L'élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l'homme, proposé par les Etats-Unis, est une initiative malheureuse. Si à Rabat, l'ambassade américaine affirme qu'il ne s'agit qu'une d'une proposition pour discussion, aux Etats-Unis mêmes, des experts sont plus directs. Pour Peter Pham, le directeur du centre Michael S. Ansari, relevant de l'Atlantic Council, cette initiative « se traduirait par une politisation préjudiciable à cette mission onusienne, qui n'a pas lieu d'être au vu des réalisations accomplies par le Maroc en matière de développement et des droits de l'Homme au Sahara ». L'expert qui connaît très bien la situation pense que le Maroc pourrait être victime de ses succès. « Il ne faut pas que le Maroc, un modèle de stabilité, soit victime de ses succès dans une région en proie aux doutes et à la violence », a-t-il souligné mettant en garde contre la perte de crédibilité de la mission onusienne, en cas de changement de mandat. www.lobservateurdumaroc.info A propos de la MINURSO : La Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) est une opération de maintien de la paix des Nations unies au Sahara occidental. Créé le 29 avril 1991 par la résolution 690 du Conseil de sécurité3, ce détachement de 230 militaires surveille les activités des forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final. Son but est d'organiser un référendum devant déterminer l'avenir de la région et assurer le contrôle des mouvements de population. La question fondamentale consistait à décider si les habitants du Sahara occidental voulaient leur indépendance ou préféraient s'intégrer au Maroc. Après le référendum, la Mission avait pour mandat de surveiller le cessez-le-feu. Si le cessez-le-feu est globalement respecté, le référendum prévu en 1992 est constamment reporté du fait de l'absence de consensus entre les parties. En 2007, un projet d'autonomie présenté par le Maroc est repoussé par le Front Polisario qui continue de défendre l'idée d'un référendum. Ce projet prévoyait la création d'un gouvernement et d'un Parlement sarahoui tandis que le Maroc conserverait les compétences en matière d'affaires étrangères, de défense, de monnaie et de gendarmerie4.