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Internationale paternaliste
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 07 - 2009

On conte dans certains milieux généralement bien informés qu'il existerait une Internationale socialiste. C'est une information qu'il faut aborder avec la plus grande circonspection. On raconte même qu'il y a des pays non alignés et qu'ils ont tenu conférence dernièrement. On ne précise pas sur qui ou sur quoi ces pays ne sont pas alignés.
Ce qui est certain, c'est qu'à la fin de la dernière guerre, le monde a été partagé en deux, le capitalisme face au communisme. La chute du mur est survenue plus tard, convertissant le communisme au capitalisme et ouvrant la voie à la mondialisation. A l'exception de la Corée du nord qui est restée communiste orthodoxe. Le cas de la Chine populaire est à part. Elle est demeurée fidèle à Mao Zédong dans l'esprit de la révolution culturelle. La dernière en date étant l'ouverture au capitalisme tout en sauvegardant le communisme, ce qui en fait un cas d'école. Les adversaires de ce système qui ne peuvent être que des réactionnaires qui prétendent que chaque nouvel adhérent reçoit une prime qui consiste en de centaines d'actions de diverses entreprises.
Ce serait le principe de l'intéressement prôné naguère par le gaullisme. Les dividendes seraient distribués à chaque congrès. Ce sont des affabulations propres aux anticommunistes primaires. Loin de ces agressions plutôt risibles et que les Chinois eux-mêmes reçoivent avec le dédain qu'autorise leur humour traditionnel, il faut revenir à deux faits historiques incontestables. Ce sont les Chinois qui ont inventé les billets de banque et les Arabes la banque.
Cela explique bien des choses dans le déroulement aujourd'hui de la crise économique mondiale. On sait que pour sauver leurs banques et leurs industries les Etats Unis aussi bien que quelques pays européens ont recours à des emprunts en émettant des obligations. Il est donc tout à fait naturel que ce soient les Chinois et les Arabo-musulmans qui en achètent par brassées. Cependant, il faut noter que les prêteurs les plus courtisés sont les fonds souverains arabes, car en terre d'Islam l'usure est prohibée. A l'inverse , pour les particuliers asiatiques, il est plus avantageux d'emprunter aux Ouigours qu'aux Hans. Mais les Etats ne sont pas des particuliers et la crise n'en finissant pas on emprunte même de la roupie, à la seule condition qu'elle ne soit pas de sansonnet. Cela a été nettement perceptible au cours du dernier G8 qui a été pendant un certain temps un G9. Il a été décidé de faire mieux à l'avenir. L'expérience a déjà été tentée. Ce sera la reprise d'un G20, qui pourrait même être élargi. Les critères retenus pour y participer sont soit le développement industriel soit un relevé de compte favorable, ou être classé parmi les émergents. Ceux-ci sont les pays qui appliquent le même schéma économique qui a conduit le monde à cette crise sans précédent. Cela relève plus du « happening » que d'un quelconque plan qui prévoit notamment la suppression des paradis fiscaux. Il faudra aux banquiers multiplier leurs coffres pour y loger les commissions et les retrocommissions. Tout cela est encadré par le Fonds monétaire international alors que le Bureau International du travail encourage les états à plus d'attention envers les travailleurs. Quand à l'ONU, son principal souci est d'encadrer les associations caritatives. C'est donc une Internationale paternaliste qui se met en place, en attendant que les socialistes du monde entier se retrouvent. n


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