Des raids russes ont frappé lundi matin des cibles civiles syriennes dans la province d'Idleb où un accord de désescalade est en vigueur, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des informations démenties par Moscou. Selon l'ONG qui dispose d'un large réseau d'observateurs partout en Syrie, au moins 23 personnes, dont 19 civils qui ont pu être identifiés et « quatre victimes qui n'ont pas encore été identifiées », ont été tuées lundi matin dans un marché de la province d'Idleb par des raids russes. Dans une déclaration à l'Afp, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH a affirmé que l'attaque aérienne a visé « un marché de grossistes de légumes dans la ville de Maaret al-Noomane ». Les raids russes alliés du pouvoir de Bachar Al Assad, ont non seulement fait 23 morts mais a aussi fait plusieurs blessés, 45 au total selon l'OSDH, d'autres personnes restent disparues, certaines sont également toujours coincées sous les décombres, indique la même source. Pourtant, l'armée russe a démenti les informations selon lesquelles elle aurait mené des raids aériens sur le marché Maaret al-Noomane. « Les déclarations de représentants anonymes de l'organisation des +Casques blancs+, financée par le Royaume-Uni et les Etats-Unis, sur de soi-disant frappes de l'aviation russe sur un marché de Maaret al-Noomane sont fausses », a déclaré lundi le ministère russe de la Défense dans un communiqué cité par les agences russes Depuis la fin d'avril, date à laquelle raids et bombardements ont connu un pic dans la région d'Idleb aux mains des groupes rebelles et djihadistes notamment du groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), ce sont plus de 650 civils qui ont trouvé la mort, selon l'ONG. Selon l'ONU, plus de 330.000 personnes ont été déplacées depuis. Malgré l'accord de désescalade entériné en septembre 2018 entre la Russie (allié de Damas) et la Turquie (soutien de certains groupes rebelles) pour éviter une offensive du régime de Bachar Al Assad, ces derniers mois les raids et bombardement redeviennent monnaie courante dans la région d'Idleb, dernier bastion rebelle en Syrie. Conscients de l'urgence de la situation, les dirigeants turcs et russes devraient se réunir en Turquie vers le mois d'août afin d'endiguer les menaces et rétablir la trêve dans cette région du nord-ouest de la Syrie .