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Carences du décollage socioéconomique : Succès "fou" ou réussite harmonieuse ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 14 - 05 - 2007

Le Maroc accélère la cadence de son développement économique et humain. Le territoire national est transformé en milliers de chantiers structurants. Pour la première fois dans notre histoire, nous nous trouvons dans une situation d'offre d'emplois aussi insolente : Dans la seule région de Marrakech, près de 30.000 emplois ne trouvent pas preneurs in situ, faute de formations appropriées. Plus que jamais, le pays a besoin d'ouvriers spécialisés, d'agents de maîtrise et de techniciens. Chronique d'un succès «fou».
Malgré la boulimie édificatrice qui s'est emparée du Royaume depuis cinq ou six ans, nous n'avons pas encore accédé au rang de «pays émergent», selon le jargon de la Banque mondiale (BM). Non pas que nous aurions été moins entreprenants et peu volontaristes, mais simplement parce que la gestion par nous des priorités d'un développement «global» et harmonieux n'a pas été suffisamment soumise au rationalisme. On dirait que le succès actuel de notre démarche modernitaire nous fait peur. Nous ne préparons pas assez de techniciens, de cadres moyens et d'ingénieurs, parce que nous sommes terrassés par le changement radical du type de gouvernance que le nouveau Roi a injecté jusqu'aux interstices ethnoculturels de notre société. Aurions-nous peur d'assumer le statut de «nation la plus moderne du Nord-ouest africain» ?. Seuls 4.400 ingénieurs sortent actuellement des écoles supérieures marocaines. Avec d'ailleurs des variations très marquées en termes de qualité des cursus. Le gouvernement a rapidement compris l'urgence des déficits visibles en ingénierie technologique, financière, sociale, communicationnelle et culturelle.
À l'horizon 2012, nous devons donc arriver à la cadence de 10.000 ingénieurs/an. Il nous faut, à la même date, former 100.000 techniciens et cadres moyens, soit 10 techniciens par ingénieur. Les centaines de projets de moyenne et de grosse taille ne bénéficient pas majoritairement aux grandes entreprises marocaines. Les sociétés de BTP qui arrivent au milliard de DH ne sont pas légion. Beaucoup d'entre elles continuent à perdre une part substantielle de leurs bénéfices, sinon leur totalité, dans le service des agios, la sous-traitance aléatoire, sans oublier…les «enveloppes» distribuées tout au long de la réalisation des ouvrages.
On dit de l'informel qu'il absorbe les emplois non qualifiés et que, de ce fait, il constitue un excellent amortisseur social. On en a dit tellement de bien que la Banque mondiale a fini par valider son «utilité temporaire». On oublie simplement de signaler le fait que l'argent gagné par les miséreux employés de l'informel n'a aucune chance d'accéder à l'investissement. L'«ascenseur social» ne fonctionne pas à un tel niveau de modestie du pouvoir d'achat. Pas de visibilité fiscale, pas d'épargne et, par conséquent, pas d'investissement, faute de sous-bancarisation. L'éducation et la formation tardent à se mettre à l'écoute du marché.
Formation périmée
On continue à former des milliers de diplômés sans véritable savoir-faire, leur savoir étant «périmé».
Aucune réforme de l'enseignement n'a pu venir à bout de la courte vue syndicale ou de l'approche quantitative des gouvernements. Centralisme, isolement par rapport à l'environnement socioéconomique, mafias des heures supplémentaires, démotivation des chercheurs et tant d'autres maux de cette nature rongent notre système éducatif. L'investissement culturel demeure bloqué par un «mental de la pénurie alimentaire». Tout ce qui sort de la gamme des «besoins primaires» est suspect de non profitabilité. Pourtant, des pays moins lotis économiquement que le nôtre ont apporté la preuve de la haute profitabilité des produits culturels. Tous les théâtres du Caire affichent le plein. L'exportation des produits culturels constitue une part substantielle des gains en devises. Sans compter le marché intérieur qui réagit promptement malgré un pouvoir d'achat détérioré. De plus, la communauté des économistes, toutes tendances confondues, lie aujourd'hui tout développement socioéconomique à un épanouissement culturel. En d'autres termes, former le citoyen à la chose culturelle équivaut à la création d'un marché aussi vaste que celui des «besoins premiers». En éduquant le regard, on boosterait le chiffre d'affaires des paysagistes, des pépiniéristes, des galeristes, des agences de pub, des producteurs de l'audiovisuels…etc. En éduquant le tympan du citoyen, on verrait se multiplier les orchestres symphoniques, les entreprises du show business…etc. En réconciliant le Marocain avec la finesse de sa gastronomie, on redynamiserait des dizaines de métiers de la bouche.
L'autre carence est celle qui a trait à l'engagement modernitaire : La résistance aux procédures normatives dictées par la mise à niveau de la nation par rapport aux standards internationaux est insolente. Elle s'est fortement déployée lors de la mise sur les bans du parlement du nouveau code de la route initié par le talentueux ministre Karim Ghallab. Une telle résistance renseigne sur un mental qui privilégie le confort de la pagaille à l'effort de la démocratique cisaille. «Une nation est ce qu'elle «désire être», disait Napoléon.
«Si les mentalités ont tendance à évoluer lentement par rapport à la vitesse de la globalisation, l'Etat peut parfaitement agir sur les comportements indélicats et les règles du jeu. Il peut accélérer la cadence du développement en dynamisant ses outils de prospective et de réflexion stratégique», nous dit Driss Belkhayat, le président de la section Marrakech du Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprises (CJD). L'initiative royale du bilan de «Cinquante ans» doit pouvoir ouvrir la voie «royale» à cet effort vital. Construire les structures d'accueil de la prospérité ne peut obéir à l'improvisation. Ne vaut-il peut-être pas mieux préparer la réussite harmonieuse au lieu de s'auto-intoxiquer par le dogme fallacieux du «succès fou» ?.


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