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VIOLANCE VERBALE : Les mots ont un sens
Publié dans La Gazette du Maroc le 01 - 12 - 2007

«Révolte», «désobéissance», «panique», «invasion», le glossaire actuel de la presse et de quelques hommes publics est emprunté à celui d'un vocabulaire qui n'a rien de réel.
"Intifada contre la vie chère», on peut traduire Intifada par «révolte» ou «rébellion» selon sa durée dans le temps, là il s'agissait de quelques centaines de manifestants. Pourtant ce titre a été utilisé à tort et à travers, au point que les organisateurs l'ont pris à leur compte et ont commencé à glorifier leur «Intifada» qui n'a mobilisé en réalité que quelques groupes épars ici et là, sans contenu subversif, juste un raz-le-bol contre une inflation même pas avérée. La manifestation a été transformée en émeute avant de faire place à la révolte. Encore heureux qu'on n'ait pas parlé de révolution. La police offre à ses agents une promotion massive. Ceux qui n'y ont pas eu droit manifestent leur mécontentement. Ils ne le font pas sur le Macadam parce qu'ils n'en ont pas le droit, alors ils utilisent le net, des pétitions ou la presse. Au lieu d'expliquer que pendant des décennies la promotion chez les policiers n'intéressait personne, parce que tellement limitée, elle ne concernait que quelques privilégiés, que cette année, elle a porté sur 8000 personnes et que cela a suscité le mécontentement des barrés que fait notre presse ?...
Dérive dangereuse
Elle s'invente un «volcan de colère», un mouvement de désobéissance ou annonce la création d'un syndicat policier. Pourtant on n'a pas vu un seul policier mettre au vert tous les feux sous sa responsabilité, refuser de prendre une plainte ou venir à son travail en tenue de ville.
Parce que les mots sont dangereux, cette surenchère est inquiétante. On l'a déjà vu dans le cas des événements de Sefrou. Que s'est-il réellement passé?? Une manifestation se transforme en émeute, des casseurs s'attaquant aux édifices publics et privés. La position du démocrate est de confronter le droit de manifester mais de condamner les casseurs quelle que soit leur motivation première. Au lieu de cela, nous avons eu droit à une sempiternelle «Intifada», mieux certains ont utilisé le terme «révolte», le contenu des articles fait froid au dos, il est plus que complaisant avec les casseurs, qui ont réussi à blesser des dizaines de flics incapables d'endiguer la colère des citoyens. Dans un état de droit, cela s'appelle l'apologie du crime et c'est un délit grave.
Si cette dérive se limitait à une partie de la presse cela mériterait réflexion, mais la contagion l'a étendu aux intervenants dans le domaine public. Les mêmes termes se retrouvent dans la bouche, ou sous la plume, de dirigeants politiques ou associatifs, souvent issus de l'extrême-gauche.
Quand ils parlent de l'insécurité, on se croirait en Colombie, s'ils s'intéressent à la misère, l'image est calculée sur les années 50 etc… Un monsieur très responsable expliquait tout récemment au micro de la télé publique que l'inflation, qui n'a pas dépassé les 2 % en 2006, était «un processus qui appauvrit et affame le peuple Marocain». La détresse des démunis mérite un plus grand sens de responsabilité et un respect de la dignité. Le débat politique déjà difficile à enclencher n'a plus aucun sens, si les mots ne sont plus utilisés de manière conventionnelle. Cette dérive se superpose à un phénomène sociétal patent, la violence verbale. On peut constater partout que, sur ce plan-là aussi, l'incivilité est la règle et cela commence au plus jeune âge. Nos jeunes utilisent un vocabulaire à la fois guerrier et ordurier qui était l'apanage des voyous endurcis. Cette violence verbale débouche sur la violence tout court, à un degré élevé. Les bagarres finissent toujours par l'usage de l'arme blanche ou du jet de pierres. Ceux qui ont choisi d'intervenir dans l'espace public en tant qu'acteur ou en tant que Media ont des responsabilités. Ils ne peuvent indûment crier des psychoses ou inventer des révoltes, juste pour vendre de la copie ou garder l'illusion d'un possible grand soir. Ce jeu en apparence puérile, est en vérité dangereux parce qu'il alimente les facteurs de crispation eux-mêmes nécessaires à une situation de crise.


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