C'est à l'âge de 88 ans qu'est décédée, samedi dernier à Salé, l'unique femme signataire du Manifeste de l'Indépendance de 1944, Lalla Malika Fassi, connue pour son militantisme nationaliste de la première heure et son dévouement à l'action sociale, pendant toute son existence. Symbole du féminisme politique précoce, dans un pays en résistance et mobilisé dans la lutte pour recouvrer son émancipation du joug colonial, Malika Fassi a marqué de son empreinte, une page de l'histoire contemporaine du Maroc. Mais il est pour le moins regrettable, qu'une militante de cette envergure, qui a consacré son temps et son cœur à des œuvres d'entraide sociale et éducative, au bénéfice des démunis et, en particulier, des orphelins, ait pu être «oubliée» depuis, tant dans l'histoire «officielle», que dans l'opinion publique, à travers son activité sociale et philanthropique. Sauf pour les «historiens» habitués aux coups d'éclat, qui ont dû négliger d'en parler au motif, totalement faux d'ailleurs, que la signature du Manifeste de l'Indépendance, serait un simple acte «administratif» ou symbolique. «Ce n'est pas le fait de signer le Manifeste de l'Indépendance, mais tout le travail accompli avant, qui est fondamental». Notre grande dame est une héroïne, dans le sens noble du terme. Elle s'offusquait, lorsqu'elle s'appliquait à expliquer qu'elle a pris une part active à toutes les étapes de la conception et de l'élaboration de ce document historique de référence. En cette douloureuse circonstance, le Groupe Les Editions de La Gazette présente ses sincères condoléances à la famille de la défunte, à laquelle nous vouons toutes nos marques d'estime et de considération pour son action militante remarquable, que d'aucuns ont vite fait d'oublier. Nous sommes à DIEU et à Lui nous retournons !