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L'icône Sarkozy
Publié dans La Gazette du Maroc le 13 - 02 - 2006

La belle unanimité des médias français pour défendre la liberté de la presse a quelque chose de surprenant. Ils ont montré une solidarité sans faille envers leur confrère danois, comme le feraient des mafiosis. D'autant que les exemples qu'on va citer démontrent que cette unanimité n'a pas toujours été de mise.
Il y a quelques années –pas quelques siècles- était programmé en France un film de Martin Scorcese « La Dernière tentation du Christ ». Les salles qui projetaient cette œuvre avaient été prises d'assaut par des commandos d'intégristes catholiques. Les nervis avaient lancé des grenades et tenté d'incendier une salle. Ils n'avaient eu de cesse que le film soit déprogrammé. Réussite complète et l'œuvre du réalisateur américain avait vu sa carrière stoppée. Les médias français n'avaient pas été saisis de transes comme aujourd'hui. A la mort du général De Gaulle, le périodique « Hara Kiri » avait titré : « Bal tragique à Colombey : 1 mort ». On ne sait pas pourquoi, le défunt « professeur Charon » avait arrêté la publication de son journal. Y avait-il eu crime de lèse qui ? Plus près de nous, l'ancien Premier ministre Alain Juppé avait été jugé et condamné par les tribunaux pour une affaire liée à la mairie de Paris dont Jacques Chirac avait été le maire. Le malheureux journaliste de la 2 –service public-, David Pujadas avait pronostiqué qu'Alain Juppé allait abandonner la politique. Ce journaliste devait écoper de 15 jours de mise à pied et le directeur de l'information était déchargé de ses responsabilités. On se serait cru dans un pays du tiers-monde. Y avait-il eu crime de lèse-quoi ? A chacune des parutions de « l'Idiot international », qui appartenait à l'écrivain Jean-Edern Hallier, une kyrielle de procès s'ensuivait, les smicards n'y étaient pour rien, évidemment. Les procès se terminaient régulièrement par de substantiels dommages et intérêts, jusqu'à extinction de « l'Idiot International ». Grand bourgeois, Jean-Edern Hallier est mort ruiné. Il avait gâché son très grand talent en faisant la chasse aux médiocres. Quand la chaîne Canal Horizons était présidée par Pierre Lescure –lourdé par J. M. Messier, Ex Vivendi et Maroc-Telecom- la célèbre émission « Nulle part ailleurs » était animée par l'inusable Philippe Gildas et, après le départ d'Antoine de Caunes –dont la mère avait débuté à la télévision marocaine sous le protectorat- Bruno Gaccio, le talentueux scénariste et dialoguite des « Guignols de l'info » assurait l'éditorial en direct. Il avait, un soir, pour invité, Nicolas Sarkozy qui n'occupait alors aucune fonction officielle. Bruno Gaccio avait débuté son édito ainsi : « Que dire de Nicolas Sarkozy ? C'est un traître ». Nicolas Sarkozy faisait sa traversée du désert pour avoir trahi Jacques Chirac au profit d'Edouard Balladur, lors des élections présidentielles de 1995. Depuis, il ne faut plus dire à quelqu'un que l'on est son ami depuis 30 ans. Cependant, quelques temps après, Bruno Gaccio devait quitter l'éditorial mais restait aux “Guignols de l'Info” qui assurent l'audimat. Le libéralisme est intraitable quand il s'agit du tiroir-caisse. Là, c'était, déjà un crime de lèse-Sarkozy. On a gardé pour la bonne bouche le feuilleton Nicolas-Cécilia. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des cultes, avaient eu des démêlés avec son épouse que la presse française avait fort discrètement couverts. Après la séparation du couple, Cécilia avait écrit un ouvrage et trouvé un éditeur. Le dangereux et populiste Nicolas Sarkozy, qui déclarait plus tard qu'il était de culture catholique, avait oublié le cathéchisme que lui avait enseigné le curé de sa paroisse –la charité chrétienne- et avait convoqué l'éditeur. Il lui avait signifié que si le livre était publié, il le poursuivrait en justice. Ce jour-là, le ministre avait oublié qu'il était un ardent défenseur de la liberté d'expression. L'ouvrage n'avait pas été édité. Liberté dont il a abondamment usé et abusé à LCI au cours de l'émission « Questions qui fâchent ». Nicolas Sarkozy n'a pas eu à se fâcher, tant les cinq journalistes étaient doux comme des agneaux. L'invité a pu se vautrer tant qu'il a pu en plaquant sur sa figure un sourire en croissant de lune dès que la caméra était sur lui. Hors champ, il devait sortir son bâton puisqu'il a déclaré au cours de l'émission que si les sondages lui étaient exceptionnellement favorables, c'est parce que « les gens le considèrent comme l'homme au bâton ». Il a d'ailleurs eu le loisir de déclarer plein de choses. Parlant de l'ancien empire français, il avait précisé : « C'était lorsque l'Algérie et le Maroc, c'était la France ». On veut bien admettre que lorsque le Maroc s'était arraché au protectorat Nicolas Sarkozy jouait encore au cerceau, mais tout de même. Il a été à l'école, sinon il ne serait pas « un avocaillon », comme a dit le recteur de la mosquée de Paris. Au début de l'émission, quand il n'était pas encore chaud, et qu'il avait la tête froide, les cinq compères lui ont demandé ce qu'il pensait des ignobles caricatures danoises reprises par la presse et les médias français. Il avait répondu : “J'en sais quelque chose des caricatures. Moi-même, je suis abondamment caricaturé”. On ne blasphèmera pas. Le couple Nicolas-Cécilia s'est reformé. On est content pour leurs enfants. Puisque Nicolas Sarkozy se veut également “comédien”, on lui conseillera de lire, « Le paradoxe du comédien » de Denis Diderot. Et pour son plaisir personnel, on lui recommandera “Les Bijoux indiscrets”, du même auteur.

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