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Les révélations de “Jeblia” seront-elles déterminantes ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004


L'affaire de Fatiha Jeblia livre ses secrets
Les feuilletons de la drogue au Maroc se suivent et commencent à se ressembler. Au fur et à mesure que les gros bonnets tombent, c'est tout le système de protection qui tombe avec. Après Mounir Erramach, voici qu'une autre trafiquante du même calibre, Fatiha Jeblia, mise hors d'état de nuire, dénonce ses ex-protecteurs. En attendant l'issue de l'instruction, la kyrielle des fonctionnaires et des responsables qu'elle a balancée court toujours.
Fatiha “Jeblia” est tombée. Et dans sa chute, elle risque de faire tomber plusieurs têtes au sein de l'appareil policier. Dès son arrestation par la Brigade nationale de la police judiciaire ( BNPJ ) à Casablanca, Fatiha Hammoud, de son vrai nom, est très vite passée à table. Elle balance non seulement ses complices mais également quelques pointures de l'appareil policier et de la gendarmerie qui auraient travaillé pour elle. Du coup, une première fournée de responsables de la sûreté de la ville de Salé sont suspendus de leurs fonctions par la DGSN et mis en examen par la BNPJ. Font partie du lot, le chef de sûreté de la ville de Salé, le chef de la police judiciaire ainsi que ses subordonnés, le chef de la brigade antigang, et autres commissaires tous grades confondus. Tous, ou presque, ont été dénoncés par cette narcotrafiquante notoire qui défraye en ces temps-ci la chronique judiciaire. De là où elle se trouve à présent, derrière les barreaux de la prison civile de Salé, Jeblia et ses complices persistent dans leurs déclarations pour établir les connexions ainsi que la protection dont ils bénéficiaient dans leur activité illicite. Faisant l'objet de plus d'une centaine d'avis de recherche, lancée contre elle depuis le début de 2000, elle a fini par tomber dans les filets de la BNPJ le 31 août dernier à Casablanca. Tout a commencé lorsqu'elle a été identifiée, grâce à une opération de filature, dans le quartier Yacoub El Mansour par les limiers de la BNPJ qui ont aussitôt averti le parquet de la Cour d'appel à Rabat. Surprise par une descente inopinée, Jeblia a été conduite sans aucune résistance à la BNPJ où elle s'est largement épanchée sur les relations qu'elle entretenait avec les responsables de la sûreté de la ville où elle opérait et sur les sommes faramineuses qu'elle leur aurait versées pour acheter leur silence.
Implications et ramifications ?
Devant ses enquêteurs, elle a été plus que bavarde. Ses aveux sont enregistrés, consignés et communiqués à la fois à la DGSN ainsi qu'au parquet de Rabat qui avait déclenché la machine des poursuites. Tout au long de sa garde-à-vue, les propos de Fatiha Jeblia n'ont pas changé d'un iota.
Mieux encore, elle donne des pistes et des noms aux enquêteurs, dont l'un de ses complices et sbires arrêté en fin 2003 pour trafic de drogue, un certain Abdelaziz Belahssen, alias Dab, qui a été appelé à témoigner, lui aussi, à la BNPJ. Celui-ci confirme les faits, donne les mêmes noms des protecteurs du réseau Jeblia à Salé et à Rabat et se prête même au jeu des confrontations. “Je versais des sommes allant de 60 000 dh à 80 000 dh chaque semaine aux différents gradés de la sûreté de la ville de Salé…”, confie une source à la BNPJ. Et il va même jusqu'à dénoncer certains cadres de la DGSN qui, depuis le temps, ont été mutés dans d'autres fonctions plus importantes dans l'appareil sécuritaire. Peut-on prendre donc ces propos comme argent comptant ? Non, répond l'incontournable ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, dans une récente déclaration à la presse. Ce dernier est monté au créneau pour éclairer l'opinion publique sur cette affaire qui a provoqué la panique au niveau de l'appareil de l'Etat tant les rumeurs les plus folles faisaient état d'arrestations, de fuites, de complicités haut placées. “Il n'y a pas lieu de comparer l'affaire de Jeblia et celle de Mounir Erramach dans la mesure où les responsables sécuritaires soupçonnés d'implication ne sont pas de la même importance”. Et d'ajouter : “Tant que la justice n'a pas tranché, nous ne pouvons pas nous prononcer quant à la culpabilité des cadres de la sûreté qui ont été mis en examen”. Le ton est donné et l'enquête se poursuit, selon le ministre, dans la transparence la plus totale. A ce jour, la suspension des cadres de la sûreté de Salé est effective en attendant que le parquet et le juge d'instruction de la Cour d'appel de Rabat se prononcent sur la culpabilité ou non des mis en cause.
Fiche d'identité de Fatiha Hammoud, alias “Jeblia”
Fatiha Hammoud communément connue sous l'appellation de “Jeblia”, est une femme qui n'a peur de rien. Si ses compères ont élu domicile au nord du pays, le fief des barons de la drogue, elle, par contre, a choisi d'implanter sa fourmilière dans la capitale même du pays. La quarantaine révolue, Jeblia a réussi à faire, pourtant, fortune dans un temps record qui dépasse la notoriété des narcotrafiquants Dib et autres Temasamani. Son succès, elle le doit à sa détermination à se lancer dans une série de grosses affaires qui la mèneront rapidement au firmament. Mais pas pour longtemps. En tout et pour tout, ce sont quatre années de gloire, de 2000 à 2004, que Jeblia régnera sur ce milieu dominé par la gente masculine, faisant ainsi la loi et tenant à distance tout un chacun qui serait tenté de faire un zèle. Née en 1964 à Rabat, Fatiha Hammoud, lit-on dans les PV de la BNPJ, est d'un niveau d'instruction qui ne dépasse pas la 4ème année secondaire. C'est une femme intelligente aux colères légendaires qui ne supportera pas longtemps la discipline scolaire et se lance à l'âge de 18 ans dans la vente et l'achat de l'immobilier.
Et ce n'est qu'à partir de l'an 2000 qu'elle va vraiment s'installer dans le trafic de drogue en remplacement de son époux, Mustapha Reggam, qui croupit toujours en prison, à Salé, pour les mêmes motifs. Une affaire de famille puisque l'épouse de ce trafiquant notoire a continué cette activité qui rapporte gros. C'est à ce moment-là, au début de 2000, qu'elle choisit pour faire ses premières armes dans cette entreprise Reggam. Elle fixe d'entrée les règles du jeu, s'impose rapidement comme une patronne au regard dur et à la vengeance terrible. Elle met en place son propre réseau dans lequel elle sélectionne tous les malabars du coin pour écouler la marchandise. Aujourd'hui, même derrière les barreaux, Jeblia continue de faire trembler beaucoup de monde.


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