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Une intégration réussie
Publié dans La Gazette du Maroc le 04 - 10 - 2004


Marocains de Belgique
Ils sont quelque 300 mille dans toute la Belgique. Dynamique et décidément bien adoptée, la communauté marocaine a su se dissoudre dans ce pays qui lui a ouvert ses portes il y a 40 ans.
La Belgique accueille un grand nombre de nos compatriotes à l'étranger. Tirant intelligemment profit de la richesse que leur offre cette double culture belgo-marocaine, ils ont su s'imposer dans bien des domaines. L'histoire de cette communauté avec la Belgique nous renvoie aux années 60 où l'intérêt pour les uns comme pour les autres se résumait en un mot “travail”. La première vague des Marocains arrivant en Belgique était animée par le seul désir de gagner de l'argent pour rentrer au “bled”. Puis viendra une deuxième génération, plus impliquée dans la vie quotidienne belge. Une génération de militants syndicalistes surtout à laquelle succédera une troisième génération qui vise encore plus haut : la politique et les postes de responsabilité au plus haut niveau. Le tout en parallèle avec des mouvements associatif, culturel et sociétal incessants. Sans oublier ces autres “technocrates” qui, à travers affaires et investissement, se sont fait une place. Et non des moindres.
De l'histoire
Le 14 février 1964, une date historique à marquer d'une pierre blanche dans les relations maroco-belges. A cette date, le gouvernement belge lance un appel officiel en direction du Maroc pour combler son besoin en main-d'œuvre. Il en sortira la signature ce jour même de la convention belgo-marocaine relative à l'occupation de travailleurs marocains en Belgique. Deux décennies plus tard, en 1989, la Belgique devient un Etat fédéral. Trois régions sont créées (la Wallonie, la Flandre et Bruxelles), mais sans aucun député issu de l'immigration. C'est alors que le Parti socialiste se lance le premier dans le recrutement de membres d'origines étrangères. Aujourd'hui même les partis de droite, auparavant réticents à cette démarche, emboîtent le pas au PS et se tournent vers une communauté trop nombreuse, vis-à-vis de laquelle on ne peut plus rester indifférents...
De la politique
Les dernières élections régionales du 13 juin dernier en Belgique ont été marquées par la très forte participation de candidats d'origine marocaine. De droite comme de gauche, les partis belges ont ouvert portes et listes à ces “candidats d'ouverture”. A elle seule, la région bruxelloise compte quelque 70.000 électeurs d'origine marocaine. C'est dire l'importance, désormais incontestable, de l'implication de cette communauté dans le processus politique belge. Ils ont d'ailleurs été nombreux à être élus. Rachid Madrane, 35 ans, député PS au Parlement bruxellois, est l'un de ces jeunes belgo-marocains à relever le défi: “Le challenge est de faire émerger une génération qui transcende son origine et l'enjeu est de prouver que nous ne sommes pas des immigrés de service mais des citoyens belges à part entière (...). Nos parents ne s'intéressaient pas à la politique et ne cherchaient pas à s'y impliquer. Ils n'en voyaient pas l'intérêt puisqu'ils n'étaient “que de passage”. Ma génération, par contre, est née ici en Belgique, notre vie se trouve ici et l'enjeu pour nous se trouve ici”. Une première en Belgique et un signal fort en direction de la communauté marocaine de ce pays, le gouvernement de la communauté française compte une ministre d'origine marocaine. Fadila Laanan, 37, ans fait partie de cette génération qui rejette les clichés. Ainsi insiste-t-elle, “ma désignation est sans doute une réponse aux Belgo-belges racistes qui ne tolèrent pas de voir un “Mohamed” dans un poste de responsabilité. Je suis basanée, j'ai les cheveux bruns, mais pour le reste je peux assumer mes nouvelles responsabilités comme n'importe quel autre Belge”. Si Fadila Laanan refuse d'être “le porte-drapeau d'une communauté”, elle n'ignore pas la richesse que lui offre sa double culture belgo-marocaine.
De l'investissement
La CGEM est bel et bien présente à Bruxelles d'où elle fait, à travers sa représentante Khadija Omari, un travail de lobbying auprès du patronat belge et des institutions européennes. Située en plein cœur de Bruxelles, le bureau de la CGEM reste malheureusement mal connu de la part des investisseurs marocains en Belgique pourtant très nombreux. Farid Azarkan en est un. Ingénieur de formation, ce jeune Maroxellois a choisi d'investir dans la construction. Avec un peu d'expérience et 20.000 euros en guise de capital, il crée en 1994 “Mar-rénov”. La société “marocaine” de construction est aujourd'hui classée 7ème dans la région bruxelloise tous créneaux confondus comme la société la plus génératrice d'emplois et qui réalise l'évolution la plus remarquable parmi les petites entreprises. Mieux encore. Avec ses 80 employés -Marocains en majorité- “Mar-rénov” est classée nº 1 dans le domaine de la construction sur Bruxelles où elle travaille principalement pour les administrations publiques.
Autre créneau investi par un autre Marocain : le transport. Moustapha Beguar a lancé en 1998 une société de taxis qui roulent sur Bruxelles. “MBT” possède quelque 40 taxis et s'apprête à doubler d'effectif dans les semaines qui viennent.
Encouragé par le succès de sa première société, Beguar en crée une deuxième. Toujours dans le transport, mais frigorifique cette fois. “Transplo” est l'une des cinq sociétés qui travaillent dans ce domaine sur tout le territoire belge. Parmi les investisseurs marocains en Belgique, l'on trouve encore quelques nostalgiques qui ont tenté le retour au pays. Une aventure dont plusieurs seraient revenus déçus, mais pas Mohamed Saoud, 31 ans, entrepreneur télécoms et immobilier. Après avoir investi dans les télécoms, ce natif de Bruxelles a choisi le retour aux souches. Il décide de rentrer au Maroc, pour investir dans sa ville d'origine Larache dont il est d'ailleurs le vice-président. Saoud démarre en 2005, dans cette ville un grand projet de construction d'un centre résidentiel de 800 appartements en partenariat avec Thomas & Piron la société belge de construction.
De la religion
En Belgique, le culte musulman a été reconnu en 1974. Nous sommes en 2004 et la Belgique fête le trentième anniversaire de la reconnaissance de l'Islam comme la seconde religion dans le pays. A elle seule, la ville de Bruxelles compte 77 mosquées. Parmi elles, 31 mosquées sunnites marocaines, les 16 restantes étant sunnites turques. La région wallonne compterait, quant à elle 89 mosquées dont 41 marocaines. La majorité des mosquées arabes serait gérée par des Berbères du nord du Maroc et les imams désignés par l'Exécutif des musulmans de Belgique créé en 1998. C'est en tout cas le résultat d'une étude tout récemment publiée par l'Institut de sociologie de l'ULB (Université Libre de Bruxelles). L'étude donne notamment des chiffres sur la communauté musulmane en Belgique. Cette dernière estimée à 375.000 personnes en 1998 en serait aujourd'hui à 402.823 personnes. A noter que depuis le début de l'année 2004, la Flandre reconnaît officiellement l'existence des mosquées via un décret, un moyen parmi d'autres de leur imposer légalement le contrôle du gouvernement. Ce qui n'est pas encore le cas dans la région wallonne et à Bruxelles.
Aujourd'hui en Belgique, comme un peu partout en Europe, l'on assiste encore parfois à des formes d'intolérances de part et d'autre à l'égard des Arabo-musulmans, les Marocains en tête. Et pour cause, le débat international sur le terrorisme et l'amalgame avec l'Islam qui s'ensuit, ou encore le débat sur le port du voile importé de France. Rien d'alarmant cependant. En Belgique, on ne parle pas encore d'islamophobie!


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