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Le retrait qui déstabilise Israël
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005


GAZA
Les sondages effectués ces derniers jours dans les milieux du Parti d'Ariel Sharon brouillent les cartes. Surtout qu'ils ont donné le ministre démissionnaire des Finances, Benyamin Netanyahu, vainqueur au cas où des élections anticipées seront organisées. Côté palestinien, Abou Mazen accepte de former un Conseil National avec Hamas pour superviser le retrait israélien, et, par là, éviter l'anarchie.
Tous les colons de la bande de Gaza et d'une partie de la Cisjordanie doivent, à partir d'aujourd'hui, évacuer leurs maisons. Ce, dans le cadre du plan mis en place par le premier ministre, Ariel Sharon. Dans cette foulée, la société israélienne est divisée plus que jamais alors que la classe politique mise sur l'incapacité de l'Autorité palestinienne à gérer la situation. Parallèlement, les juifs orthodoxes s'apprêtent à jouer la provocation, comme cela a été avec la tuerie du bus de Charfa Amr, dans le but de pousser les palestiniens à la violence.
Sharon, qui joue avec ce retrait unilatéral son avenir politique a été, après le coup de Netanyahu, obligé de faire plus de concessions aux Palestiniens. Il vient de promettre des facilités sans précédent sur les barrages et les points de passage à la sortie des villes. Il a même promis d'accorder des milliers d'autorisations aux ouvriers se rendant pour travailler en Israël. Ce qui prouve que la balle est maintenant dans le camp du gouvernement israélien. En dépit de ces signes encourageants, et l'accord sur le sort des débris des maisons évacuées par les colons, certains responsables israéliens menacent tout en affirmant qu'il n'y a aucune décision politique de livrer les colonies démantelées à l'Autorité palestinienne. D'autres laissent entendre que Sharon pourrait mener une opération de grande envergure à Gaza si les Palestiniens ne font pas de faux pas.
Ces menaces et ces positions contradictoires de la part du gouvernement déjà ébranlé prouvent que l'establishment israélien est déstabilisé. Ce retrait unilatéral, imposé par la lutte et la résistance du peuple palestinien, pose désormais des interrogations assez complexes qui vont de la paix à l'économie pour toucher le leadership chez les deux parties.
Etrange bras de fer
Jamais un retrait de la part de l'occupant israélien n'a suscité de telles interrogations, de débats, et même de spéculations sur son avenir. En effet, l'accord de Taba n'a pas laissé de séquelles ;ni, celui du retrait forcé du Sud-Liban. Là, il s'agit du “petit israel”. Car Ariel Sharon, tout comme les autres responsables politiques, toutes tendances confondues, savent parfaitement que les palestiniens ne se contentent pas de Gaza. Et que la libération de cette dernière va certainement ouvrir leur appétit pour revendiquer le reste en se basant sur la “feuille de route”. Pour anticiper sur une telle éventualité et créer un fait accompli, Israël va sans doute exploiter la préoccupation internationale du retrait de Gaza pour accélérer le rythme de la construction du mur de séparation et accentuer l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie. Durant la période actuelle, le gouvernement Sharon a pris une décision en vertu de laquelle, il confisque des millions d'hectares de territoires palestiniens situés au sud de la Cisjordanie et dans le périmètre de la ville sainte d'Al-Qods. Dans ce même ordre de main mise, les autorités israéliennes tentent de boucher les trous juridiques concernant l'affaire nommée “contours d'Al-Qods” - en d'autres termes le mur qui se construit actuellement autour de la ville- visant à imposer le fait accompli en la séparant de son environnement palestinien avant les discussions portant sur le statut final.
Avec ce retrait de Gaza, israel s'est lancé dans une course contre la montre. Pour la première fois de son histoire, elle est confrontée à un semblable bras de fer sans que la société ne soit soudée. De ce fait, il faut s'attendre à des opérations militaires provoquées par le gouvernement Sharon pour resserrer les rangs et éviter le pire. Surtout que la situation socio-économique devient de plus en plus critique. Et la confiance de la population dans ses dirigeants se réduit au fil des jours.
Jusqu'à cette date, les palestiniens avaient réussi à gérer ce bras de fer, malgré les erreurs quotidiennes et les dérapages de certains responsables, dont les dernières émanent de Farouk Kaddoumi (Abou Al-Lotf) qui continue à vouloir tenir en main la politique étrangère de la centrale palestinienne. C'est pour la première fois que ce peuple gèrera si tout se passe bien ses territoires sans le proche contrôle de l'occupant israélien. La question que tout le monde se pose, y compris les Israéliens : est-ce que la paix et la sécurité seront au rendezvous après le retrait israélien de Gaza ?
Sur ce point, force est de souligner que 5000 soldats sont en train d'être formés par des officiers de sécurité égyptiens pour faire face au jour “J”. Ceci a été procédé par des réformes de la police palestinienne accusée de corruption. Cependant, ces réformes sont contrecarrées par la résistance de la mafia interne. Ce qui a conforté la position des mouvements islamiques tel que le Hamas et le Djihad islamique, réputés pour leur intégrité. Quoi qu'il en soit, les palestiniens sont déterminés à récupérer la bande de Gaza ainsi que les colonies délaissées sans heurts ni malheurs. C'est pour cette raison qu'ils se sont orientés vers l'Egypte et la Jordanie, leur demandant leur aide pour la période qui suivra le retrait.
En même temps, l'Autorité mise sur le déblocage de l'aide accordée par le dernier sommet du G8 s'élevant à 3 milliards de dollars. Le ministre palestinien des Finances Salam Fayed a fait savoir que la première tranche d'un milliard sera consacrée rapidement aux infrastructures et à la relance des activités économiques de la bande de Gaza. Car le but essentiel consiste à réduire le taux de chômage dépassant les 65%. Dans un entretien avec le ministre, Mohamed Dahlan, lui-même originaire de la bande de Gaza, ce dernier a affirmé à la Gazette du Maroc que l'Autorité va prouver aussi bien à la Communauté internationale qu'aux pays donateurs, et même aux Israéliens, qu'elle est apte à prendre ses responsabilité et, par là, elle est le partenaire incontournable au processus de paix. Dans ce même ordre de preuves, les palestiniens veulent à tout prix séparer leur économie de celle de l'Etat hébreu, en mettant fin à toute dépendance. Dans ce cadre, on apprend qu'un appel à la diaspora a été lancé pour participer à la reconstruction de Gaza et à l'essor de son économie. Néanmoins, l'afflux du secteur privé palestinien reste lié au retour de la stabilité et à la fin de l'ingérence des différents services de sécurité. C'est la deuxième étape du bras de fer auquel l'Autorité devra faire face après le retrait de ce 15 Août 2005.
Les nouveaux soucis :
Deux semaines après la sortie du dernier rapport de la Banque Mondiale sur le niveau élevé de la corruption en Israël, les remous ne se dissipent pas. Bien au contraire, le pourrissement atteint la tête du pouvoir et non ses membres. Ce qui rend l'Etat, selon les critères adoptés par cette institution financière internationale, instable de tous les points de vue.
Parallèlement, le rapport publié au début de ce mois sur l'état de pauvreté en Israël a dépassé toutes les prévisions négatives. Dans l'intervalle d'un an, 2004, le nombre des pauvres en Israël a augmenté de l'ordre de 7,5% alors que le nombre des enfants pauvres a augmenté de 14%. Ce qui a incité certains intellectuels à considérer que la pauvreté est “l'échec actuel le plus significatif du sionisme”; et d'ajouter qu'elle représente la bombe à retardement à court terme.
Les économistes israéliens reconnaissent qu'il n'y a aucun Etat dans l'occident ou dans l'Orient où la pauvreté se développe à une telle allure. Pire, alors que les salaires des riches a augmenté de 6%, ceux des pauvres ont diminué de 9%. Le plus grave, dans un tel contexte, c'est la justification du ministre des Finances dirigé jusqu'à quelques jours par Benyamine Netanyahu : “le tiers de ces pauvres est concentré dans le public arabe et intégriste”. Ces réponses honteuses montrent à quel point la situation socio-économique israélienne est dans l'impasse.
Malgré toutes les campagnes menées par les médias occidentaux qui ont essayé de promouvoir les “secrets d'une société hors normes”, la hausse du taux de pauvreté et l'élargissement de l'éventail de la corruption en atteignant le sommet, montrent la gravité des soucis qui préoccupent sérieusement l'establishment israélien. La focalisation sur le tout high-tech qui, selon la propagande dirigée par Netanyahu, a sorti le pays de la crise, ne semble plus convaincante, notamment après la publication des rapports accablants sur la pauvreté. Pire encore, les articles commandés évoquant, l'armée qui sélectionne les meilleurs pour ses centres de recherche et ses unités d'élites ne vont plus avec les réalités sur le terrain. Le retrait de Gaza n'était pas un geste de bonne volonté, ni une application d'un des volets d la “feuille de route” comme le prétend Ariel Sharon. Mais c'est la conséquence de la défaite de l'occupant. C'est pourquoi les palestiniens doivent préserver cette victoire soit en évitant l'anarchie attendue par la classe politique israélienne, soit en contournant les pièges tendus visant à les entraîner dans une guerre civile.
Cette semaine sera, en tout cas, décisive, pour le bien comme pour le pire dans l'Histoire de l'Etat hébreu. Toute confrontation entre ces forces de l'ordre et les colons appuyés par les ultra-orthodoxes juifs pourrait déchirer le tissu socio-humain sur lequel est bâti cet Etat religieux. Et, toute provocation de grande envergure, comme l'attaque de la mosquée d'Al-Aqsa pourrait induire l'explosion de la situation. Mais, cette fois, Israël sera directement, aux yeux de l'opinion publique internationale, en train d'entraver la paix.


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