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Modèle de croissance : le fantôme de la planification
Publié dans La Vie éco le 24 - 04 - 2019

Une anémie de croissance s'est emparé du Maroc depuis plusieurs décennies, en dépit de quelques pics non récurrents. Elle s'est traduite entre autres par l'explosion du chômage des jeunes citadins diplômés, avec tout ce que cette frange de la population représente comme poudrière sociale.
À la suite de cet échec patent des politiques économiques, les forces vives de ce pays ont été invitées à fournir leurs visions d'un nouveau modèle de développement. Si cette démarche participative est salutaire, on peut en prévoir l'échec sans risque de se tromper. Le problème n'est pas tant dans l'approche, mais dans son essence. Penser que cette nouvelle initiative d'intervention de l'Etat dans l'économie aura une meilleure fortune que ses prédécesseurs est une vue de l'esprit. Car le problème n'est pas dans les planificateurs, il réside dans la planification elle-même.
Dans ce pays, l'Etat n'a jamais lâché l'économie, et même après l'application du programme d'ajustement structurel auquel nous ont conduits ses mauvaises décisions, il est resté fortement interventionniste. Le problème de l'Etat dans ce pays est que son intervention dans l'économie n'a pas toujours rimé avec pertinence dans l'allocation des ressources collectées par l'impôt et efficience dans l'atteinte des objectifs fixés. Si l'Etat ne fait absolument rien en économie, celle-ci continuera à progresser, bon an mal an, à son rythme actuel (entre 3,5% et 4% par an), car les déterminants de la croissance ne sont que marginalement affectés par la politique économique. En revanche, nous aurons économisé le coût de l'interventionnisme étatique.
Un modèle de croissance, faut-il le rappeler, est un constat a posteriori une fois que les agents économiques ont effectué leurs choix de ce qu'ils veulent produire, de la manière avec laquelle ils veulent produire et des destinataires de leur production. Quand le modèle économique devient une construction a priori, on l'appelle planification et dirigisme de l'économie. Cette stratégie, adoptée par beaucoup de pays, peut produire de bons résultats à quatre conditions. Il faut d'abord des régimes fortement autoritaires pour l'exécuter, avec une classe d'affaires évoluant dans l'ombre du pouvoir et à sa solde. Il faut que le pays ait une bonne dotation factorielle (capital humain qualifié, bonnes infrastructures, administration huilée au service de l'économie, etc.). Il faut que l'Etat détienne une bonne partie ou la totalité des moyens de production. La dernière condition et la plus importante, il faut que les dirigeants ne se trompent pas d'orientation économique, car les choix en la matière sont très difficilement réversibles. Ce schéma, même s'il est toujours possible, n'est pas du tout souhaitable pour le Maroc tant ses coûts pour la communauté dépassent de loin ses bénéfices. Beaucoup de pays d'Asie et d'Amérique latine n'en ont fait qu'une étape qu'ils ont vite fait d'abandonner quand ils ont vu les horreurs que ce genre de politiques peut produire. L'Etat est une fiction juridique et une construction intellectuelle au même titre que l'entreprise. Ils ont la même essence, mais des buts différents (le premier a une vocation de service public et la seconde a un but lucratif). Les deux n'ont aucune existence intrinsèque, ils sont une forme d'organisation imaginée par la société. Quand l'agent du service public qu'est l'Etat intervient dans la sphère marchande, domaine de l'entreprise, il ne le fait pas en respectant les règles du marché.
En effet, si l'entreprise mène une mauvaise stratégie, elle le paye en pertes financières et, in fine, en faillite. Ses investisseurs perdent une partie, et, parfois, tout leur patrimoine. En revanche, quand un Etat mène une mauvaise politique économique, c'est toute la communauté qui en supporte le coût, sauf lui. Car ce qu'il a perdu (investissement public) a été financé de force (impôts) par ceux à qui il a fait perdre de l'argent (contribuables). Ses agents (l'Etat) n'auront de compte à rendre à personne s'ils ont respecté la loi dans leurs investissements, et ce, quelle que soit l'ampleur des pertes économiques. Pour eux, la discipline du marché est inopérante. La force du capitalisme est qu'il est non seulement un mode redoutable de production, mais un puissant système d'information sur les quantités et les prix de production dans une économie. Il est indéniablement le système économique le plus complexe imaginé par l'esprit humain et résulte de plusieurs millénaires d'accumulation de savoir et d'expérience dans la production et les échanges.
On doit à Adam Smith et à sa métaphore de la main invisible la meilleure description de son fonctionnement. Et pour cause, l'Etat ne peut planifier que ce qu'il voit, seule l'initiative privée peut par l'innovation créer ce qu'on ne voit pas. On imaginerait difficilement un «Tesla» ou un «Amazon» créés par des fonctionnaires du ministère de l'industrie et du commerce. Le meilleur service que l'Etat peut rendre à ce pays, n'est pas d'en planifier le développement, il n'en a ni les moyens ni les compétences, mais juste de bien accomplir les missions pour lesquelles il prélève l'impôt. S'il gère convenablement les secteurs névralgiques dont il a le quasi-monopole (éducation, justice, infrastructure, administration, etc.), il n'aura nullement besoin d'intervenir dans l'économie et de montrer aux opérateurs privés ce qu'ils doivent faire. Ce n'est pas ce qu'ils attendent de lui.
On a échoué dans le décollage économique au Maroc, non par manque de compétences planificatrices, mais parce qu'on a pensé par vanité qu'en économie certains hauts fonctionnaires bardés de diplômes pouvaient faire mieux que les mécanismes complexes du marché. On a raté notre développement économique parce qu'on a mal compris l'essence du système capitaliste pour lequel on a opté.


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