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À la guerre comme à la guerre, zut !
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 07 - 2006

Pour sûr qu'ils n'attendaient que ce moment pour se chamailler. En fait, ils ne ratent jamais l'occasion de remplir la coupe de l'humour aussi noir que puéril. Eux ? Ce sont les ultras qui pensent que même un enterrement collectif est propice pour quelques bêtises de plus. Mercredi dernier, un meeting a été organisé par solidarité pour les peuples palestinien et libanais. Ils guettaient le moment pour faire parler d'eux. Avant, vous vous en conviendrez, ils ont d'abord fait taire les canons de guerre !! A dire qu'ils s'employaient à exceller dans l'erreur. Du moment qu'ils sont incapables, dites-vous, pourquoi pas se faire petit ? Vrai. Seulement, le bon sens, cette faculté censée être la mieux partagée par les hommes, supposait plus de recueillement. L'histoire telle qu'elle a été rapportée par la presse : les sympathisants de groupes radicaux, aussi bien de gauche qu'islamiste ont presque été sur le point d'en arriver aux mains. Motif, s'il en est ? Chaque parti espérait faire de la solidarité un credo personnel, et a donc déclaré la guerre à l'autre partie qui, pour les mêmes raisons, espérait lui ravir le panache ! ! Mon dieu, que de sottise au temps de la guerre, et que de petitesse ! Et dire que nous sommes plusieurs à s'apitoyer sur le sort de certaines formations politiques qui peinent à trouver du monde.
La douleur, la désolation et surtout le massacre, parait-il n'y font rien, et il, n'y a que les petits calculs qui font courir ces énergumènes. Y a-t-il vraiment meilleure manière, après les tornades d'acier déclenchées par Israël pour tuer une vie noble ? Y a-t-il un requiem aussi vil, aussi indécent que ces chamailleries au temps de guerre ? Imaginons le décor. Des pseudos guévarristes, avec fanions rouges et des pseudos hamassistes, avec fanions verts en prise de bec, à l'instant même où un enfant est lâchement enseveli dans les habits de sa maman par les bombardiers israéliens !
Ils auraient dû leur épargner une telle sympathie ! A vrai dire, c'est ce genre de sentiment compassionnel qui nous laisse regretter le silence des capitales, déjà condamnable.
Zut, c'est ce qu'on appelle le sens de la démesure, pourvu que ces pseudo-sympathies iront, jusqu'à ne rien faire. Là, au moins on leur accordera le prestige de n'avoir jamais essayé d'être des givrés activistes. Injuste, moi ? Peut-être, oui. Qui sait ? Les pilotes de chasses israéliens auraient bien hésité en voyant leurs drapeaux et leurs bras levés, avant de lâcher les e-mails du diable aux petits enfants ? Qui sait !! La bêtise aussi a son côté comique, certain !


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