Par Hassan Alaoui La scène maroco-algérienne n'en finit pas de nous interpeller, tant ses soubresauts nous disent la tendance dangereuse, nourrie par l'hostilité du pouvoir militaire à l'égard du Maroc. L'Algérie militaire reproche au Maroc sa normalisation avec l'Etat d'Israël mais ne dit mot des autres pays arabes qui nouent les mêmes relations avec lui. L'Algérie croit affirmer être le pays qui soutient le plus les Palestiniens, mais la junte interdit à son peuple de sortir dans la rue pour les soutenir, ne serait-ce que du bout des lèvres, alors que le Maroc expédie pour la énième fois une aide concrète et recueille les remerciements en retour... L'Algérie a inventé l'affaire du Sahara pour ses besoins expansionnistes, quitte à brader ses richesses à Trump mais ne recueille qu'amertume... Le conflit du Sahara a commencé à vrai dire en 1973 avec la création par Kadhafi du polisario. Soit quatre ans avant le décès de Mohamed Boukharrouba, alias Houari Boumediene qui l'a comme l'on sait récupéré par la suite en instrumentalisant de jeunes « sahraouis », tous originaires du Maroc, dont son principal fondateur El Ouali Mostapha Sayed. Né à Bir Lahlou et ayant accompli comme tous ses compagnons, une dizaine à peu près, leurs études à l'Université Mohammed V de Rabat, celui-ci fut assassiné tout simplement, par la suite, par les services algériens en juin 1976, alors qu'il revenait d'une opération « militaire » lancée contre Nouakchott ( Mauritanie), signataire avec le Maroc de l'Accord tripartite de Madrid ( 14 novembre 1975) et dirigée alors par Mokhtar Ould Daddah... Le fondateur du polisario, qui vivait entre Marrakech, Taroudant et Rabat, s'était rapproché du Maroc, qu'il qualifiait volontiers de « mère-patrie », avec l'idée d'entamer un rapprochement voire des négociations avec les autorités marocaines sur le processus de libération du Sahara. Cette initiative suscitait ainsi l'ire d'un Boumediene, plus que jamais furieux contre Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, leader de la Marche verte et de la libération du territoire saharien. On peut estimer sans risque de nous tromper que notre pays vivait à cette époque un tournant radical de son histoire : l'Espagne de Franco, dont les services s'étaient plus ou moins alliés à ceux de l'Algérie, dirigés alors par un Kasdi Merbah, natif de Fès, avait accepté et exigé même un recensement des populations du Sahara avec l'idée d'y organiser un référendum. L'Espagne avait recensé officiellement quelque 70.000 habitants au Sahara, ne comptant pas une grande partie d'entre eux qui, à la faveur des migrations vers le Nord, s'étaient installés qui à Taroudant, qui à Agadir et Marrakech, qui à Sidi Kacem, qui encore à Tétouan, à Meknès et dans le Tafilalet et qui, en toute logique et dans la perspective d'un référendum, devaient obligatoirement être pris en compte et peser lourdement sur le vote confirmatif pour le Maroc. A posteriori, et comme nous l'avait confié en son temps Mouhammed Boughdadi , éminent historien militaire du Sahara, le Maroc commit une grave erreur en 1972 lorsqu'il négligea ou ne prêta guère attention à la manifestation de jeunes sahraouis – marocains – descendus dans les rues de Tan-Tan réclamer le départ des forces espagnoles et la libération du territoire... Il m'affirmait qu'à partir de cet instant – au regard de la répression féroce qui avait marqué ce tragique événement – , le tout premier noyau dur voyait le jour de ce qui deviendrait par la suite la revendication non officielle pour libérer le Sahara. Précisant toutefois que les jeunes de Tan-Tan n'avaient aucune prétention séparatiste. Et ce faisant ne pouvaient en aucun revendiquer un titre officiel pour représenter le Maroc. Lire aussi : Produit haineux de Boukharrouba , Chengriha et Tebboune, le « Nouvel homme algérien » Il convient de souligner, en revanche, qu'au lendemain de son indépendance, en 1956, notre pays posa officiellement sur les bureaux des Nations unies la revendication centrale de récupération de son Sahara occupé depuis 1884 par l'Espagne. Cette demande était d'autant plus légitime, justifiée qu'elle reposait sur un volumineux dossier d'archives et d'arguments historiques démontrant tout simplement que l'Espagne, en occupant le Sahara marocain, n'y avait pas trouvé un espace vide et que ce territoire n'était pas terra nullius, mais bel et bien habité par des populations , des dizaines de tribus qui, des siècles auparavant prêtaient allégeance aux Rois du Maroc, disaient la prière du vendredi au nom du Sultan et relevaient administrativement du pouvoir et de l'autorité de ce dernier. Le dossier que le Maroc, depuis toujours et notamment depuis 1975, a présenté aussi bien à la Cour internationale de Justice (CIJ) qu'aux Nations unies ne souffre aucune ambiguïté, mais confirme à coup sûr la profondeur multiséculaire des liens unissant les populations du Sahara et les Rois du Maroc. Pour ne parler que des principales tribus, qualifiées d'ethnies par les anthropologues on citera les confédérations des Tekna, des R'guibat, Ouled Dlim, Oulad Tidrarine, Ouled Bou Sbâa, Laroussyine, les Torkos, les Aït Baâmrane, et les Israélites de la vallée du Drâa. Quand l'Espagne, avec ses Terçio, était venue occuper le territoire du Sahara marocain, elle s'était heurtée à leur farouche résistance, comme celle notamment de Ma al-Ainine. Il faut espérer que la décision prise cette année par les gouvernements espagnol et français de rendre publiques les archives coloniales en levant le secret du statut du Sahara marocain, puisse être mise en œuvre rapidement pour nous révéler enfin la vérité. Et confondre les dirigeants algériens, passés maîtres de la falsification historique et de la théorie du complot. Une vieille tarentule appelée Michel Collon De telles révélations devraient non seulement mettre définitivement un terme au chantage pratiqué par les pouvoirs algériens successifs depuis Boumediene, mais également faire taire tous les réseaux – aujourd'hui dévastateurs à force d'être nombreux dans l'erreur – de cercles soudoyés à l'étranger par Alger, les suppôts qui surgissent un peu partout, hérissent et inondent la toile de mensonges et surtout d'une méconnaissance ahurissante du problème du Sahara. Je citerais volontiers cette vieille tarentule de Michel Collon, belge et « journaliste » raté qui s'est fait une spécialité peu reluisante de relais de la junte militaire algérienne et le héraut de la délirante mensongerie, je citerai également son alter ego dans la médiocrité rampante, un certain Pierre Galand , tous les deux hissés sur le petit pactole mensuel et la subvention de Chengriha, connétable et primus et inter pares de l'ignorance..., né hostile, grandi hostile au Maroc, marqué au sceau de la haine depuis qu'en février-mars 1976, il fut prisonnier des Forces Armées Royales dans la bataille d'Amgala que Boumediene s'essaya vainement de lancer contre le Maroc. L'autre thuriféraire du régime militaire algérien, l'inconditionnel « souteneur » sans nuances est bien évidemment le vertueux Edwy Plenel, parangon du balancement stylistique de la prose, autoproclamé Péguysien dont le site « Mediapart » – avec son cortège de délateurs – n'a jamais condamné ne serait-ce que du bout des lèvres l'arrestation et l'embastillement de l'écrivain franco-algérien Sensal, prisonnier d'opinion, prisonnier politique de haute stature, écrivain comme le fut Soljenitsyne, menace à la liberté d'un penseur et d'un humaniste, condamné par la dictature militaire algérienne pour avoir simplement proclamé que le Sahara appartient au Maroc, détaché seulement par la colonisation... Lui, au moins a lu et assimilé l'histoire authentique du Maghreb et, en particulier, celle du Royaume du Maroc, indéfectible empire sur l'unité et la cohésion duquel s'étaient acharnée en 1905 plus de quatre puissances européennes pour le dépecer et réduire son territoire à une peau de léopard : la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre voire la Russie du tsar... Le plus grave est que l'Algérie, création coloniale de la France a profité de ce morcellement On a compris depuis longtemps, en effet, cette mascarade du tiers-mondisme animée à Paris et à Bruxelles par cette cinquième colonne, invisible certes mais, exécutant la parade des droits de l'Homme, exultant encore de son marxisme éculé, nous prenant des vessies pour des lanternes, moralistes déprimés qui n'ont de cesse d'enfoncer les portes ouvertes et d'insulter notre histoire et notre avenir. « Docteurs tant-pis », que cette pléiade de Camelia Echihabi, Rachida El Azzaoui, petites plumes nerveuses qui jouent aux « cracheuses dans le bassinet », ou pis encore cette figure emblématique du stalinisme pur et dur dénommée Rosa Moussaoui, prêtresse abusée qui n'en finit jamais d'insulter le Maroc et ses institutions. Curieux qu'elles n'aient pas encore assimilé la doctrine des « fausses symétries » cultivées au « Monde » sous le vernis d'une objectivité qui, dans l'histoire de la presse, n'a jamais existé... D'un Plenel à l'autre ou la trahison du clerc Monsieur Plenel, voilà un rhéteur de la belle information, la vraie dont la parole prophétique aux échos planétaires nous dit l'envers du décor, mais qui, un certain 21 août 1991 nous mena en bateau avec son « reportage » bidon sur le « scandale du Panama » où il a cru jouer le héros Rouletabille en entraînant le grand journal fondé par Beuve-Méry et donc ses lecteurs dans un cloaque indigne : celui du mensonge ! Le « scandale du Panama » restera la marque indélébile d'un Edwy Plénel et avec lui Jean-Marie Colombani, abimé dans les limbes du journalisme de parti-pris... Des Plenel et autres engourdis de la plume, des mercenaires en somme, on n'a guère fini d'en voir encore et toujours, maîtres de l'autre « journalisme couché », faux nez et des Albert Londres émasculés, ils ont accouché d'autres amateurs au stylet et à la pensée creuse, sinon au parti-pris devenu leur credo. Et vis-à-vis du Royaume du Maroc, sur les traces d'un antimonarchisme, réactionnaire somme toute ils ont vite fait de bâtir une doctrine, de ne jamais faire l'effort d'aller au-delà du décor, lequel décor est pourtant la face réelle de la réalité, je veux dire les succès engrangés par le Maroc, notamment sur ce dossier sacré du Sahara, les avancées démocratiques de notre pays qu'ils ont pris l'habitude regarder du bout de leur lorgnette, constamment sous le prisme de l'antimonarchisme... La bérézina totale En attendant, la dictature algérienne qu'ils défendent bec et ongles, interdit avec violence au peuple algérien de sortir crier son soutien au peuple palestinien, en attendant encore le même Chengriha enferme à jamais Boualem Sensal, en même temps, des ambassadeurs algériens désertent leurs postes respectifs et demandent refuge aux divers pays hôtes, en attendant, le directeur de cabinet d'Abdelmadjid Tebboune, un certain Boualem Boualem, toute honte bue ne s'embarrasse point pour demander officieusement au gouvernement français de lui accorder un statut spécial pour y résider, c'est la bérézina totale , quoi !… Il est difficile, en effet, de traiter d'un vaste sujet tentaculaire comme celui de l'antimarocanisme primaire en un seul article. Il nous paraît vain d'espérer que la dictature militaire algérienne change de cap, tant que des généraux, chamarrés, tiennent le pays et engloutissent – c'est le cas de le dire – le peuple algérien dans le mensonge et la haine du Maroc...