Face aux critiques, Saâd-Eddine El Otmani a invité les partis de l'opposition à la Chambre des représentants à activer de l'Article 105 de la Constitution qui fait appel à la motion de censure, s'ils estiment que son gouvernement provoque « une paralysie dans le pays ». Le Chef du gouvernement a longuement critiqué les groupes de l'opposition ce lundi soir, lors de son discours en séance plénière au parlement. Il a notamment déclaré que le débat de l'opposition sur le bilan partiel de son gouvernement « était injuste car il n'a pas pris en compte toutes les obligations du programme gouvernemental, en mentionnant seulement l'absence de quelques procédures ou d'indicateurs ». Réfutant donc le sens de leurs critiques, El Otmani a ajouté que « la plupart des propos évoqués par les députés à cet égard ne concernent que des procédures ou des indicateurs programmés pour l'ensemble du mandat et non pour être estimés à mi-parcours ». Il affirme ainsi que les résultats présentés la semaine dernière devant les députés de la Chambre des conseillers « concernaient deux ans du travail de ce gouvernement », en rassurant que « nous avançons dans la bonne direction et nous sommes encouragés à aller de l'avant pour mener à bien les engagements pris ». La Chambre des représentants peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement par le vote d'une motion de censure. Celle-ci n'est recevable que si elle est signée par au moins le cinquième des membres composant la Chambre, et n'est approuvée par la même Chambre que par un vote pris à la majorité absolue des 395 membres qui la composent. Il y a pratiquement un an, le groupe PAM de la première Chambre avait initié une procédure de déposition d'une motion de censure contre le gouvernement El Otmani. Mais face à la non adhésion de l'Istiqlal, l'autre composante de l'opposition, cette entreprise n'a pas connu de suite. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après le dépôt d'une telle motion. Dans le cas échéant, le vote de censure entraîne la démission collective du gouvernement. Lorsque le gouvernement est censuré par la Chambre des Représentants, aucune motion de censure de cette Chambre n'est recevable pendant un délai d'un an.