Résultats des trois premiers trimestres Le premier opérateur privé réalise une bonne année 2003. A tous points de vue, la croissance a été au rendez-vous. L'entreprise n'affiche pas encore de bénéfice net, mais tous ses indicateurs d'activité sont au vert. Pour l'année 2003, la filiale de Telefonica Moviles, de Portugal Telecom et du consortium marocain dirigé par Finance.com est dans une période faste. Le nombre de ses clients a atteint 3,2 millions de clients activés, suite à une croissance de 25% pendant les 9 premiers mois de l'année 2003. C'est dire que désormais, selon le critère du nombre de clients acquis, l'entreprise dirigée par Ramon Enciso se porte comme un charme. Parmi ce nombre, il y a certes des numéros généralement inusités pour diverses raisons. Cependant, même en ayant comme base les critères de calcul des partenaires technologiques que sont les deux compagnies espagnole Telefonica, et portugaise Portugal Telecom, le nombre demeure important. En effet, plus des deux-tiers de ces clients sont assez dynamiques pour figurer parmi les actifs en question. Cela permet ainsi à Meditelecom d'atteindre facilement 43% de parts de marché, talonnant ainsi le géant Maroc Telecom. Il faut dire que l'opérateur de téléphonie mobile ne lésine pas sur les moyens pour séduire de plus en plus de clients qu'ils soient des particuliers ou des entreprises. Tout au long de ses 44 mois d'activités, Méditel a su s'appuyer sur une excellente politique de communication, tout en adaptant les autres variables de sa stratégie marketing aux exigences de la clientèle marocaine. En termes de prix, de produits, de contenu et même de spécificités de la clientèle, rien n'a été ménagé. C'est ainsi par exemple que la clientèle entreprise est de plus en plus séduite par Méditélécom en offrant notamment des solutions sur mesure. Elle a par exemple mis en place des boîtiers permettant de réduire considérablement les coûts des appels vers les numéros Méditel et ce à partir des téléphones fixes des entreprises. Quoi qu'il en soit le résultat de cette agressivité commerciale est aujourd'hui perceptible à travers les fondamentaux de l'entreprise. Son résultat avant impôt, frais financiers et hors politique d'approvisionnement et de provisions, appelé EBITDA, s'est situé à quelque 68,5 millions d'euros, soit environ 753 millions DH. Vu que l'entreprise est dans une période d'investissement pour la couverture du territoire, il est clair que même son résultat opérationnel, c'est-à-dire celui après déduction des amortissements, ne saurait être positif. Toutefois, il y a lieu de signaler que cet indicateur enregistre une nette amélioration. En effet, l'EBITDA de septembre 2003 est en progression et a presque doublé par rapport à celui de l'année dernière, grâce notamment à un meilleur contrôle des coûts et une rétention des investissements. Ce résultat est comparable à celui obtenu par l'entreprise pendant les deux premiers trimestres de 2003 (36,5 millions d'euros) ou bien à celui de toute l'année 2002 (34,6 millions d'euros). Ceci devrait non seulement rassurer les actionnaires mais également les créanciers de l'entreprise qui l'accompagnent. Car en plus de ces éléments, le cash-flow est désormais positif, ce qui veut dire que Méditel n'a pas besoin de recourir en l'état actuel des choses à un financement important pour assurer la continuité de son activité. Il convient de rappeler que Méditel a lancé ses activités vers la fin mars 2000. Aujourd'hui, l'entreprise affirme assurer la couverture de 88% de la population marocaine. Certes, en termes de rentabilité, il n'est pas judicieux de comparer Méditel à l'opérateur historique qu'est Maroc Telecom ne serait-ce que parce que Maroc Telecom n'a pas encore procédé à une séparation de ses activités mobile et fixe. Mais au vu des chiffres qui sont rendus publics annuellement par la filiale de Vivendi, il y a lieu de noter l'excellente santé dans laquelle se trouve actuellement le secteur des télécommunications au Maroc. Ceci a été possible grâce à la libéralisation et, bien entendu, à la présence de Méditélécom sur le marché marocain. C'est avant tout le client qui en profite, puisqu'aujourd'hui, la plupart des Marocains résidant en zone urbaine ont facilement accès au téléphone. Comparé aux pays à développement similaire, le Maroc est aujourd'hui largement avancé. Seul bémol à ce phénomène, le développement de la téléphonie mobile s'est effectué au détriment du téléphone fixe qui a du mal à reprendre des couleurs. IB Maroc Amélioration des fondamentaux La seule valeur technologique du marché boursier de Casablanca vient de rendre public son résultat du premier semestre 2003-2004. L'entreprise est sur le point de réussir la promesse faite aux actionnaires d'augmenter le taux de vente de services, pour l'amener à 50% du chiffre d'affaires. Toutefois, la rentabilité reste en deçà des espérances. Le pari n'est sans doute pas facile, mais IB Maroc est sur le point de le tenir. En effet, à son introduction en bourse, la seule valeur technologique de Casablanca avait promis d'arriver à un équilibre entre la vente de marchandises et celle de services. Du 1er avril au 30 septembre 2003, 36% du chiffre d'affaires semestriel a été réalisé sur le segment des services, contre 23% pour tout l'exercice précédent et 17% une année auparavant. C'est dire que la part des services dans le chiffre d'affaires total ne cesse de s'améliorer. "L'objectif, d'ici l'année prochaine, est d'atteindre le seuil de 50%", affirme Abdellatif Hadef, président directeur général de la société. Ce qui devrait ainsi permettre d'améliorer allègrement son résultat global. C'est de cette promesse que dépend aujourd'hui la confiance que portent les actionnaires dans le management de la société. En effet, la prestation de services est beaucoup plus rentable que celle des marchandises. En attendant d'atteindre cet équilibre idéal, ce ratio permet d'améliorer les fondamentaux de la société. C'est d'ailleurs pourquoi, les responsables de la société ont tenu à mettre en exergue ce fait. Par exemple, le chiffre d'affaires semestriel, bien que stagnant par rapport à l'exercice précédent à 85 millions de DH, permet à IB Maroc de réaliser un résultat d'exploitation de 5,291 millions de DH, contre 399.000 DH seulement, l'exercice précédent. Dans le même ordre d'idées, le résultat courant s'établit à 3,833 millions de DH contre une perte de 429.000 DH pour le premier semestre 2002-2003. Pour ce qui est du résultat net, il se situe à 2,157 millions de DH, alors qu'en 2002-2003, IB Maroc avait réalisé une perte nette de 663.000 DH. Mais ceci est-il suffisant pour redonner confiance aux investisseurs ? La réponse ne saurait être l'affirmative, dans la mesure où la rentabilité de la société reste tout de même en-deçà des espérances, du moins pour le moment. Il convient de rappeler que la société avait était introduite en bourse avec un cours relativement élevé, bien que présentant une décote par rapport à l'évaluation. Par ailleurs, les charges d'intérêt sont aujourd'hui relativement élevées et se montent à 1,720 million de DH, contre 956.000 DH l'année dernière. Certes, au point de vue comptable, l'entreprise n'a aucune dette à long terme. Cependant, son découvert bancaire est de l'ordre de 22,7 millions de DH sur un total bilan de 163 millions ou pour des fonds propres de 62 millions de DH. Or ce découvert a tendance à avoir un caractère structurel, puisqu'il n'était que de 12,7 millions l'exercice précédent. Par ailleurs, à ces charges financières à court terme, il convient d'ajouter d'autres charges d'intérêt n'apparaissant pas dans les états de synthèse, en tenant compte notamment des autres modes de financement. En effet, la société a acquis un local en crédit-bail d'une valeur de 18 millions de DH et recourt notamment à la location longue durée pour son parc automobile. Ces deux types de financement donnent lieu à des redevances dont le retraitement s'impose pour un meilleur diagnostic financier de l'entreprise. Par ailleurs, IB Maroc cumule des créances clients de 135 millions de DH et des stocks de 22 millions de DH, alors que les crédits fournisseurs ne sont que de 75 millions de DH. Ce déséquilibre est en partie dû aux prestations de services d'IB Maroc qui ne donnent pas lieu à des achats de marchandises et donc à un crédit fournisseur correspondant. De plus, la société compte parmi ses clients l'Etat dont les délais de paiements restent relativement longs. Dans un tel contexte, pourquoi ne pas recourir à un financement à long terme qui présente l'avantage d'être moins coûteux ? C'est Bouchra Essabri, directeur administratif et financier qui répond : "la solution de financement présentement choisie par IB Maroc est le fruit d'une étude poussée et est, en définitive, la plus adéquate ", affirme-t-elle. Il est cependant important de signaler le développement de la nouvelle activité qu'est la formation, autrement créatrice de valeur. Mar Bassine Ndiaye