Un investissement de 34 millions d'euros dont 28 sont apportés par la banque. Le projet devra permettre d'augmenter la production du site d'au moins 25%. La compagnie lance un plan d'action environnementale et sociale. La Compagnie Minière de Touissit (CMT) a contracté un prêt à long terme auprès de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD). Cette démarche qui s'inscrit dans le cadre de sa stratégie de se recentrer sur le développement de ses activités au Maroc devrait permettre au groupe de financer son plan d'investissement dans le site de Tighza situé dans la région de Khénifra, et développer ses recherches à travers le pays. «Nous sommes très heureux d'accompagner cet ambitieux plan d'investissement, qui va non seulement améliorer la productivité, mais aussi les conditions de travail sur le site. Nous espérons que cela constituera le début d'une collaboration fructueuse entre nos deux institutions», a déclaré Eric Rasmussen, directeur des activités Ressources Naturelles à la BERD. Un projet ambitieux de 34 millions d'euros, financé à hauteur de 82% par la BERD, soit 28 millions d'euros ou 1,2 fois l'EBITDA de la compagnie. Les six millions restants seront financés par CMT. Le prêt sera étalé sur une durée de 7 ans, avec 2 ans de grâce, et le remboursement se fera semestriellement à partir de la 3e année ; soit 10 semestrialités. Notons qu'avant l'octroi de ce prêt, le groupe n'était pas endetté. Le projet dont les travaux devraient s'étaler sur une période allant du 1er mars 2017 au 28 février 2020, concerne le site d'Ighrem Aoussar, l'un des 3 sites de Tighza, d'une capacité de production de 140 000 tonnes. Les autres sites «Signal» et «Sidi Ahmed» ont des capacités de production respectives de 70000 tonnes et de 100 000 tonnes. Le projet consistera à creuser un nouveau puits sur le site principal d'exploitation d'Ighrem Aoussar à la mine de Tighza et qui aura une capacité d'extraction de 1 000 tonnes/jour, soit le puits le plus profond en Afrique du Nord. En parallèle, le prêt de la BERD permettra aussi de financer des investissements de maintenance ainsi que des investissements en efficacité énergétique et d'optimisation de la gestion de l'eau. CMT passe à la comptabilité aux normes IFRS L'investissement devrait avoir des retombées économiques, sociales et sociétales sur la région. Notamment l'exploitation des réserves et des ressources profondes en aval des 700 mètres, la préservation et l'augmentation des emplois dans la région. Le projet devrait également permettre une augmentation progressive de la production d'au moins 25%, une amélioration de la productivité de l'infrastructure minière, ainsi que la réduction des coûts d'exploitation et l'amélioration des conditions de travail. Par ailleurs, au delà du financement, le partenariat avec la BERD permettra à la compagnie de passer à la comptabilité aux normes IFRS. En deux temps, sous forme de réconciliation jusqu'à 2018 et un passage complet au delà. Il devra également permettre à CMT de réaliser un plan d'action environnementale et sociale, à travers le renforcement de l'encadrement en charge des aspects HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement), l'évaluation environnementale et sociale du nouveau puits sur une base triennale, ainsi que le développement d'un système de gestion environnementale et sociale en ligne avec les pratiques ISO14001 et OHSAS18001. Pour rappel, CMT a réalisé à fin 2015 une marge d'EBITDA supérieure à 50%. Depuis son introduction en bourse en 2008, CMT a distribué 2 milliards de DH et payé 500 MDH d'impôts et taxes. S'agissant de sa politique d'investissement, le groupe consacre 10 à 15% de ses revenus (soit 20 à 30% de l'EBITDA) aux investissements. En détail, CMT a augmenté ses investissements opérationnels en infrastructures et en équipements miniers de 28,5 MDH en 2010 à 37,7 MDH en 2015. Les dépenses en Recherche & Développement sont passées de 10,2 MDH à 19,7 MDH. Notons qu'en 2013, le groupe a dépensé 41,6 MDH dans ce sens. En pourcentage de chiffre d'affaires, le poids de l'investissement global est passé de 8 à 12% de 2010 à 2015. En détail, celui des investissements en recherche et développement est passé de 2 à 4% sur la même période et les investissements opérationnels de 6 à 8%. L'effort continu d'investissement en Recherche & Développement s'est traduit par la découverte de nouvelles réserves et ressources, augmentant ainsi la durée de vie estimée de ces dernières qui est passée de 16 ans en 2006 à 16,6 ans en 2015.