On a du mal à le croire, c'est bel et bien fini la Coupe du Monde !! Cet après-midi du 10 juillet, certains auraient sûrement eu le "tic" de capter la télévision suisse en espérant que la fête ne serait par miracle pas encore finie, mais comme ça a été mon cas, notre désormais chère TSR retransmettait un certain Ljubicic-Portas dans le tournoi de Gstaad, inconsolable pour tous ces déçus qui auront fait cette tentative !! En essayant de décortiquer cette attitude, deux hypothèses s'imposent : soit on est toujours sur notre faim à cause du spectacle maigre proposé par l'ensemble des 32 équipes du tournoi, soit alors qu'on est encore émerveillé par l'effet "CDM", un effet spécial qui se fait désirer toute une durée de 4 ans. On peut alors qu'hésiter entre les deux propositions... Le premier tour : Cette phase de la compétition concrétiserait plutôt la première hypothèse. On a été tout de suite déçu par le début en demi teinte de nombreuses équipes favorites : Le Brésil, en tête, joue la défensive et gagne à l'arrachée ces matchs de poule. La République Tchèque trahit tout ceux qui avaient misé sur un long parcours des coéquipiers de Nedved, en sortant par la petite porte avec au passage une défaite humiliante face aux Ghanéens. La France continue sur sa spirale de déceptions et arrache avec les dents une deuxième place de son groupe. Dans le Groupe 2, les 2 super favoris anglais et suédois ont déçu tout le beau monde qui croyait en eux en trébuchant d'abord sur le Trinidad & Tobago ainsi que le Paraguay. Le Mexique, tête de série désormais dans cette coupe du monde, a douté jusqu'à la dernière minute avant d'enlever une amère qualification aux dépens des vaillants angolais. Ajoutant au compte de toutes ces déceptions le faible spectacle présenté sur le terrain, avec souvent des schémas tactiques excessivement prudents. Heureusement, rien n'est tout noir. Il y a eu quelques satisfactions à l'image d'une Espagne prolifique (4-0 contre l'Ukraine) et une équipe argentine qui l'est encore plus apparemment (6-0 contre la Serbie Monténégro), mais bien sûr des Allemands plus prêts que jamais à honorer leur statut d'équipe hôte. D'autres équipes ont crée la surprise et ont confirmé par la suite tout le bien qu'on pensait d'eux avant le début de la compétition, notamment le Ghana et l'Australie, auteurs de parcours historiques lors de cette phase finale. Les Huitièmes/Quarts de finale : Si le premier tour a été normalement décevant, on attend logiquement beaucoup plus de matchs à élimination directe qui réjouissent d'une bien meilleure réputation. Le premier match dans la liste était évidement celui de l'Allemagne, un match où Podolski tout seul a pu crucifier les espoirs suédois. Propulsés en quarts, les joueurs de la Mannschaft n'ont pas voulu s'en arrêter là, ils devaient impérativement gagner pour sauver la tête de leur "Klinsi", et ils l'ont fait, aux penalties face aux très favorisés argentins !! De leur part, Les Italiens ont du batailler ferme face à l'Australie avant de pouvoir s'imposer dans les extra times grâce à un penalty de Totti. Au stade des quarts, les transalpins poursuivront leur douce campagne en s'imposant 3-0 face à des Ukrainiens dépassés par les événements. Après une forte impression lors du premier tour, le Portugal s'est trouvé devant un grand test face à la jeune équipe de Marco van Basten. Un test désormais réussi mais avec beaucoup de dégâts, l'arbitrage houleux de Mr Ivanov (RUS) avait coûté aux deux équipes 16 cartons jaunes et 4 rouges (record absolu durant les phases finales de la CDM). Contre l'Angleterre en quarts, le match a été comme prévu encore plus dur à négocier pour les Lusitaniens, la qualification s'est joué donc au cours de la séance fatidique des tirs au buts, et Ricardo a encore une fois été le bourreau des joueurs de l'Outre-Manche en arrêtant 3 tirs, un record !! Le parcours des Français a été de loin le plus émouvant et le plus spectaculaire à la fois. Alors que la tendance était largement négative dans l'Hexagone après un premier tour très approximatif. La rencontre contre l'Espagne aux huitièmes constituerait alors le premier grand défi pour cette équipe tant critiquée. Résultat : 3-1, non ce n'est pas les matadors, c'est plutôt des bleus surmotivé mené par l'éclosion de Ribéry mais surtout par une étonnante explosivité de Zidane qui a personnellement repoussé sa retraite d'un match, et Quel match !! Défier le Brésil semble relever de l'impossible en contemplant la feuille de match de C.A. Parreira pour ce quart de finale. Mais apparemment le seul brésilien sur le terrain était Zizou. Avec des coups de patte magiques, il arrivait parfois à éliminer 3,4 brésiliens à la fois. Sensationnel !!! Et puis le coup de grâce : Un plat du pied magique pour trouver un Henry totalement isolé et qui a pu par la suite catapulter Dida. Les Bleus sont désormais en demi-finale, ils ont anesthésié les champions du monde !!! Les Demi-Finales : Allemagne-Italie : L'euphorie en Allemagne est tellement intense qu'on pourra pas imaginer un autre résultat qu'une victoire allemande. Mais la réalité sur le gazon du WestfalenStadion de Dortmund est tout autre : Les Italiens font preuve d'une énorme maîtrise tactique et surtout mentale pour faire face aux sifflets des gradins allemands. Une force mentale qui permettra d'ailleurs à la squadra azzura de marquer à la 119ème et 121ème minute pour se retrouver malgré tout en finale de coupe du monde ! Portugal-France : Le remake de la demi finale de l'Euro 2000 aura enfin lieu. Une occasion en or pour les Portugais de prendre leur revanche et atteindre de la même occasion, pour la première fois, une finale de coupe du monde. Mais l'équipe de France a nettement progressé depuis le début du tournoi, avec une défense de fer, et un Zidane d'enfer, l'EDF peut passer n'importe quel obstacle pour être présente le 9 juillet, et cet obstacle sera désormais lusitanien. Le match commence avec une pression palpable mais avec aussi un ballon qui circule de mieux en mieux côté portugais, les bleus passent en contre attaque et obtiennent à la demi heure de jeu, un penalty discutable mais en tout cas merveilleusement transformé par ZZ. Les français installent depuis une multitude de rideaux défensifs qui n'offrent pas de solutions aux portugais. Le match finit doucement sur ce 1-0 magistralement bien conservé. Et la France est en Finaaale !! Finale : Italie-France La finale tant attendue est arrivée. On peut dire qu'on attendait pas cette affiche, surtout pas une France très vulnérable même en début de compétition. Dans l'Olympia Stadion de Berlin, celui qui a été le lieu des exploits de Jesse Owens devant Adolf Hitler. Bref un lieu chargé d'histoire pour réécrire l'histoire de la plus prestigieuse des compétitions sportives. C'est également le dernier match de football de Zinédine Zidane, et il le fête de la plus belle des manières en réussissant une Panenka audacieuse sur un penalty sur Malouda en 7ème minute. Le match était idéalement lancé et les italiens ont vite pris les rênes du match pour marquer sur un magnifique corner de Pirlo, et grâce à Materrazi qui se vengeait ainsi du penalty dont il assume l'entière responsabilité. Le match s'équilibre de plus en plus pour être ensuite dominé par des français qui, grâce au travail de fond d'un certain Robert Duverne, ont pu tenir un rythme physique très élevé jusqu'aux dernières minutes de la 2ème prolongation, là où le monde a semblé être bousculé par l'expulsion de Zidane sur un coup de tête donné à Materrazi qui avait longtemps provoqué l'héros français parfois en allant au delà de toutes les limites. Marqués par le malheureux départ de leur capitaine, Les tricolores n'ont pu s'imposer lors de la décisive séance des tirs aux buts, seul Trezeguet rata le coche et ça a suffi à Grosso pour offrir une quatrième étoile à l'Italie, et surtout mettre un terme à un mois intense dont on oubliera jamais les moindres détails. Entre le spectacle ennuyant de quelques matchs, et toutes les émotions de différentes couleurs qui nous ont fait vibrer sur leur rythme, on ne pourrait que retenir le formidable sentiment qu'on a eu en regardant chaque match de cette Coupe du Monde !
