Algérie Alors que les observateurs et les médias anti-Bouteflika attendaient la dépêche annonçant la mise à l'écart de Saïd Saâdi de la course à la présidentielle, ce sont les noms d'Ahmed Taleb Ibrahimi et de Sid Ahmed Ghozali qui se sont affichés sur les téléscripteurs des agences. Si les autorités concernées ont donné des justifications d'ordre juridique, les véritables raisons sont, par contre, d'ordre politique. Notamment en ce qui concerne le premier qui, apparemment, constituait une véritable menace à la candidature du président sortant au cas où les élections seraient libres et transparentes, en dépit de l'accord concrétisé avec l'armée. Celle-ci avait fait savoir, la semaine dernière, à ses interlocuteurs américains et européens qu'elle restera neutre comme elle s'y était engagée. De sources algériennes concordantes, on apprend que le gouvernement d'Ahmed Ouyahya n'est intervenu qu'après avoir réalisé que le FIS, dont les réseaux ont été entièrement pris en main par Ali Belhaj, a donné l'ordre de voter Taleb Ibrahimi et de lâcher Abdallah Jaballah, comme le souhaitait l'ancien leader Abbasi Madani, actuellement au Qatar. Le risque majeur, selon les prévisions faites par la sécurité militaire de Tawfic Mediane, proviendrait d'un ballottage au premier tour, ce qui rendrait Taleb Ibrahimi, seul arbitre au deuxième tour. En d'autres termes, accepter les voix du FIS comme fait accompli, ce que l'armée rejette catégoriquement.