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Tanger, dix ans après
Publié dans La Gazette du Maroc le 05 - 12 - 2005


Festival national du film
La 8ème édition du Festival national du Film est lancée sous le signe du renouveau. A la fois une quête d'un meilleur paysage cinématographique et une mise au point sur la qualité de ce qui est donné à voir.
En attendant, il faut bien se contenter du peu.
Un festival national du film. Pour quoi faire? C'est là une question légitime surtout que le film national ne se porte pas bien. C'est peut-être là une volonté de mise au point qui s'impose vu que depuis dix ans, pour ne prendre que cette derrnière décade, le cinéma n'a pas donné à ses afiocionados grande satisfaction. Outre une production qui se maintient, on est toujours incapable de faire un festival chaque année. Faute de films, faute de production, faute de qualité aussi, ce qui explique dans un sens que souvent le festival est un amalgame de bonnes et de mauvaises choses sans sélection aucune. En somme le festival national peut aussi revêtir l'aspect d'une exposition de films pour tous les goûts et de tous genres, histoire de donner à tout ce qui a été filmé une occasion d'être projeté dans le cadre bien institutionnel d'un festival. Mais ce n'est pas là la question qui nous intéresse puisqu'il n'y a pas de mal à ce qu'on montre tout ce que l'on a fait pour peu que la qualité y soit et comme ce n'est pas toujours le cas, cette huitième édition aura au moins le mérite de montrer quelles sont encore les lacunes à combler. C'est donc une production qui s'étale sur plus de deux ans que le cinéphile pourra suivre avec 21 longs-métrages et 42 courts-métrages, ce qui est une quantité considérable. Pour la majorité (écrasante, il faut le préciser) ce sont là des films vus, archivus, qui ont eu leur lot de passages au cinéma, avec plus ou moins de succès pour certains. Que va-ton découvrir d'inédit, presque rien pour ne pas dire rien du tout. Et quand on jette un oeil, même furtif sur les films en compétition, on se rend compte qu'il y en a peu qui mérite vraiment le nom de film. Ceci n'engage que ma personne, mais suivant de près ce qui se fait dans le cinéma marocain, je tiens à le dire tout de suite, cette cuvée 2005, est loin d'être la plus attrayante. Et comme à l'accoutumé, il y a des tentaives réelles de faire du cinéma et du bricolage. Et ma foi, les bricoleurs sont légion. Nombreux, beaucoup trop nombreux, comme dirait le philosophe. Pour beaucoup, il n'y a pas de doute, nous sommes là face à deux générations de cinéma. Une vieille à la traîne et une nouvelle, disons vague, plus ancrée dans une recherche de profondeur, une thématique plus originale et surtout plus de travail sur les technicités du cinéma, loi, évidemment de l'amateurisme plat qui sévit chez certains faiseurs d'images.
On remarquera qu'il y a les Nourredine Lakhmari, les Hassan Lagzouli, les Ismail Farroukhi, les Leila Marrakchi et Yasmina Kassari, une jeune génération qui veut, qui offre à voir un cinéma pour le moins différent, pour ne pas dire en rupture totale avec ce que l'on a l'habitude de voir au Maroc. Et puis il y a les habituels des festivals marocains, ceux qui, à chaque livraison, révèlent leurs limites. Dans le tas, il y a de belles choses à voir. le bon cru de Mohamed Asli, qui sans être un grand film, a le mérite d'être honnête et sincère, avec une grande sensibilité à la fois dans le fond et dans la forme. On peut aussi aisément citer le "Tarfaya" de Daoud Oulad Syad, "J'ai vu tuer Ben Barka" de Serge Le Peron et Said Smihi. On parle aussi beaucoup de la Symphonie marocaine de Kamal Kamal et on attend de voir jusqu'où peut aller la sensibilité d'un garçon comme Kamal Kamal qui peut surprendre et offrir de belles choses à voir pour peu qu'il suive son instinct. Pour le reste, il n'y a pas de quoi se lever tôt. Et là, on revient au principe mêmede ce festival qui nous offre des films déjà vus depuis longtemps, ce qui nous enlève tout effet de surprise, et nous pousse immanquablement à juger ce que l'on a déjà vu. Cela pourrait être même injuste à l'égard de certains films que l'on n'a pas apprécié et dont nous ommes dans l'obligation de parler pour ne rien occulter. Sans vouloir influencer personne, il est impossible de ne pas dire ce que l'on pense de films comme Jawhara ou Casablanca day light, pour ne citer que ces deux opus, en-deçà de tout ce que le public pourrait attendre d'une cinématographie qui se respecte. Sans oublier l'insipide Rahma qui est presque un ovni dans ce festival. Mais l'on va dire que parfois les chemins de la perception comme ceux de Dieu sont hérmétiques et on verra de quoi sera l'avenir proche, celui qui donnera des prix en fin de semaine. Ceci étant dit, il faut parler un peu de l'importance d'un tel événement. Sans nul doute, c'est le rendez-vous du ciénma au Maroc. Mais quel intérêt si on n'accompagne pas ce festival d'une profonde restructuration des métiers du cinéma dans ce pays. La conférence présidée par Nourredine Saïl, directeur du centre cinématographique marocain, sous le thème de Cinéma et télévision, quels enjeux de production ? participe de cette volonté de mettre le cinéma sur d'autres rails. Mais cela n'est pas suffisant.
Il faudra penser à une nouvelle politique de fonds d'aide à la production cinématographique qui soit plus à l'écoute des véritables talents, en mettant de côté tous les partis-pris qui font de cette aide au cinéma, une échéance d'élimination souvent arbitraire et là, les exemples sont nombreux pour illustrer notre propos. pourquoi pas un débat sur les métiers du cinéma surtout que le Maroc est devenu une plateforme assez prisée pour de très grandes productions qui peuvent aider les techniciens locaux à des formations, sur le terrain plus pointues et plus exigentes. Parce qu'il est inconcevable que presque tous les films soient faits avec les mêmes techniciens comme d'uniques et solitaires chefs opérateurs ou autres ingénieurs de son. Presque honteux dans un pays où de très grosses pointures viennent tourner de méga-productions où l'on pourrait exiger des stagiaires marocains qui apprennent le métier au contact de gros calibres comme c'est le cas sous d'autres cieux.
Et nous sommes convaincus qu'un grand cinéphile, un amoureux de cet art, comme Noureddine Saïl est conscient de l'urgence d'un tel débat. comme il est conscient de l'importance du court-métrage auquel le festival réserve une belle part avec un nombre grandissant de films à voir. une inititaive à applaudir surtout que c'est là une pépinière pour découvrir de futurs bons réalisateurs. Il y a aussi urgence à parler de la distribution du film marocain qui est le parent pauvre de la politique de la diffusion dans son propre pays; embouteillages, mauvaises programmations, salles fermées, concurrences loyales ou déloyales, bref, le film marocain prend un sérieux coup quand souvent deux ou trois films se trouvent au coude à coude dans les mêmes salles aux mêmes époques. Ce qui est déasastreux et pour le cinéma local et pour le public. Sans oublier qu'il est aussi temps de trouver d'autres bailleurs de fonds en dehors du fonds d'aide et de l'état et des contribuables. Il y a les banques et les privés qui doivent s'intéresser au cinéma qui est une réelle vitrine du pays et un moteur valable pour le développement humain.
Et on ne peut pas clore ce chapitre sans évoquer toutes ces salles de cinéma qui mettent la clé sous le paillasson. Il faut trouver un moyen de stopper cette hémorragie pour garder un contact entre le public et le cinéma local surtout que derb ghallef n'est plus le seul point de chute pour les amoureux du cinéma et que les DVD piratés ne coûtent plus, pour le moment que dix balles, en attendant des jours meilleurs pour la clientèle.


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