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La droite "administrative" se rebiffe
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 02 - 2005


Politique
Face à l'évolution incarnée par les audiences publiques des victimes des “années de plomb”, la vieille droite “administrative” resserre ses rangs au sein de “l'Alliance nationale”. Elle semble ainsi avoir bien du mal à se démarquer de son passé pour tenter de constituer un “pôle” tant soit peu crédible…
Défrayant la chronique de ces dernières semaines, le chef du parti national démocratique (PND), Abdallah Kadiri, semble témoigner d'une hyperactivité, confinant à l'agitation. Multipliant les déclarations qui se veulent osées, il affiche des positions en flèche contrastant avec la léthargie où son parti avait plongé depuis qu'il avait été, à l'instar de l'Union constitutionnelle (UC), relégué à un rôle "d'opposition"contraire à sa vocation.
En ce début février, l'Alliance nationale dont le PND est la principale composante (1), s'élargissait au Mouvement démocratique et social du très controversé Mahmoud Archane ainsi qu'au parti démocrate de l'indépendance d'Abdelouahed Maâch. La réintégration de Mahmoud Archane dans cette coalition semble directement liée à l'organisation et à l'impact des audiences publiques de l'Instance équité et réconciliation. En effet, cette dernière est la principale cible des attaques hostiles qui ont constitué l'essentiel des positions exprimées après l'annonce des nouvelles adhésions à l'Alliance nationale. Celle-ci apparaît, de ce fait, comme un mouvement instinctif pour se serrer les coudes de la part de ceux qui se sentent visés par la dénonciation des violations des droits humains et des tortures durant les décennies précédentes. Dérapant encore une fois, Abdallah Kadiri a même été jusqu'à menacer de "rejoindre la montagne" en signe de révolte contre les mises en accusation éventuelles des membres de sa coalition à la suite des audiences de l'IER. Il a réaffirmé tout le mal qu'il pensait de cette " agitation du passé " qui est "dangereuse pour tous ". L'excès de nervosité ainsi manifesté suscite bien des interrogations. Les leaders de la droite dite " administrative " qui se sont toujours prévalu d'être les serviteurs et défenseurs les plus zélés de la monarchie et de l'Etat semblent craindre une radicalisation du processus actuel de reconnaissance officielle des violations et abus commis au nom de l'Etat. Jusqu'où cette remise en cause du passé sera-t-elle conduite ? Tant que la volonté de tourner la page n'en restait qu'à des généralités, les responsables et exécutants des pires exactions espéraient que l'on s'en tiendrait là.
Or avec les évocations concrètes des victimes lors des auditions publiques qui se déroulent dans les régions, la situation est devenue plus critique et plus "dangereuse" pour les anciens partisans ou agents des répressions.
Réflexe de solidarité
Une fois la surprise passée, on a pu s'interroger sur les raisons qui ont conduit le PND et les groupuscules qui avaient formé l'Alliance nationale, à accueillir le très encombrant MDS de Mahmoud Archane. Celui-ci n'avait même pas été admis à regagner la Mouvance populaire dont il était issu, celle-ci estimant sans doute qu'il était devenu trop compromettant par les temps qui courent.
Le réflexe de solidarité et le besoin de faire bloc ont sans doute été déterminants. Ceci d'autant plus que le maître d'œuvre de la droite "administrative" que fut l'ex-ministre de l'intérieur, Driss Basri, est entré dans une zone périlleuse en ne cessant d'aggraver son cas par des déclarations et des manœuvres de plus en plus " séditieuses ", (la dernière étant les contacts pris avec le parti populaire en Espagne). Les poursuites judiciaires dont font l'objet des fidèles et des proches du ministre déchu ne sont pas rassurantes. En se regroupant, les membres épars de la famille de cette droite espèrent, sans doute, faire contrepoids et s'abriter derrière un paravent politique, conférant une marge de marchandages, de pression ou de lobbying. Cependant, jusqu'où cette démarche peut-elle être tolérée ? Les déclarations de Abdallah Kadiri et de ses alliés où ils se présentent comme les défenseurs les plus fidèles de la monarchie alors que les victimes des répressions passées sont qualifiés de "traîtres " et de " comploteurs " ne semblent pas très appréciées dans les arcanes du pouvoir où elles sont jugées plutôt excessives et déplacées. Pour faire bonne figure, Abadallah Kadiri invoque la nécessité de sortir ce qu'il appelle " la droite " de ses complexes nés de son exclusion du pouvoir et de son confinement dans le rôle d'opposante auquel elle n'était guère préparée. Il revendique plus de cohérence et d'homogénéité dans la constitution des coalitions gouvernementales sur la base d'appartenances idéologiques distinctes. Il s'agit aussi selon lui d'être à jour, compte tenu des contraintes de la loi sur les partis et de la nécessité, exprimée par le roi, de former des pôles permettant de véritables alternances et évitant le morcellement. Néanmoins cette droite a les plus grandes difficultés à se transformer en une mouvance politique autonome et vraiment représentative. Elle ne parvient pas à rompre avec son lourd héritage comme en témoignent les attitudes chargées d'agressivité et de crainte face à la remise en cause du passé répressif. D'autre part elle n'est pas encore en mesure de dépasser le caractère clanique et clientéliste de ses composantes et des comportements de ses membres. Aucune élaboration véritable d'une identité idéologique et politique n'a pu s'y produire, la référence à l'option " libérale " étant trop floue et peu articulée à des milieux sociaux dont elle serait l'expression. Trop habitués à penser et agir sur instructions des centres de pouvoir, ces partis sont constamment en mal de légitimité. De ce fait la place et le rôle occupé par leurs leaders sont peu suceptibles de remise en cause par leurs bases car celles-ci sont vis-à-vis d'eux essentiellement clientes. D'autant plus que ces leaders traînent le plus souvent une image archaïque et peu dégrossie. Aussi les questions de démocratie interne, de relève générationnelle et de transparence (notamment concernant les finances et les biens des partis) semblent tout à fait utopiques dans ces organisations.
Conjurer le déclin
Du fait de ces difficultés congénitales à opérer leur mutation, les partis et groupuscules de la droite "administrative " semblent voués à un déclin que les regroupements actuels essaient de conjurer.
L'échéance des élections législatives de 2007 paraît fort préoccupante. C'est dans cette perspective que l'Union constitutionnelle (UC) parti qui fut le plus important de cette droite, semble hésiter sur la démarche à adopter. Alors qu'il fait partie avec le PND du même groupe au Parlement, il hésite encore à rejoindre l'Alliance nationale, et il n'est pas sûr que l'admission par celle-ci de Mahmoud Archane soit de nature à l'y encourager.
Le prétexte de la tenue en juin prochain du congrès de ce qui est resté du parti fondé par Maâti Bouabid en 1983 est avancé pour justifier le fait de surseoir à une telle décision. L'UC cherche –t-elle à se démarquer des composantes de la droite administrative pure et dure, trop manifestement associée aux répressions passées et à Driss Basri ?
La direction de l'UC, malgré la référence rituelle mais tout aussi creuse, au "libéralisme" veut toujours se prévaloir des liens qu'avaient eu ses fondateurs avec le mouvement national et les syndicats UMT et d'une certaine connotation “populaire". Elle s'en tient à un ton plus modéré et plus mesuré, même si elle s'en prend aussi avec méfiance aux dénonciations du passé qui “comporte pour l'essentiel des aspects positifs”. Tout en participant à la campagne de l'ensemble de cette droite contre les "excès" de la presse qui "portent atteinte au roi et à la monarchie", l'UC se démarque quelque peu de ses compères de l'Alliance en n'exigeant pas des interdictions ou des mesures coercitives contre certains journaux mais en appelle à "toutes les instances responsables" pour veiller au respect des lois en ce domaine. L'horizon de l'UC reste, malgré ces signes de modération prudente, lié à celui de l'Alliance. Comme celle-ci, elle souhaiterait que, lors des prochaines élections, on abandonne le scrutin de liste et qu'un gouvernement plus homogène puisse voir le jour. Peu rassurée quant à son avenir, marquée par un passé qui ne cesse de la hanter, la droite "administrative" tente de se faire au moins plus visible face à une évolution à plusieurs inconnues.
(1) L'Alliance nationale comprenait au départ outre le PND, le parti de la réforme et du développement (PRD) d'Abderrahmane El Kouhen, et le parti de l'initiative citoyenne pour le développement (ICD) de Mohamed Benhamou


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