km tous seuls avec des trains remplis de Guinéens de Kalambaste de Kajapoul et nos parents n'étaient pas inquiets du tout. Toute ces personnes allaient nous protéger au lieu de nous faire du mal. Et je me rappelle aussi la beauté des gens et la beauté des femmes quand elles étaient habillées pour les fêtes. Et ça m'a probablement appris la couleur. Et aussi l'élégance, l'élégance franche, joyeuse et des femmes qui ne sont pas humbles et qui rasent pas les murs et ça, ça me plait.
En parlant de femmes, vous avez parlé des femmes « piétinées » par les hommes dans « Dilili à Paris ». Est-ce un sujet qui vous tient à coeur ?
Si on est un être humain, on ne peut pas accepter ce qui se passe aujourd'hui, et qui se passe depuis toujours. C'est-à-dire la moitié de la population qui piétine l'autre et aucune des deux moitiés n'est heureuse, et des hommes imbéciles et faibles qui font du mal aux femmes et aux filles qui, physiquement, sont moins fortes. C'est universel. Tous les pays, toutes les religions, toutes les classes sociales, et les chiffres sont effrayants. Les femmes et les filles tuées ordinairement parce qu'elles sont femmes et filles. Le nombre de morts dépasse de loin le nombre de morts dans les guerres.
Les guerres sont moins graves que ce que les hommes font aux femmes et il faut parler de ça sans arrêt et dire arrêter ! Il y a des moyens d'être heureux et ça ce n'est pas un bon moyen.
C'est le message que vous avez voulu transmettre à travers « Dilili à Paris » qui a remporté le César du meilleur film d'animation cette année ?
Mon film « Dilili à Paris » c'est le sujet. Il y a une horreur qui existe, et il y a des choses bonnes qui existent. Et pour moi les bonnes choses c'est la civilisation. Là, je montre une civilisation plutôt occidentale à Paris en 1900. Dans Azur et Asmar j'ai montré la civilisation de l'Islam. Séduisant et ouvert c'est un Islam que je connais et que j'ai étudié assez jeune par hasard. J'étais au courant de ce changement le flambeau de la civilisation quand il a arrêté d'être greco-romain et il est devenu musulman. Et l'Islam a uni plusieurs pays de l'Espagne jusqu'à la Perse, un sommet de la civilisation, en passant par l'Egypte dont je suis amoureux. Donc ça c'est l'antidote, et c'est dans ce sens qu'il faut aller.
En parlant d'Azur et Asmar, vous avez lu le Coran et la Bible afin de traiter des sujets tels que la tolérance et l'acceptation de l'autre dans ce film. Quel a été votre sentiment quand vous avez découvert deux religions différentes ?
Le point de départ d'Azur et Asmar c'est un autre problème de base. C'est les gens dans un même pays qui vivent mal ensemble qui sont hostiles, une agressivité ordinaire au lieu d'être heureux. Donc, en France, je voulais parler des immigrés désinstallés et des chrétiens et des musulmans. J'ai pensé aux musulmans puisque les immigrés sont en France majoritairement maghrébins et musulmans.
Et je me suis dit, c'est intéressant parce que je vais en plus parler de ces questions dans un pays qui dans ce cas-là est la France. Je veux aussi rajouter en supplément de luxe la célébration d'une civilisation qu'on a un peu oubliée. Parce qu'aujourd'hui, l'Islam évoque plutôt des attaques, des massacres. Et ce n'est pas ça du tout !
Voila, c'est arrivé petit à petit et j'étais ravi de faire cette célébration et en effet j'ai vu et lu beaucoup de choses. J'ai lu l'évangile, le Coran un peu la bible. J'ai vu que toute ces religions se rencontrent. Il y a les mêmes choses. Le Coran j'avais déjà lu la moitié quand j'étais adolescent j'étais intrigué.
Vous traitez des sujets forts. Est-ce que vous prévoyez de réaliser dans le futur un film d'animation sur ce qui se passe aujourd'hui en France avec le mouvement des Gilets Jaunes ?
Au départ j'ai trouvé ça plutôt bien. C'est une très bonne conception. On proteste contre l'augmentation du prix de l'essence et on sort du coffre de sa voiture le gilet obligatoire par la loi et tout d'un coup ça fait des troupes avec un uniforme et ça part aussi de la province plutôt que Paris. Et j'ai trouvé le début très bien. Mais maintenant non. Dès qu'il y a de la violence et de la destruction du pays lui-même, je n'appartiens pas à ce pays, ces gens ce n'est pas moi.
Je me disais est ce que je peux faire un film avec ça ? J'en-ai déjà fait des foules qui crient et qui peuvent faire du mal (…) Je ne sais pas si je vais continuer, mon prochain film sera beaucoup plus innocent après « Dilili à Paris » qui a traité un sujet grave, je veux faire quelque chose de joli, vous offrir du plaisir, mais il y aura un petit message derrière.
On peut avoir une idée sur votre prochain film ?
Oui, en plus l'inspiration vient du Maroc. C'est un conte marocain que je vais faire à ma manière mais le départ est marocain et ça sera beaucoup plus léger et je pense que le titre sera « La princesse des roses et le prince des beignets». Vous voyez ce n'est pas trop grave. (rires)
A quel moment vous avez commencé à dessiner ? Et à quel moment vous avez commencé vos études en dessin d'animation ?
J'ai commencé mon métier à un an est demi. J'ai pris un crayon et j'ai gribouillé et je n'ai jamais arrêté. J'ai fait des études d'art mais pas des études d'animation et de cinéma. Quand j'ai commencé, l'animation n'était pas enseignée dans les écoles. J'ai tout inventé.
Vous êtes un habitué du FICAM. Beaucoup de jeunes étudiants ont dû vous bombarder de questions. Que pensez-vous de la jeunesse marocaine passionnée d'art ?
Chaque fois que je viens, je suis enchanté de les rencontrer. je les sens intenses et prêts à faire quelque chose de leur vie et de leur pays, et tous mes vœux les accompagnent.


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