Relance de la destination Le tourisme marocain peut compter sur la mobilisation des voyagistes français, du moins sur celle de la Fédération des agences de voyages et des professionnels du tourisme français (Syndicat national des agents de voyage) qui représente 1.400 agences de voyages. Ils l'ont fait savoir à l'issue de la réunion de leur Comité exécutif tenue le 24 juin dernier à Casablanca, pour la première fois hors de leur base. Une occasion également d'aborder les conditions de la relance de la destination avec les professionnels locaux. "Il y a très longtemps que nous sommes convenus d'organiser une manifestation professionnelle au Maroc. Les évènements du 16 mai ont sans doute précipité les choses". César Balderacchi, président du Syndicat national des agences de voyages françaises (SNAV) qui animait la conférence de presse aux côtés de Adil Douiri, ministre du Tourisme, Mohamed Berrada, Pdg de la RAM et Fathia Bennis, directrice de l'ONMT, a tenu à faire savoir qu'au-delà de leurs travaux, sa fédération vient témoigner aux Marocains toute leur amitié et tout leur soutien après les attentats terroristes qui ont frappé Casablanca. Le SNAV représente 1.400 agences de voyages et plus de 4.000 points de ventes avec près de 80 % de chiffre d'affaires de la profession. Ce qui fait de cette fédération un des principaux interlocuteurs des autorités françaises en matière de tourisme. Aux yeux de son président, leur geste est naturel et s'inscrit dans la continuité des liens qui unissent les deux pays. "Notre ministère de tutelle que j'ai averti de notre initiative salue notre démarche. Notre Premier ministre sera là dans un mois. De notre côté, ce n'est pas la première fois que nous nous réunissons au Maroc qui a eu à accueillir il y a deux ans, notre congrès annuel à Agadir entre autres manifestations", a-t-il indiqué. Aujourd'hui, le royaume représente la troisième destination des Français après l'Italie et l'Espagne et les tours opérateurs français y contribuent à hauteur de 40 %. Il est également la troisième destination élue par leurs compatriotes selon le nombre de forfaits (transport et hôtel) vendus en agences. Forts de ces atouts, les voyagistes français ont leur mot à dire pour la relance de la destination Maroc. Selon César Balderacchi, le Maroc devrait rattraper le temps perdu et évoluer vers d'autres destinations comme Fès et Agadir au lieu de concentrer ses forces sur Marrakech. Il faut également, dit-il, développer le tourisme de thalassothérapie et d'animation. A en croire le président de la SNAV, même s'il est difficile de faire des prévisions, "le Maroc va bien et enregistrerait pratiquement la même performance que l'année dernière sur le marché français, voire mieux". Adil Douiri, ministre du Tourisme, a réitéré l'ambition du royaume de passer de l'objectif d'un million de touristes français à 2 millions. "C'est un chiffre largement à notre portée", affirme-t-il. Pour sa part, Mohamed Berrada, Pdg de la RAM, dont le siège de l'institution a accueilli la réunion du comité exécutif du SNAV, a rappelé la nécessité de renforcer la solidarité et la complémentarité entre les professionnels des deux pays. "Quatre chevaliers de l'apocalypse ont marqué l'activité touristique depuis 2001 : les évènements du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, la guerre du Golfe, le SRAS et même les grèves en France. Dans un domaine où tout est lié, les crises économiques marquent l'économie mondiale et le secteur touristique", souligne-t-il. Cette carte de la solidarité, la SNAV veut la jouer à fond. La fédération qui milite depuis quelques années pour que le Maroc soit membre de l'Union des agences de voyages européennes (ECTAA) entend renouveler cette requête. "Il y avait des réticences de la part des Espagnols, ce qui n'est plus le cas, et des Anglais qui nous avaient dit d'attendre un ou deux ans. Nous le proposerons le 26 juin 2003 lors de la réunion des agences de voyages européennes. Pourquoi y aurait-il des Scandinaves que nous aimons beaucoup et où on n'entrevoit que quelques touristes contre des centaines de milliers au Maroc qui n'en fait pas partie ?", se demande le président de la SNAV.