Convaincu que les prochaines échéances électorales en France vont être déterminées par l'immigration, Emmanuel Macron s'est lancé sur le chantier en amont en lançant ce débat très sensible à l'Assemblée nationale. Attendus pour prendre la parole, les leaders des différents groupes politiques notamment le Rassemblement national de Marine Le Pen (extrême droite) et La France Insoumise, de Jean Luc Mélenchon (gauche), devront faire part de leur positions sur ce sujet pendant plus de deux heures et demie avant que le débat ne soit orienté mercredi au Sénat. Ouvrant le débat, le Premier ministre Edouard Philippe, a a admis ne pas avoir atteint tous ses objectifs, tout en affirmant être « prêt à avoir » un débat sur « les dérives communautaires ». Cependant, il a enjolivé son bilan, en affirmant que « depuis deux ans, nous menons une politique d'immigration sans coups de menton et sans naïveté ». « La lutte contre l'immigration irrégulière gagne progressivement en efficacité et donc en crédibilité », a-t-il assuré, un peu plus d'un an après le vote de la loi Asile et immigration. Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, aussi devraient tous deux prendre la parole en ce début de semaine. Lundi, Christophe Castaner a estimé avoir « loupé ces dernières années l'intégration telle que nous aurions dû la réussir ». Le gouvernement d'Emmanuel Macron devrait proposer « six axes de travail » dont une réflexion sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d'asile, « pour faire en sorte que la France ne soit pas moins accueillante mais pas forcément plus attractive non plus », a indiqué Matignon. Pour le président français, « si nous n'avons pas le courage de regarder en face la demande de maîtrise exprimée par tous nos concitoyens (…), nous ne serions pas lucides », a-t-il dit persuadé qu'il devra affronter Marine Le Pen à la présidentielle de 2022. Pendant ce temps, mercredi, devant les préfectures de Nanterre, Bobigny et Créteil, des rassemblements de travailleurs sans papiers devraient avoir lieu afin d'obtenir la régularisation de de leur situation, selon une annonce de la CGT, qui rappelle que 150 d'entre eux sont en grève depuis le 1er octobre pour protester contre leur situation.