Leïla Benali annonce l'achèvement des études préparatoires du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc    Sahara : Après les services consulaires, la Hongrie étudie les opportunités d'investissements    Aziz Akhannouch s'entretient à Rabat avec un responsable du Parti communiste chinois    Analyse économique du décret de Donald Trump visant à réduire les prix des médicaments selon le principe de la « nation la plus favorisée » (NPF)    Anniversaire des FAR : La marche vers la modernisation se poursuit    Panne d'électricité en Espagne : l'autorité de la concurrence ouvre une enquête    France : Gérard Depardieu écope de 18 mois de prison avec sursis    Morocco's 24th Tbourida championship set for late May    Achraf Hakimi rachète un club de football en Espagne    Marruecos: Soufiane El Bakkali elegido presidente de la comisión de atletas del CNOM [vídeo]    Marruecos: La documentalista franco-marroquí Dalila Ennadre homenajeada en Rabat    Marruecos confirma su participación en la búsqueda del adolescente desaparecido camino a España    Troubles d'attention chez l'enfant: La détresse des familles face à l'indisponibilité des traitements    Entretien-Driss Louaradi : Faire de la culture scientifique un levier du développement durable    Maroc : Le Gravity Comedy Show s'invite à Marrakech 29 mai 2025    Pause'Art: L'Ecole Hassania des Travaux Publics célèbre la richesse des formes artistiques    Code de procédure pénale : Ouahbi rejette plusieurs amendements    La chaîne "France 24" change de ton : une reconnaissance sans précédent de la marocanité du Sahara    Real Sociedad : Nayef Aguerd ne veut pas retourner à West Ham    Scandale de l'enlèvement d'un opposant en France : le régime algérien ébranlé, cinq arrestations et l'enquête remonte jusqu'à Tebboune    Montpellier : Inauguration du nouveau siège du Consulat général du Maroc    La Chambre des représentants adopte à la majorité un projet de loi relatif à la fiscalité des collectivités territoriales    Le Conseil de gouvernement examine un projet de réforme du statut des magistrats et plusieurs textes relatifs aux forces armées royales    L'ambassadeur de Hongrie au Maroc effectue une visite diplomatique importante à Dakhla pour renforcer la coopération bilatérale    En seulement 6 mois... La Société Régionale Multiservices Casablanca-Settat décroche 9 certifications nationales et internationales et confirme son leadership en gestion intégrée    À Rabat, un dispositif structurant pour l'émergence d'une industrie nationale du jeu vidéo lancé    La Chine renforce son partenariat avec l'Amérique latine par cinq nouvelles initiatives de développement et humanitaires    L'IA et les matériaux de captage du CO2 : révolution scientifique ou défi industriel ?    Alliance industrielle : Bank of Africa et Cooper Pharma scellent deux partenariats clés avec la Chine    Capital humain: les secrets des best employers / L'intégralité de la table ronde (VIDEO)    Handball africain / 32ème Supercoupe des clubs : Mountada Derb Sultan s'incline en demi-finale    Eredivisie : Ismail Saibari nominé pour le Trophée de Meilleur joueur de la saison !    Accélération de la couverture hydrique dans le Rif oriental    Groupe OCP-AFD : Signature d'un accord de financement de 350 millions d'euros    Trump en Arabie Saoudite. Intensifier les investissements croisés    69e anniversaire des FAR. Une institution engagée sur la voie de la modernisation    La poésie hassanie féminine, présente à la 18e édition de la saison de Tan-Tan 2025    Tan-Tan abrite, le 18 mai 2025, la Green Invest Conference    Expo « Eclats de vivre » : Quand la couleur devient acte d'engagement et message de vie    Khouribga : 15 longs métrages en lice au Festival international du cinéma africain    Fortes averses orageuses avec grêle locale mardi et mercredi dans plusieurs provinces    CAN U20 : «Le plus important est d'atteindre la finale» (Mohamed Ouahbi)    Fenerbahçe prêt à céder En-Nesyri et Amrabat, avec un objectif de 60 millions d'euros    Vidéo. African Lion 2025 : Le Maroc au cœur du plus grand exercice militaire d'Afrique    Tensions sécuritaires à Tripoli : un haut responsable tué et appels internationaux à la désescalade    Les prévisions du mardi 13 mai    Pékin et Washington s'accordent sur un mécanisme de dialogue économique pour éviter l'escalade    L'Orchestre des Jeunes Mazaya présente «Pierre et le Loup» en darija à Rabat et Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quelle jeunesse pour quel Maroc ?
Publié dans Jeunes du Maroc le 31 - 07 - 2008

Au moment où les grandes économies planétaires souffrent d'un manque aigu de la jeunesse pour pouvoir maintenir leur puissance et du coup s'imposer sur l'échelle mondiale, d'autres pays au contraire, en disposent de manière suffisante, mais ce que nous reprochons à ces derniers pays c'est que leur jeunesse n'est pas bien exploitée ni du moins investie. Le Maroc malheureusement, compte parmi cette seconde catégorie. Une population très jeune mais qui nécessite un travail colossal et une mobilisation de l'Etat, des acteurs politiques, économiques et associatifs pour mieux exploiter cette richesse.
Le moment n'a jamais été propice comme aujourd'hui pour investir dans les jeunes au Maroc dans lequel la population des 15-35 ans se situe à un niveau record et représente 38% soit 11 millions, l'investissement dans les jeunes représente aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les autres acteurs non étatiques un gage de forte croissance et un moyen efficace de lutte contre la pauvreté.
Ce chiffre présente pour le Maroc une occasion optimale d'investir dans les jeunes, car ils sont en meilleure santé et mieux instruits que les générations antérieures. Si, par contre, le Maroc ne saisit pas cette occasion de mieux préparer ces jeunes au monde du travail et d'en faire des citoyens actifs, il risque d'aboutir à des situations de désillusion et de tensions sociales généralisées.
Un nombre considérable de jeunes d'aujourd'hui possèdent, en moyens, plus d'années de scolarité que les générations précédentes, plusieurs d'entres eux ont la chance de poursuivre de bonnes études universitaires.
Cependant, il y a un grand nombre de jeunes issues du monde rural dont les opportunités apparaissent très différentes, ils sont nombreux, en effet, soit à ne pas aller à l'école durant l'enfance, soit à abandonner trop jeunes pour acquérir même les connaissances de base. Pour ces jeunes analphabètes ou peu instruits, les opportunités sont restreintes ils sont fort désavantagés sur le marché d'emploi plusieurs d'entre eux peuvent avoir travaillé durant l'enfance.
Les jeunes marocains entrent dans la vie adulte dans un contexte mondial totalement différent de celui de leurs prédécesseurs à cause de la mondialisation et des nouvelles technologies d'information et de communication ils font parti d'une société fortement hiérarchisée, ils n'ont ni pouvoir social décisionnel ni pouvoir politique, quoiqu'ils aient un poids démographique (38% de la population est âgée entre 15 et 35 ans),Ils sont simplement assujettis et dépendant.
Mais est-ce que nos jeunes sont bien préparés pour êtres acteurs de changement ?quel rôle pour notre jeunesse en matière de la transition du Maroc vers une économie développée dans laquelle le taux de pauvreté sera faible ?
Avec, un système éducatif délabré où plus de six jeunes scolarisés sur dix n'ont pas été concernés par l'orientation et où le tiers des jeunes scolarisés quittent les établissements de formation avant d'obtenir un diplôme, les chances d'insertion socio professionnelle se rétrécissent. En outre, le système éducatif, où les programmes de philosophie et des sciences humaines ont été sciemment supprimés ou sabotés, prive les jeunes de tout esprit critique et aussi de leur capacité à réfléchir par eux même. Cette situation peut expliquer la tendance à se tourner vers la religion.
Selon l'enquête du journal L'économiste sur les jeunes, 53% des jeunes sont favorable au port du voile islamique et parfois à l'extrémisme religieux. A ce propos, il faut rappeler que les auteurs des attentats terroristes de Casablanca en 2003 et 2007 sont tous des jeunes âgés de moins de 30 ans. Sur le marché du travail, où le jeune, au bas de l'échelle - quand il trouve un emploi - est chosifié dans un système qui sacralise le rendement et la consommation en plus d'être en premières lignes lors des licenciements. En outre, les contrats ANAPEC proposé aux jeunes rendent leur situation encore plus précaire sans pouvoir leur permettre de trouver un emploi stable qui leur permettrait de couvrir les charges lourdes de la vie en pleine tendance à la hausse.
Toujours selon l'enquête de l'économiste sur les jeunes, les choses ne s'améliorent pas dans le système politique où la majorité écrasante des jeunes se désintéressent de la chose politique par simple indifférence, par méfiance ou même parfois par cynisme. Ce désintérêt se manifeste concrètement par l'abandon du droit de vote ce qui baisse encore plus leur pouvoir politique. Lors des dernières élections législatives, on a pu observé une forte abstention si ce n'est un boycottage des urnes de l'ordre de 63% de la population. Cette abstention peut aussi être assimilé à une forme de contestation passive, d'un système auquel les jeunes ne croient plus.
La situation décrite plus haut, n'est pas suffisante à éclairer les lecteurs sur la réalité de la jeunesse marocaine, d'autres habitudes sociales continuent de ravager cette jeunesse, la consommation de plus en plus accrue des stupéfiants est une autre image du malheur de la jeunesse marocaine. La drogue qui était synonyme de misère, de quartier marginalisés et périphériques a radicalement changé pour devenir un fléaux qui touche aussi bien les pauvres que les riches, les milieux défavorisés que favorisés. Mais ce danger a trouvé un autre milieu, cette fois – ci c'est l'école marocaine, ce qui pourrait détruire toutes les chances pour pallier à ce phénomène.
Actuellement les discours sur l'intérêt porté à la jeunesse font légions, mais ils semblent plus orientés vers leur intégration dans le système consumériste, sans que ces discours ne soient suivis d'actes permettant à la majorité des jeunes d'acquérir des outils d'intégration sociale, économique culturelle et politique.
Devant cette panoplie de problèmes destructeurs de la jeunesse, l'immigration devient une fatalité pour les jeunes pour échapper à ce danger, du coup améliorer les conditions de leur vie. Mais c'est tout à fait le contraire qui les attend. Une discrimination ardente, absence de travail, un racisme de plus en plus intense…
C'est vrai, le Maroc a fait des choix. Certains étaient bons, d'autres mauvais. La société a connu un changement considérable qui se reflète dans le mode de vie et le niveau de vie des populations. Ce développement s'accompagne également d'un changement économique, sociale et culturel et d'une augmentation des besoins des jeunes, de leurs aspirations et des références de modes de vie. (L'évolution d'une culture de contentement (quana'a) et de la fatalité vers une culture de la satisfaction des besoins).
Que veulent réellement les jeunes ? Comment peut on les mobiliser pour les faire bouger et les insérer dans le développement économique et social ?
Les auteurs du dernier rapport de la banque mondiale citent trois mots d'ordre stratégiques susceptibles d'optimiser l'investissement dans les jeunes ; ils consistent à accroître les opportunités, à renforcer les capacités et à donner une seconde chance aux jeunes qui se trouvent marginalisés à la suite de circonstances difficiles ou de mauvais choix. Cette approche permet incidemment de prendre en compte cinq tournants décisifs auxquels un jeune se trouve confronté et qui affectent toute son existence au plan familial, social et économique : acquérir une éducation, trouver un emploi, se maintenir en bonne santé, fonder une famille et remplir ses obligations civiques.
Grosso modo les jeunes veulent principalement vivre une vie pleine, gratifiante,êtres pleinement intégrés dans la société moderne, basée sur la satisfaction immédiate des désirs et des besoins .
Les défis à relever pour le Maroc sont, aux delà de la formation des jeunes et leurs insertion dans le marché d'emploi, c'est comment canaliser leurs savoir et leurs créativité naturelle pour stimuler la croissance économique et produire des effets bénéfiques durables qui se ressentiront bien au-delà de leur génération.
Conscient des défis auxquels les jeunes marocains sont et seront confrontés, tout projet de société reste incomplet, fragile, peu satisfaisante tant qu'ils ne sont pas intégrés dans les sociétés, tant que les décideurs ne prennent pas en considération leurs besoins dans l'élaboration des politiques publiques car la société humaine n'évolue jamais de manière linéaire et c'est grâce aux contributions des uns et des autres elle peut y avoir progrès. Notre société est en pleine transformation, elle est en transition démocratique cela implique des débats sur des thèmes comme la position de la femme dans la société, la place de la religion, le rapport à l'histoire et à l'héritage culturel, la démocratie, la place des jeunes, les institutions etc.
Par Rachid BEDDAOUI Président du Forum de la Jeunesse Rurale
[email protected]


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.