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Interview de l'Ambassadeur de la Turquie à Rabat, Akin Algan : «1.2 milliards de dollars d'investissements turcs au Maroc»
Publié dans La Gazette du Maroc le 05 - 06 - 2006

Les relations entre le Maroc et la Turquie ne datent pas d'aujourd'hui. Elles s'étendent à cinq siècles en arrière. Elles sont à la fois pleines d'échange culturel, religieux et économique. Ce qui donne toujours les possibilités de développer la coopération bilatérale entre les deux pays. La Turquie, qui vise un avenir au cœur de l'Union européenne, ne cesse de répéter que le Maroc reste toujours un partenaire arabo-africain privilégié.
La Gazette Du Maroc : Que peut apporter l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne au simple citoyen turc ?
Akin Algan : L'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne représente pour le citoyen ordinaire une chance d'améliorer sa vie quotidienne et d'accéder à un niveau de vie plus élevé.
Au-delà de ces données, l'adhésion de la Turquie représente à long terme une preuve concrète de l'harmonisation des civilisations, et nous croyons vraiment aux valeurs occidentales, telles que
la démocratie, les droits de l'Homme,
la libéralisation du marché, la liberté d'expression…
C'est-à-dire toutes les valeurs éthiques, politiques et économiques qui ont fait la civilisation occidentale contemporaine. Nous serons dans la mesure de prouver qu'un pays musulman peut adhérer à ces valeurs. On peut être à la fois musulman et respectueux de la liberté d'expression, musulman et militant des droits de l'Homme, musulman et démocrate.
Et sur le plan économique, quel serait l'impact de l'adhésion ?
Sur le plan économique, il y aura certainement des investissements de très haut niveau, surtout au niveau de la libre circulation des financements. Actuellement, malgré le fait que la Turquie ne soit pas encore membre de l'Union, elle est l'un des premiers pays à attirer un
nombre aussi important d'investissements européens, et par rebondissement, plus d'investissements, veut dire plus de travail et d'emploi…
Concernant la circulation des personnes et marchandises d'origine turque, vous pensez que les Européens joueront la carte du «fair-play» ?
En ce qui concerne les marchandises et les capitaux, je ne pense pas qu'il y aura des restrictions. Cependant, pour ce qui est de la libre circulation de la main d'œuvre turque, les Européens veulent s'accorder une dérogation ; en fait, c'est à discuter, et puis l'adhésion n'est pas pour demain, vous savez. Les pourparlers doivent s'étaler sur quinze ans déjà.
Au fur et à mesure, les négociations progressent et il est normal que certains points soient encore sujets à débattre.
Au niveau des relations bilatérales maroco-turques, quel est votre bilan actuel ?
En général, nos relations sont excellentes. Nous considérons le Maroc non seulement comme un pays ami mais aussi et surtout comme un pays frère. Des deux côtés de la Méditerranée, nous partageons les mêmes valeurs. Nos relations ne datent pas seulement, comme c'est le cas avec certains pays, de cinquante ans, bien au contraire, cela fait cinq siècles de relations. C'est grâce à l'héritage de ces cinq siècles de partage mutuel que nous avançons aujourd'hui. Le Maroc a été le premier pays arabe et africain avec qui la Turquie a signé un accord de libre-échange. Les Marocains sont dispensés de visas pour entrer en Turquie et vice-versa, ce qui n'est pas le cas pour bien des pays de la région. À l'heure actuelle,
le volume des contrats d'échanges commerciaux et accords a atteint 1.2 milliards de dollars, ce qui est énorme, en partie dans la construction des autoroutes, les chemins de fer, le port maritime au nord du pays et la modernisation de la Samir ; et dans le secteur immobilier, certains projets sont à l'étude.
Au niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, où nous en sommes-nous aujourd'hui?
Il y a deux ans, le volume global du commerce qui était à peu près de 260 millions de dollars en 2003 a atteint environ 435 millions de dollars en 2004 et 513 millions de dollars en 2005. Et pour vous donner une vision plus claire, nous avons exactement 369 millions de dollars d'exportation turque vers le Maroc et 143 millions de dollars d'import. Pour l'instant, il n'y a pas de projets communs, mais nombre d'hommes d'affaires turcs, installés au Maroc, investissent de grosses sommes dans différents projets (plastic, textile, appareils électroménagers…).
N'y a-t-il aucune difficulté au niveau de la mise en application de l'accord de libre-échange ?
Pas du tout. L'accord de libre-échange garantit bon nombre d'assurances et en général, l'accord est en faveur du Maroc dès sa mise en vigueur.
Aussi les taxes douanières que les commerçants marocains devaient payer avant la signature de l'accord ont été annulées, par contre pour les Turcs cela prendra 10 ans. Chaque année, les Marocains nous font une réduction de 10%. Cela a été une concession de la part
du gouvernement turc pour soutenir l'économie marocaine, notamment l'agriculture.
Quelle lecture faites-vous de l'initiative royale pour le développement humain ?
Sincèrement, je pense que c'est une chance que le Maroc doit saisir.
Vous avez des ressources humaines au potentiel prometteur. Cette vision est très encourageante, et je pense que votre pays ira de l'avant grâce à cette initiative.
Et quelle lecture faites-vous de la situation des droits de l'homme après le lancement de l'instance « Equité et Réconciliation » ?
C'est vraiment formidable. On ne peut que se féliciter des développements réalisés par le Maroc dans le domaine des libertés. J'ai moi-même fait la connaissance des militants marocains
des droits de l'Homme qui méritent beaucoup de respect, et ceci n'est
qu'un début qui présage une bonne continuation dans ce sens.
Quelle est votre impression quant à la restructuration du CORCAS ?
La position officielle de la Turquie
vis-à-vis du problème du Sahara est claire. Nous soutenons toute résolution politique négociée, acceptable par toutes les parties concernées et sous l'égide des Nations Unies. Si nous ressentons que notre contribution aux efforts de paix est nécessaire, nous n'hésiterons sûrement pas à proposer notre aide. Dans ce contexte, et pour revenir à votre question, j'espère que la restructuration du Conseil Royal de Consultation pour les Affaires du Sahara donnera un nouvel élan aux efforts de paix.


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