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Les quatre vérités sur nos relations avec l'Espagne
Publié dans La Gazette du Maroc le 29 - 07 - 2002

Est-il possible d'analyser la crise qui a secoué les relations entre Rabat et Madrid selon la logique de la perte et du profit ? D'aucuns ont estimé que le Maroc a perdu économiquement puisque les touristes espagnols ont boudé la destination Maroc. A notre sens, cette déduction hâtive est inacceptable, car le recul du flux des Espagnols vers le Maroc est bien antérieur à la crise autour de Leïla. D'autres ont préféré parler d'humiliation infligée au Maroc au lendemain de l'occupation de l'îlot par les forces espagnoles. Mais les médias internationaux ont vite rectifié le tir en s'adonnant à cœur joie à la caricature de la situation où l'Espagne a mobilisé un impressionnant arsenal de guerre pour déloger six gendarmes. Or, si humiliation il y avait, elle aurait consisté à ce que le Maroc se soumette aux conditions de Madrid ou de l'Union européenne. Ce ne fut pas le cas.
L'envoi de quelques gendarmes sur l'îlot de Leïla pour y ériger un poste d'observation doit être considéré comme une décision politique multidimensionnelle. Parallèlement à sa volonté de lutter contre l'émigration clandestine, le terrorisme et le trafic de drogue, le Maroc voulait surtout briser le statu quo qu'impose l'Espagne dans la région. C'est pour cela qu'il faut souligner que l'objectif du Maroc était justement
de pousser l'Espagne à entamer des négociations politiques.
Mais cette fois-ci, les négociations devraient dépasser le cadre étroit des dossiers en suspens, notamment ceux de la pêche ou de l'émigration clandestine pour englober également le dossier des deux présides occupés Sebta et Melillia.
C'est pourquoi, nous pensons que les Espagnols ont assimilé le message en déclarant qu'ils étaient prêts à ouvrir tous les dossiers sauf celui des deux villes spoliées.
Le début de la sortie du tunnel a été, logiquement, constitué par cette crise autour de Leïla. Après l'évacuation de leurs troupes en date du 20 juillet, les deux ministres des affaires étrangères se sont rencontrés à Rabat. Cependant, et malgré les conditions dans lesquelles se sont déroulés les contacts, l'objectif de poursuivre les discussions au mois de septembre a été atteint. En attendant, il est utile voire nécessaire de s'arrêter sur quelques vérités qui ont éclaté au niveau interne des deux pays et sur le plan régional.
Sur le plan interne
Tant au Maroc qu'en Espagne, la crise autour de Leïla a dévoilé quelques réalités.
En Espagne d'abord, tout le monde a constaté que l'opinion publique a été divisée en deux clans distincts par rapport aux méthodes utilisées par le gouvernement Aznar, aux causes réelles de la détérioration des relations avec le Maroc et à la perspective d'ouverture des dossiers de Sebta et Melillia.
Une grande partie de cette opinion publique a sévèrement critiqué les méthodes d'Aznar qualifiées de fausses puisqu'elles reposent sur une stratégie dépassée.
En effet, l'Espagne veut être considérée comme une puissance politique et militaire qui arrive à imposer ses conditions à son plus proche voisin du sud. Cette stratégie l'incite à essayer d'affaiblir le Maroc en jouant la carte du Polisario dans la perspective d'édifier dans les provinces sahariennes un Etat fantoche. Ainsi, le Maroc serait coupé de ses racines historiques africaines et isolé sur le plan régional.
L'opinion publique espagnole a vite compris les enjeux autour de Leïla, qui dépassent le cadre de la pêche, de l'émigration et du terrorisme puisque Madrid n'a qu'un seul objectif, c'est celui de porter atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc. Or, tout dépassement de la crise ne se justifie que si Madrid observe au moins la neutralité quant au dossier du Sahara. De même qu'une grande partie de l'opinion publique espagnole ne croit plus en l'hispanité de Sebta et Melillia.
Par ailleurs, au Maroc, l'opinion publique marocaine s'est radicalisée dans ce sens qu'elle n'accepte plus aucune concession. Dans ce cadre, les autorités publiques marocaines sont appelées à agir selon les intérêts propres du pays notamment en sauvegardant ses richesses convoitées par un pays qui considère toujours le Maroc comme son protectorat et les Marocains comme des êtres inférieurs.
C'est pourquoi, les discours et messages ont insisté sur la nécessité, pour l'Espagne, de respecter les symboles et les institutions du Maroc. Dans cet ordre d'idées, la récupération de Sebta et Melillia était devenue une question urgente.
Sur le plan régional
La crise autour de l'îlot a dévoilé au grand jour les contradictions de l'Union européenne et le machiavélisme des dirigeants algériens.
Les Marocains ont compris les raisons qui ont poussé l'Union européenne à afficher son soutien total à l'Espagne, notamment en diffusant un communiqué dans lequel le Maroc a été accusé d'avoir violé l'intégrité territoriale de l'Union. Cette première position a été, de toute évidence, dictée par l'Espagne. Mais au fil des jours, les positions exprimées par d'autres puissances européennes ont démontré l'échec espagnol à imposer son seul point de vue dans l'affaire. D'ailleurs, cet échec était apparu lors du sommet de Séville, puisque l'Espagne n'a pas pu faire passer sa recommandation d'infliger au Maroc des sanctions économiques et commerciales, laquelle recommandation a été farouchement combattue entre autres par la France et la Suède.
Et même dans l'épisode de la crise de Leïla, la position française a été nettement tranchée par rapport à d'autres membres de l'Union, surtout quand le Quai d'Orsay a souligné le caractère bilatéral de la crise qui devrait être résolue par les voies diplomatiques.
Ces contradictions européennes ont empêché l'Union de jouer un rôle majeur dans le dénouement de la crise, chose dont a profité la diplomatie américaine qui s'est avérée plus efficace. Mais sur un autre registre, la crise a mis à nu le machiavélisme des dirigeants d'Alger. Comment dès lors comprendre le soutien apporté par Alger à l'Espagne coloniale en s'appuyant sur le principe de l'intangibilité des frontières ?
En fait, la meilleure riposte à cette ultime bavure algérienne est survenue de la part du quotidien Al Qods Al Arabi qui a tenu à rappeler aux dirigeants algériens que ce principe ne pourrait s'appliquer qu'entre Etats africains comme cela avait été stipulé par la charte de l'OUA et celle de l'Union africaine et qu'il était désuet dès lors qu'il s'agit de litige entre un pays africain et un Etat colonial. A juste titre, le quotidien a conseillé aux Algériens de se taire dorénavant pour éviter d'être davantage ridiculisés.
D'ailleurs et même si on suit le raisonnement d'Alger, il faut rappeler que le Maroc n'a jamais ratifié cette disposition lors de la création de l'OUA en 1963. Et dans le droit international, un Etat n'est pas obligé d'appliquer des résolutions sur lesquelles il a émis des réserves. Elémentaire mon cher Bouteflika. !
Les contradictions européennes ont empêché l'Union de jouer un rôle majeur dans le dénouement de la crise, chose dont a profité la diplomatie américaine qui s'est avérée plus efficace.


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