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Tunisie - La bataille du social continue
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 04 - 2005

Dans son discours prononcé, samedi dernier, à l'occasion de la Journée nationale des associations, le président Zine El-Abidine Ben Ali, a attiré l'attention sur les nouveaux rôles de l'Etat, ainsi qu' aux relations de ce dernier avec la société civile. L'évolution du concept de citoyenneté , qu'il s'agisse des droits sociaux, économiques ou politiques et la préservation de ces acquis, constituent les défis pour les deux années à venir.
"Le social et son développement à tous les niveaux a toujours été une constante chez le chef de l'Etat tunisien", souligne un chercheur allemand qui vit depuis deux ans à Tunis. Ce dernier, qui préfère garder l'anonymat de peur qu'on qualifie son constat de complaisance, ajoute que ce domaine est devenu une "bataille continue" pour celui qui mise, par conviction, trop sur une classe moyenne devenue la plus forte du monde arabe.
En effet, les observateurs remarquent à travers ce discours que Ben Ali cherchait à donner une autre dimension à son projet de société qu'il défend, contre vents et marées, face à ceux qui ne ratent aucune occasion pour l'entraver. Cette fois, il cautionna un tissu associatif qui, d'après lui, devra aller de pair avec la "société du savoir" qu'il peine depuis plus de deux ans à instaurer en Tunisie. En se focalisant sur ce thème, le président tunisien est mieux placé que quiconque pour mesurer l'impact de cet objectif et ses répercussions positives sur une population qui devient de plus en plus exigeante. Aussi, pour savoir que cette épreuve moderne ne sera pas une promenade de santé notamment, dans une conjoncture internationale et régionale complexe. Dans ce même ordre d'orientation, la Tunisie a accepté d'organiser sur son territoire la 2è phase du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), qui se tiendra du 16 au 18 novembre 2005.
Lorsqu'on suit de près l'insistance du président à faire avancer le projet de société en le liant au savoir, nous remarquons que Ben Ali est comme déjà engagé dans une course contre la montre ce, avec tout ce que comporte une telle décision comme défis et risques. Tous les responsables concernés directement par ce volet, aussi bien officiels qu'indépendants, s'accordent à dire que ce nouvel examen de passage social aura des retombées sur l'avenir de la Tunisie. Même si une partie de la société civile locale n'est pas jusqu'ici consciente de l'importance des résultats ; continuant à contester tout projet auquel elle n'a pas participé de près ou de loin. Quoi qu'il en soit, il semble que l'Etat tunisien est déterminé à aller au bout de cet objectif social. A cet égard, les économistes axés plus sur le social, considèrent que le lancement imminent de la banque pour les PME sera sans doute un instrument de consolidation du tissu associatif et de la société du savoir. Cette nouvelle expérience, qualifiée de très originale par les uns et sans intérêt par les autres, est très bien vue par les experts de l'Union européenne à Bruxelles. Certains d'entre eux ne cachent pas leur étonnement de voir un pays d'Afrique du Nord prendre ce genre d'initiative alors que nombreux membres de ce bloc n'y ont jamais pensé. Toutefois, force est de souligner que cet instrument financier à caractère social n'est pas le premier à voir le jour dans le pays de la classe moyenne. C'est le troisième après celui du Fonds 26/26 créé pour venir en aide aux plus démunis et rayer de la carte les foyers de pauvreté dans le pays. Et l'expérience devenue un exemple à suivre, à savoir la Banque tunisienne de solidarité (BTS), spécialisée dans le micro-crédit. Cette dernière a fait, dans un temps assez limité, ses preuves avec les moindres erreurs possibles.
Société civile, partie prenante
Les mutations profondes et accélérées que le monde est actuellement en train de vivre impliquent une nouvelle réflexion vis-à-vis des problèmes sociaux qui s'imposent avec acuité. De là, il est indispensable de contribuer à la reformulation de concepts et de visions dont les plus importants se rapportent, notamment, aux nouveaux rôles de l'Etat et à la responsabilité de la société civile. Celle-ci, qui ne devra plus désormais se contenter de jouer uniquement le rôle de "franc-tireur" qui marque des points et critique tout. La société civile, bien qu'elle ne doit pas laisser passer les erreurs et les dérapages, ne doit pas, par contre, se placer comme juge absolu ou représentant privilégié du peuple ce, même si les partis politiques ont démissionné depuis belle lurette. Cette catégorie de la société tunisienne doit concevoir que ces mutations ont mis en relief l'importance de son rôle dans la consécration du principe de participation, de la diffusion de la culture des droits de l'homme, malgré les divergences des points de vue existants. La société civile dans ce pays d'un peu moins de 1O millions d'habitants, où le statut de la femme demeure le meilleur dans son environnement arabe et où le taux de croissance est régulier d'environ 5% depuis plus d'une décennie, a un devoir dans la stimulation des capacités latentes qui hésitent jusqu'à présent à se manifester ; également, à jouer un rôle actif et responsable dans l'action de développement, afin de répondre aux aspirations des citoyens, et à leurs besoins et espérances pour la construction d'une société de stabilité et de bien-être. Deux sujets sur lesquels a insisté Ben Ali dans son discours à l'occasion de la Journée nationale des associations.
L'intégration de l'activité associative ainsi que la société civile dans les divers secteurs du développement en Tunisie constituent une partie prenante de la bataille du social, engagée par les gouvernements successifs. Dans ce cadre, il suffit de noter l'accroissement considérable du nombre des associations qui est passé de 1976 associations en 1987 à 8606 en 2005, pour bien mesurer le développement réalisé en la matière. Afin de sensibiliser la société civile, le ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, vient de publier un guide des associations opérant dans le domaine social. Il comporte des données actualisées sur les associations, leurs implantations, objectifs et activités ainsi que leurs réalisations qui ont connu un développement notable à la faveur de la politique sociale adoptée.
La mise à niveau de ces associations est aujourd'hui une condition sine qua non pour la modernisation de la société tunisienne. De là, la société civile est sollicitée à accompagner cette métamorphose. Surtout avec les nouveaux acquis illustrés, à savoir la suppression de l'autorisation spécifique pour la création d'associations, remplacée par une simple déclaration, l'octroi d'aides et d'incitations financières au profit des associations opérant dans le domaine de la recherche scientifique et du développement de la technologie. Ce, en plus du soutien aux associations accordant des micro-crédits et la prise en charge de la part du Fonds national de l'emploi (21/21) de 50% des rétributions accordées aux diplômés de l'enseignement supérieur recrutés par des associations.
Le SMSI comme levier
Le Sommet mondial de la société de l'information qui se tiendra à Tunis devra apporter un grand plus au projet de société initié par le président Ben Ali. De ce fait, la société civile tunisienne aussi bien que les associations doivent élargir leur éventail de participation à cet événement; renforcer leur coopération avec les composantes régionale et internationale, en vue d'assurer le succès souhaité de la deuxième phase du SMSI et, de là, prouver aux partenaires, plus particulièrement occidentaux, que la Tunisie est à la hauteur de ses engagements. Une telle réussite est censée mieux faire connaître les enjeux en matière de développement et de civilisation ainsi que les dimensions humaines. Pour le président tunisien, le succès du sommet de Tunis marquera un nouveau départ pour la communauté internationale. Plus particulièrement en ce qui concerne la consécration des principes du développement solidaire et ce, en vue de réduire le fossé numérique existant, et d'assurer les chances de progrès et de prospérité à toutes les nations et, précisément, aux pays du Sud.
En tout état de cause, si l'organisation du SMSI est un grand défi pour la Tunisie de par sa dimension et la qualité des participants, force est de rappeler que ce petit pays arabe maghrébin et africain a déjà, ces trois dernières années, organisé avec succès des échéances de taille aussi bien politique, sportive, économique que culturelle. Mais cette fois l'enjeu est différent puisque la société civile est la plus concernée par cette manifestation.


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