Alliance nationale libérale La nouvelle Alliance nationale (AN) d'obédience libérale composée du PND de Abdallah Kadiri, de l'ICD de Mohamed Benhammou et du PRD de Abderrahmane El Kohen prend de plus en plus forme. Deux autres formations politiques de la droite libérale viennent de rejoindre les rangs " unionistes ": le MDS de Mahmoud Archane et celui de la Choura et de l'istiqlal. Fondée le 28 juillet 2004, la nouvelle coalition, emmenée par Kadiri qui en est le porte-parole officiel, a affiché nettement ses ambitions politiques de conquête des pouvoirs exécutif et législatif lors du scrutin de 2007. Les cinq nouveaux "mousquetaires" du néo-Wifak se disent fin prêts à gouverner ou à remplir leur rôle d'une opposition forte, constructive en contrepoids à l'action de la majorité gouvernementale. Une coalition nettement renforcée, depuis ces dernières semaines en attendant le "recrutement" probable de l'UC tandis que le PJD serait le bienvenu s'il le désirait. Sans oublier que des perspectives d'action commune pourraient se concrétiser avec le nouveau pôle Haraki reconstitué après la fusion du MP de Mohand Laenser et du MNP de Mahjoubi Aherdane, dont l'Alliance a rappelé que "la mouvance populaire est la formation traditionnelle la plus proche de nous". Ce pôle de centre-droite libéral moderne relève le défi d'un programme de développement économique et social ficelé sur lequel seront mobilisés, en permanence, tous les prolongements régionaux et locaux des structures multipartisanes du bloc dont l'interpénétration et "l'interopérabilité" vont plutôt bon train eu égard aux échéances législatives de 2007. Un programme où les priorités convergent vers la lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme, le dénuement social et le handicap. La cause est entendue et a été plébiscitée à l'occasion du meeting de l'AN du 21 mai dernier au complexe Moulay Abdallah de la capitale placé sous le slogan: "Pour la réhabilitation de l'action politique et le renforcement de la démocratie". Priorité au monde rural C'est au développement du monde rural qu'est accordée la plus sensible des priorités dans le droit fil des exigences de mise en œuvre de l'Initiative Royale pour le développement humain . Laquelle avait signé l'urgence d'une mise à niveau au profit de 360 communes rurales et 250 quartiers urbains les plus démunis dans le Royaume. "Les préoccupations du monde rural et des régions enclavées et pauvres ont toujours figuré dans nos priorités depuis les années 80", a expliqué le porte-parole du Conseil de la présidence de l'Alliance lors de la rencontre au siège du PND, le mardi 24 mai. Mieux encore, Kadiri a affirmé que "le non développement du monde rural est la source de tous les problèmes que connaît le Maroc d'aujourd'hui". Non sans souligner au passage l'importance de l'Initiative Royale pour le développement humain qui a sonné comme un rassemblement d'urgence face à l'alerte maximum. Réduisant à néant, du même coup, l'optimisme des performances économiques et sociales du gouvernement Jettou dont la déclaration devant le Parlement lui a semblé "trop longue, trop vague et trop générale", et surtout "contradictoire" avec le discours Royal qui avait déjà établi, sans complaisance, le diagnostic réel de l'état du pays et appelé à un plan d'action prioritaire. "Jettou a parlé de tout et de rien", insista Kadiri. L'Alliance est déterminée à réagir face à la "vacance politique" et à "l'impéritie" gouvernementale, jugées, par les dirigeants du bloc libéral, comme étant "un gouvernement hétéroclite incapable de répondre aux grands problèmes du pays". Comme ces mêmes dirigeants ont amorcé un processus de recomposition du champ politique national éclaté et atomisé par une multiplication de partis politiques dont, pourtant, les clivages de démarcation idéologique ont cessé d'exister depuis la chute du mur de Berlin. De son côté, Abderrahmane El Kohen a mis en exergue les efforts en cours qui visent à "fusionner" toutes les structures de chaque parti membre de l'AN dans un front unitaire d'action à tous les échelons territoriaux. "Les structures de tous les partis composant l'Alliance fonctionnent en étroite symbiose et leur interpénétration s'achemine vers une cohérence totale dans les structures unifiées de l'Alliance", a souligné le chef du PRD. De son côté, le professeur Mohamed Benhammou a rappelé que "la stratégie de l'Alliance consiste à constituer une force politique majeure de gouvernement et d'opposition". Avant d'ajouter que "la recomposition en cours du champ politique national favorise sa reconstitution en pôles d'influence eu égard au seuil de représentativité minimale de 5% défini par la nouvelle loi sur les partis politiques". Et Benhammou de conclure, allusion faite aux rumeurs persistantes prêtant l'intention au Premier ministre de fonder un nouveau parti politique : "Les Marocains sont lassés des partis existants ayant failli à leur tâche de gouvernance pour en supporter de nouveaux. Le cas échéant, ce serait une erreur qui ne doit plus jamais se reproduire". L'Alliance nationale a réaffirmé, dans ses principes fondateurs, la mobilisation de tous ses militants autour des causes sacrées dont l'intégrité territoriale en tête de chapitre. Elle en a appelé à la "fermeté" devant les agissements provocateurs des volte-face des gouvernements algériens dont les récents comportement ont saboté et l'UMA et la coopération bilatérale entre le Maroc et l'Algérie. Tâtez, pour vous faire une idée, le pouls de Kadiri, il vous répondra en taillant dans le vif : "Bouteflika Khfief. On ne fera jamais marche arrière".