L'été rime souvent avec beau temps, soleil, voyages et bronzage. La saison estivale est l'occasion de changer de paysage pour la plupart des gens en quête de changement, mais aussi d'union matrimoniale pour d'autres. De nombreux Marocains et Marocaines choisissent l'été pour concrétiser leur union par les liens sacrés du mariage. Entre joie et bonheur et ambiance euphorique, il ne faut pas oublier que cela implique notamment la gestion d'un foyer, ainsi que la liaison de familles avec des mindsets différents. Toutefois, le processus reste le même, x plait à y, x planifie une rencontre avec la famille de y, les deux familles se rencontres durant une cérémonie de « Taarouf », les intentions se font claires, une date de fiançailles est fixée par la suite, les tourtereaux reçoivent la bénédiction de leurs géniteurs dans une atmosphère de « youyous », en attendant la grande finale. Actuellement, il y'a peu de différences entre les mariages dans les différentes régions du royaume. Selon ce que l'on a pu constater auprès de différentes negafas, ces expertes de la cérémonie de mariage, l'événement se passe de plus en plus de la même façon. « Pour les familles aisées, la fille a droit à 3 ou 4 tenues, dont certaines représentent ses origines. Dans ce cas, on a droit à une tenue fassie, tachelhite, soussi, sahraoui, etc., alors que pour les hommes, c'est généralement jabador, djellaba et costume pour clôturer. Les hommes ne portent pas beaucoup d'attention à ces détails, surtout les jeunes », nous a déclaré Lalla aicha, qui est dans le métier depuis une vingtaine d'années. Pierre, papier, ciseaux pour la cérémonie Si la cérémonie de mariage se veut un événement heureux à la surface, il faut savoir qu'il y'a toute une logistique derrière la chose. En effet, dans de nombreuses régions du royaume, c'est à la famille de la mariée que revient l'organisation du mariage. Cela est justifié par le fait que le mari présente de nombreux cadeaux d'une valeur conséquente, le fameux « dhaz ». Cela dit, Lalla Aicha nous a expliqué que certaines familles optent pour une co-organisation du mariage, en partageant les coûts entre eux. « Aujourd'hui, il arrive souvent que des familles nous demandent de partager l'addition. La famille de la mariée paye sa part de tables, alors que la famille du marié fait de même. Cela a pour objectif d'éviter les problèmes concernant le nombre d'invités dans les deux camps, car c'est un vrai champ de bataille parfois », nous a déclaré notre interlocutrice. Toutefois, certaines familles semblent peu intéressées par des événements de la sorte, et optent plutôt pour des réceptions dans des hôtels, qui durent généralement 3 heures maximum. D'autres familles n'organisent rien du tout, et laissent libre arbitre aux futurs mariés de choisir ce qu'ils veulent faire de leur vie commune, les encourageants à voyager et profiter de leur « jeunesse ». « Faire la fête c'est bien, ce sont nos traditions. Un mariage ne se résume pas seulement à la nourriture, aux chants, danse, et aux nombres d'invités. Le mariage est avant tout un témoignage devant le monde que deux êtres sont unis par les liens sacrés du mariage. C'est juste que parfois, certaines familles cherchent à prouver quelque chose. Est-ce vraiment intéressant d'entamer sa vie conjugale par des crédits ? », nous a déclaré Lalla Aicha, tout en rajoutant qu'il n'est pas si mal d'organiser un petit événement avec des proches et de laisser les choses prendre leur cours par la suite, si c'est ce que l'on veut, ou qu'on ne dispose pas des moyens pour une grande fête. Cela dit, pour ce qui est des prix, les traiteurs proposent les tables de 10 personnes à partir de 3000 dirhams pour une prestation « correcte ». Cela veut dire que le menu comprendra des entrées, notamment des amuses gueules sous forme de cacahuètes salées, d'amandes, de mini fekkas salés, et de mélange japonais. Viendra par la suite le tour aux petits fours et mini-gâteaux à la crème, accompagnés de 3 sortes de jus et du typique thé à la menthe et café. Les convives auront droit par la suite à un plat principal, suivi d'un panier de fruits. Si ce menu semble « maigre », on parle là de ce qui se fait le plus « simplement » possible. Durant nos recherches sur le marché à Casablanca, nous avons pu constater que certains traiteurs proposent même la présence de chefs cuisiniers, sushis, pizzas et shawarmas avec tout l'équipement et la déco qui va avec. Les tables coûtent à ce niveau 10.000 dirhams, un prix qui n'est pas forcément à la portée de monsieur tout le monde. Cela dit, faire appel aux prestations d'une negafa compétente tourne autour des 30.000 dirhams, alors que l'on peut trouver un bon orchestre à 5000-7000 dirhams. Toutefois, certaines familles, pour faire bonne image, font appel à des musiciens connus, voire même des Libanais. À ce niveau, l'on devra débourser entre 30.000 à 50.000 dirhams. Faire appel à des stars de la chanson arabe devrait être bien sûr plus couteux, à l'image de certains chanteurs libanais qui ne se déplacent pas pour moins de 100.000 dirhams pour une prestation de 3 heures maximum. Viens par la suite la location d'une limousine, ou d'un 4*4 de luxe, chose pour laquelle l'on doit compter entre 6000 et 9000 dirhams pour la fameuse nuit, où tout le monde doit être sur son 31. Les cérémonies de mariage sont, certes, un délice pour les yeux, mais un poids pour le portefeuille dans certains cas. « Il ne faut pas tomber dans l'erreur de vouloir plaire à tout le monde. Malheureusement, les apparences ont une grande place dans notre société, et c'est ce qui fait que certaines familles s'endettent pour faire plaisir à leurs enfants, et garder la face devant les autres », déplore Lalla Aicha.