Sur des fondations de pierre, la kasbah est flanquée à chacun de ses angles, de quatre tours de guet dentelées et reliées, par d'épaisses murailles. Celles-ci sont en pisé : mélange de terre et de paille, selon un ancien procédé qui isole de la chaleur et du froid. Le centre de l'habitation est un véritable puits de lumière pour l'ensemble. Les techniques de construction varient. Soit on assemble de petites briques crues de pisé. Il est également possible de superposer de gros blocs de glaise, ou encore de remplir un coffrage (comme pour le béton). La toiture-terrasse repose sur des poutres de palmier. Son plancher est couvert de branchages, puis de terre damée. Elle est en pente légère, pour l'écoulement des eaux de pluie vers une gargouille. Les parties supérieures de la kasbah sont décorées de motifs géométriques d'inspiration berbère (que l'on retrouve sur les bijoux et les tapis). Les gros portails sont en bois de palmier dattier ou de tamaris. Les pièces sont plus longues que larges, en fonction de la taille des poutres, disposées horizontalement. La réception, ornée d'un plafond peint, est la pièce la plus spacieuse. Etables et bergeries sont au rez-de-chaussée. Un grenier fortifié (igherm ou agadir) comporte des cases, où l'on entassait autrefois les récoltes, la vaisselle… Quant au Ksar, il ne comportait à l'origine qu'une allée centrale bordée de maisons familiales. Il s'est agrandi au fil du temps. Le ksar d'aujourd'hui, est devenu un village (igherman), avec sa mosquée, sa médersa et ses greniers. La proximité des maisons favorise un climat frais pendant les grandes chaleurs et chaud en hiver. Mais ces igherman du Sud-est du Maroc, véritable patrimoine architectural et expression d'un savoir-faire millénaire sont menacés de disparition.