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La poule aux urnes d'or
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 11 - 2003

Les sondages qui accablent la classe politique, et ils sont unanimes, annoncent déjà le pire. Plus des deux tiers de la population, pour ne pas dire plus, se disent désintéressés de la chose publique. Au rythme où va le désamour il y a fort à parier qu'on se réveillera un jour avec une vraie gueule de bois. Scénario catastrophe, à ce moment-là : la politique s'apparentera à un jeu où seuls les oisifs, les rapaces ou les véreux y trouveront un quelconque intérêt. Les raisons d'une telle attitude de la part du citoyen lambda, c'est entre autres l'argent sale. En amont et en aval. L'argent alors “parle-m'-en-du fric”. Justement. Encore une fois, nos élus font parler d'eux. Ce n'est ni pour un débat de grand intérêt, ni pour une question épineuse qui fait des vagues et accapare l'attention. Non, c'est de l'argent que les élus ont beaucoup plus d'envie et de prédilection. Plus sérieux, on n'en trouve pas dans l'hémicycle. D'ailleurs, l'argent est le nerf de la guerre. De la politique, aussi. Et de la démocratie, surtout. Cynisme, dites-vous ? Prenez-le pour argent comptant. Si les quelque six mile balles, en plus, demandées par les honorables représentants de la nation pour arrondir leur fin de mois vous tapent sur les nerfs, alors tirez-vous une seule balle dans la tête. Un électeur en moins ne changera rien au cours de l'histoire de notre multipartisme hors norme. Même un tollé général n'y pourra rien. Un élu, pour être heureux n'a besoin que d'une poignée d'électeurs (pour plus de détails veuillez jeter un œil sur ces sondages) et une somme rondelette que les pauvres, si démunis et grincheux, trouvent un peu excessive. Pour être heureux, faut-il encore le rappeler, il faut d'abord de l'argent pour se faire élire, ensuite de l'argent, pour vivre bien sa députation, et enfin
de l'argent pour se vendre convenablement.
Le plaisir pour le député n'est pas, on le voit clairement, dans la nouveauté. C'est justement dans l'habitude que l'on trouve les plus grands plaisirs. Comme quoi, on n'invente rien de rien. On s'habitue, c'est tout. Aux autres, ces moralistes à la noix qui ne cessent de remuer ciel et terre pour des sentiers battus qui ne valent pas un rond, de se casser la tête. Celle du représentant de la nation est ailleurs. En clair : comment faire tendance et obéir à la loi du marché, car marché y en a. L'important, dans ce beau tableau de change, ce n'est pas de recueillir dignement les voix des électeurs, mais de les acheter. Puis les investir. Là, la meilleure place boursière, est on ne peut plus
la Chambre de commerce… électorale. L'élu lui-même s'y vend. Et c'est le ministre de la Justice en personne qui vous dira qu'il est
le seul article, que certaines mauvaises langues disent ne servir à rien, qui se vend bien. Question d'argent toujours : pour être bien coté, il lui faut quelques dollars de plus. Donc, il ne croit pas au père Noël, lui, il légifère, marchande, fait des pressions. Se lamente, même. S'indigne, oublie ses élus, sitôt sa petite bourse mise en danger. Quoi qu'il en soit, il faut rendre à César ce qui est à César et aux élus l'argent qu'ils ont dépensé pour se faire élire. Honteux ? On doit leur en savoir gré. Maintenant, grâce à ce genre de scrupuleux, la députation est devenue très simple, très humaine : c'est, en un mot comme en mille, l'argent du contribuable. Là où la seule moralité qui compte est l'usage légal et presque parfait d'un instinct grégaire. Autrement, cette maudite faim de l'or. Si insolente, si révoltante, qui n'est en fin de compte qu'un… dû. On leur doit bien de l'argent aux honorables du mercredi-oral. Ils font tout pour le mériter, non ? Ils bataillent au sein de leurs partis, et ce n'est pas rien. Ils guerroient contre les leurs, puis contre les autres qui par nécessité deviennent les leurs. Puis, ils se déplacent, parfois, par train, pour être à l'heure juste au moment où le caméraman de la RTM braque ses projecteurs. Ensuite, ils choisissent leurs sièges, après un exercice exténuant, et des calculs très politiciens. Pour combler le tout, les élus doivent souffrir les longues sérénades des ministres qui, par-dessus le marché, touchent le double de leur salaire. Sieste ? Absentéisme? Mais où est le mal ? Les pays démocratiques ont depuis belle lurette, institué “le chômage payé”. A ne pas oublier, aussi et surtout les quelques 2.400 DH prélevés au titre de retraite.
L'Etat providentiel qu'il est, doit impérativement penser aux vieux retraités qu'ils seront !
Soyons sérieux : le mal, la honte, l'insolence deviennent aisés, quasi-démocratiques. Et le scandaleux dans ce scandale, c'est qu'on s'y habitue. Pour argent !


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