Le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD a mis en garde les députés du groupe parlementaire de son parti contre tout manquement aux directives du parti sur le vote de Projet de loi cadre 51.17 relatif au système de l'éducation, de l'enseignement, de la formation et de la recherche scientifique. Ce fut la cas malgré la démission du président de groupe, Driss Azami Idrissi et le continuel brouhaha imposé par l'ex chef du parti, Abdelilah Benkirane. Peu avant le vote en session plénière du Projet de loi cadre qui a fait couler beaucoup d'encre avant sa promulgation définitive ce lundi 22 juillet, Saâd-Eddine El Othmani a renouvelé son appel aux députés de la première Chambre de son parti. La directive de vote, décidée par le Secrétariat général, consistait à voter pour le texte de loi dans son ensemble, et à s'abstenir du vote des articles 2 et 31 dudit projet de loi, soit les deux articles qui prévoient l'intégration de la langue française pour l'enseignement des matières scientifiques et techniques, au lieu de la langue arabe. En tant que chef de parti, El Othmani a prévenu les élus PJD que toute décision unilatérale de vote ferait l'objet d'une sanction pour son auteur, expliquant que « la force du parti réside dans le fait qu'il soit attaché aux décisions de ses institutions ». El Othmani a en revanche informé les députés PJD que « la démission annoncée par leur président de groupe Idriss Azami Idrissi n'a pas été discutée par le Secrétariat général ». Président du Conseil national du PJD et réputé proche de l'ancien patron de la maison, Abdelilah Benkirane, Driss Azami Idrissi a en effet préféré se retirer de la présidence du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, étant fermement opposé à toute introduction de langues étrangères dans l'enseignement des matières scientifiques et techniques. Intervenant dans le débat public précédant le vote définitif de cette loi cadre censée « réformer » le système éducatif marocain, son mentor et ex Secrétaire national Abdelilah Benkirane a longtemps préconisé aux actuels dirigeants PJD le rejet du projet de loi-cadre, allant jusqu'à exiger que le parti quitte le gouvernement si la version du projet de loi critiquée est adoptée en tant que telle. Et contrairement à El Othmani qui lie l'unité du parti au respect des décisions du Secrétariat général, Abdelilah Benkirane considérait plutôt dans ses sorties médiatiques qu' »il est contraire aux principes du parti de contraindre les membres du groupe parlementaire de voter pour le projet de loi ».