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Plus de concessions, moins d'engagements
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 03 - 2005

Sommet arabe d'Alger
En dépit de l'insistance de l'Algérie sur le succès du sommet organisé sur son territoire, les résultats prouvent, dans les meilleurs des cas, qu'il n'est pas sorti du cadre de l'ordinaire tout en restant en-deça des espérances des populations arabes. Néanmoins, le seul point positif enregistré, mis à part le dégel au niveau des relations algéro-marocaines, c'est la réussite du président Bouteflika à faire éviter à cet événement un sort semblable à celui de la première version du sommet tenu l'année dernière à Tunis.
Depuis la deuxième guerre du Golfe qui s'est déroulée en début des années 90, tous les pays arabes qui avaient abrité les sommets espéraient que les inaugurations aient lieu en présence du plus grand nombre de chefs d'Etat et, que les clôtures se concrétisent avec les moindres conflits possibles qui pourraient se répercuter sur les communiqués finals. A cet égard, nous pouvons dire que le sommet d'Alger a rempli ces deux conditions. Pour ce qui est du reste, à savoir les résultats, personne ne s'attendait aux miracles. L'essentiel pour les participants à ce sommet, comme d'ailleurs aux précédents, c'est d'écarter d'emblée, avec un consentement exemplaire, tous les problèmes qui dérangent dans les circonstances actuelles. Ainsi, chaque pays organisateur tente de garantir et de gérer le "succès" à sa manière ; notamment, après avoir sauvé à la fois, les meubles et la face. Dans ce contexte, l'Algérie ne fait pas une exception. Cette fois encore, les spécialistes dans la préparation des ordres du jour et des communiqués finals ont, comme à l'accoutumée, très bien choisi les mots et les phrases, rappelant la cause éternelle qui intéresse le plus le citoyen arabe, c'est-à-dire, la Palestine. Ils ont également survolé sans trop s'attarder sur les causes les "renouvelées", comme celles du Sahara occidental ou des trois îles émiraties occupées par l'Iran du temps du chah. En dépit de ce schéma banal, les populations arabes sont conscientes voire convaincues qu'avec chaque sommet, les leaders arabes font une concession supplémentaire sur un sujet essentiel. Ils font de leur mieux afin de préserver la forme loin de toute provocation des peuples. Lors de ce sommet d'Alger, les responsables des pays arabes, plus particulièrement ceux qui jouent les intermédiaires, comme le président Moubarak et le roi Abdallah II de Jordanie, représenté par son premier ministre, Fayçal al- Fayez, ont pris pour principal alibi portant à faire des concessions, la "suprématie" des Etats-Unis et leur mainmise totale sur le Conseil de sécurité. Et pour atténuer l'ampleur de ces prochaines concessions, on a laissé le colonel Kadhafi faire son speech qui, malheureusement a fortement "épaté" les médias algériens. Ces derniers auront encore la chance de l'entendre, de savourer ses idées, à plusieurs reprises, durant son séjour à Alger qui prendra fin cette semaine.
Quelques heures après la clôture de ce sommet, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh, a indiqué à La Gazette du Maroc qu' "entre un sommet et un autre, nous perdons une part fondamentale de la cause palestinienne qui, malheureusement, ne constitue plus le dénominateur commun rassemblant les Arabes"; et d'ajouter : "nous avons vu lors de ce sommet des responsables qui veulent jouer le rôle de l'intermédiaire neutre dans le but de relancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens sous l'égide de Washington".
De son côté, le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa, a fortement critiqué devant son homologue onusien Kofi Annan le comportement d'Israël. Il n'a pas hésité à dire que cet "Etat ne mérite pas qu'on crée des relations normales avec lui".
Ce qui a poussé l'arrogant ministre jordanien des Affaires étrangères, Hani al-Molki à lui répondre que ces "propos sont contraires à l'initiative de paix modifiée qui a eu le consentement de tous les participants". Amr Moussa l'a regardé avec dégoût sans lui répondre.
Exécuter les ordres
"Même le Guide de la soi-disant révolution libyenne s'exécute à la lettre", ironisa le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et de poursuivre : "c'est vrai, nous sommes des imbéciles, comme il vient de le dire, tout simplement parce qu'on avait cru à un moment donné à un responsable comme lui". Une remarque tombée directement dans l'oreille de Saoud al-Fayçal, le ministre saoudien des Affaires étrangères qui dirigeait la délégation de son pays à la place du prince héritier, Abdallah Ben Abdelaziz. Ce dernier, qui ne voulait aucunement voir la tête de Kadhafi, avait décliné voire rejeté la médiation effectuée à trois reprises par Bouteflika. Cette détermination saoudienne ne vient apparemment pas d'un vide. De sources concordantes à Riyad comme à Washington, La Gazette du Maroc a appris qu'avant la fin de ce mois, le chef de l'Etat libyen sera poursuivi à la fois, par la justice libanaise pour avoir enlevé l'imam Moussa al-Sadr, en visite à Tripoli en 1978 ; et par l'Arabie Saoudite pour avoir mis en place un plan pour assassiner le prince héritier, Abdallah ben Abdelaziz. Dans cette affaire, il semble que les Américains n'ont pas encore dit leur dernier mot. Et que les fleurs adressées à leur égard par Kadhafi n'ont pas réussi à les convaincre- le secrétaire adjoint au State department, William Burns, a été le premier à répéter qu'il ne croit pas aux démentis faits par le leader libyen.
Parallèlement, le président égyptien disait au vice-président syrien, Abdelhalim juste après son clash limité avec le président Bachar al-Assad, sur l'élargissement du comité issu du sommet qui devra rencontrer les Américains et les Européens, que "les vents conflictuels sont devenus plus importants que les efforts de consentement" et à Moubarak de détailler : "il faut savoir, une fois pour toutes, que les pays arabes se rencontrent désormais sous les directives de Washington. Celui qui dira le contraire est un menteur; essayez donc de me comprendre. Ce que je fais, c'est dans l'intérêt de la Syrie qui, selon mes informations, est en ce moment visée par l ‘administration Bush". De son côté, le ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem indiquait au Premier ministre koweitien , cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, que ce sommet nous a permis de découvrir que le mot "arabe" n'est plus d'actualité et que le sentiment isolationniste l'emporte sur les espérances et les ambitions communes. Il ajouta que chaque pays arabe a une fonction précise dans le Grand projet moyen-oriental, initié par les Etats-Unis. Lors du sommet d'Alger, les décisions prises laissent comprendre qu'Israël est devenue partie prenante des Affaires arabes. Les déclarations émanant de son ministre des Affaires étrangères, Sylvain Shalom, une heure après la clôture du sommet selon lesquelles, il considère que ce sommet a raté une nouvelle fois l'occasion, en est la preuve. Pis, il aurait voulu par là rappeler que l'Etat hébreu a le droit d'imposer son veto sur la réunion des chefs arabes au sommet. "Nous arriverons très prochainement à demander son avis sur la date ou le lieu de la tenue des sommets ainsi que son ordre du jour, même si cela sera suggéré par les Américains", nous disait Mohamed Hammoud, ministre libanais des Affaires étrangères.
De ce fait, il ne faut pas reprocher au sommet d'Alger son déficit vis-à-vis de la relance des causes essentielles des Arabes. Il ne faut pas, non plus, le rendre pour responsable de passer à côté de la question irakienne. Car cette dernière est maintenant du ressort de l'administration américaine. Ou bien lui reprocher de rentrer dans les détails existants entre l'Autorité palestinienne et l'occupant israélien. Car la cause des Arabes est désormais devenue une affaire "interne" de l'Etat hébreux qui était jadis "l'ennemi national" de la Oumma. Dans ce contexte, ce même Shalom se vante en répétant que dix pays arabes se bousculent aujourd'hui aux portillons de Tel-Aviv. Des témoignages vécus lors de ce sommet qui montrent que la majorité des Etats arabes ne font qu'exécuter à la lettre les ordres venus de Washington à la lettre. Le pire, c'est que certains chefs le confirment sans gêne, se basant tantôt sur le "réalisme politique" et tantôt sur l'effacement des autres blocs, telle que l'Union européenne, devant l'offensive et l'hégémonie de la première puissance mondiale.
Signes de décadence
Si, comme le disait le chef de la diplomatie algérienne, ce "sommet ne sera pas celui de la normalisation avec l'Etat hébreu", les termes du communiqué final prouvent le contraire. Le renouvellement de l'appel à l'unanimité à Tel-Aviv pour faire la paix sans conditions préalables, montre à quel point les Arabes se sont enfoncés dans la décadence. En effet, le sommet d'Alger à peine terminé et ce plan de paix adopté au sommet de Beyrouth et entériné les 22 et 23 mars courant que les Etats-Unis ont encore une fois apporté leur soutien ferme à la politique israélienne en Palestine. Leur ambassadeur à Tel-Aviv a soutenu le maintien des blocs de colonies en Cisjordanie. D'ailleurs, pratiquement à la veille de l'ouverture du sommet d'Alger, le gouvernement d'Ariel Sharon donnait son feu vert pour la construction de 3500 logements dans l'entourage d'Al-Qods. Ainsi, George Bush n'aurait pas seulement nargué les chefs d'Etat arabes, mais il les a humiliés. Autre signe de cette décadence, le sommet arabe est venu à l'occasion de la deuxième année de l'occupation de l'Irak, cautionner légalement et totalement le nouveau régime confessionnel et ethnique. Ce dernier a, avant la formation de son gouvernement, commencé à s'attaquer à ses voisins arabes, en demandant des excuses aux uns et en imposant des conditions aux autres. La décision prise par ce sommet envers ce dossier marque un net recul basé sur l'acceptation du fait accompli. Dans ce contexte, force est de rappeler que les résolutions émanant de la Ligue Arabe durant les deux dernières années montrent un fléchissement au niveau du discours concernant l'Irak. Alors qu'elle insistait sur la nécessité de mettre fin à l'occupation et de définir un agenda pour le retrait des troupes américaines, la Ligue arabe appelle aujourd'hui à condamner les actes terroristes tout en faisant l'éloge aux élections libres qui se sont déroulées le 31 janvier dernier. Pis, elle "met en garde" contre toute “ingérence”, arabe, dans les affaires internes irakiennes. Pour ce qui est de la résolution 1559 de l'Onu portant sur le retrait de l'armée syrienne du Liban ainsi que celui des armes du Hezbollah libanais, le sommet a préféré prendre une position plutôt neutre, laissant ainsi le temps au temps. Pourtant, tous les responsables arabes sont conscients que les Etats-Unis sont déterminés, d'une part, à faire la peau au régime syrien et, de l'autre imposer un changement au niveau du pouvoir au Liban, avec ou sans elections. Avec tout ce que cela aura comme conséquences, notamment le déclenchement d'une nouvelle guerre civile. En bref, nous pouvons constater que le sommet d'Alger s'est soldé par la modification de quelques articles portant sur la gestion de La Ligue Arabe et, l'appel aux pays défaillants de régler leurs dus envers elle. Quand le président Moubarak a appelé en rigolant le colonel Kadhafi de le faire, ce dernier lui répondit publiquement : "Règles premièrement tes dettes envers la Jamahiriya afin qu'on puisse payer La Ligue". Le leader libyen veut rappeler à l'assistance les 4 milliards de dollars accordés à l'Egypte en début des années 90 en contrepartie des efforts de médiations de Moubarak dans l'affaire Lockerbie.


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