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Houssein Miloudi : l'ermite d'Essaouira
Publié dans La Gazette du Maroc le 20 - 06 - 2008

Discret, à l'écart du brouhaha spéculatif et médiatique, Houssein Miloudi reste l'un des grands noms de la peinture marocaine. Portrait.
«J'ai un rapport très étroit avec ma ville Essaouira à tel point que je ne peux pas m'en détacher. Je la considère comme ma source d'inspiration. De temps en temps, je vis dans ce que j'appelle Essaouira souterraine, Essaouira invisible et j'ai trouvé les issues pour y pénétrer. C'est ma «Essaouira magique». Le propos est bref, laconique et claire. Il résume le rapport qu'entretient l'artiste avec une ville dont le nom est Image. Fruit d'un père berbère, commerçant prospère, et d'une mère originaire de Tafilalet, forte personnalité mariée en première noce avec un européen, Houssein Miloudi a ouvert ses yeux à Mogador. Après le Msid, l'école coranique, et son univers de tablettes, Salasal, encre smakh et plumes de roseau, il fréquente le primaire et débarque, en interne, à El Jadida. C'est là que monsieur Hennioui, le proviseur du lycée, décèle chez lui un potentiel artistique et finit par convaincre si Brahim de le laisser librement choisir sa destinée. Dans sa tête, elle était déjà toute tracée. Et le voila, au début des années soixante dix, à l'école des beaux arts de Casablanca. La critique Toni Maraini, son professeur, note qu' «il fut certainement celui qui a le plus tiré profit du climat insurrectionnel de cette école contre l'art post orientaliste de l'époque». Dès cette période, il façonne un imaginaire créatif et les ébauches d'un style propre qu'il confronte, pendant deux ans à Paris, aux expressions plastiques les plus contemporaines.
L'œuvre ouverte
De retour de ce triple exil, El Jadida, Casablanca, Paris, il s'installe, début des années soixante dix, dans sa ville qu'il ne quitte que rarement, fuyant vanités, mondanités et médias. Discret, timide, solitaire et décalé, Houssein Miloudi vit entouré de curiosités : Vieux livres reliés, verres de cristal, photos jaunies, coffrets de disques 78 tours, une profusion de clefs et une infinité de montres de toutes formes et genres. Les timbres d'une horloge rythment les jours et les nuits, et extirpent le visiteur de ses rêveries. Quant à l'horloge de la place, ses aiguilles se sont arrêtées depuis belle lurette. L'ermite voyage dans ses tableaux qu'il met beaucoup de temps à réaliser en compagnie de son fidèle assistant, le peintre Aziz Bidar. Des œuvres qui naissent dans la douleur, l'angoisse et les tourments. Pour ne pas s'en détacher, il ne cesse de les retoucher, de les revisiter à l'image d'un moine bénédictin et copiste au chevet de son palimpseste. Talismans, bijoux, tatouages, alphabet Tifinagh et calligraphie arabe style du Fqih, signes, symboles tel le mausolée…Les toiles de Houssein Miloudi sont des archétypes de l'imaginaire Souiri et, au-delà, marocain. Un monde magique, merveilleux, sublime, fantastique et ésotérique hanté par des êtres hybrides et des oiseaux entre la quête des cieux et la chute vertigineuse dans des abîmes abyssales. D'un coté des tons pastels, joyeux à la Juan Miro, de l'autre des seines apocalyptiques du jugement dernier à la Bruguel. Le regretté Mohamed Kheir- Eddine, l'un de ses amis poètes avec Bennis, Nissaboury et Laâbi, note qu'il s'agit d'«une charge de signes immémoriaux qui contiennent la mémoire des terres natales, couleurs discontinues qui frémissent en un long murmure et qui disent le secret du chaos original». Indissociables, Miloudi et son œuvre sont le reflet d'Essaouira. Cité jalouse de son identité marocaine et en même temps ville ouverte -comme son atelier de la Scala- aux vents de l'Atlantique, aux alizés d'ailleurs, ouverte au monde.


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