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Quand ''bellarej'' est sédentarisé !
Publié dans La Vie éco le 26 - 12 - 2021

Patrimoine écologique, oiseau mystérieux à l'origine de divers contes et histoires, la cigogne (ou bellarej, chez nous), a de tout temps été entouré de croyances.
Symbole de paix, cet oiseau de bon augure apportait la joie, le bonheur et la prospérité là où il choisissait de faire son nid...
Avec l'arrivée de l'hiver, période propice de la migration de cet oiseau qui a de tout temps été une espèce protégée, voire respectée et sacrée, on a choisi d'en parler, bien que, malheureusement, ces derniers temps, cet oiseau mythique ait fui ses gigantesques nids qui ont toujours fait partie du patrimoine, tant à Marrakech qu'à Kénitra ou encore à Fès où le maristane de Sidi Frej avait longtemps servi comme hôpital pour cigognes, soignant celles malades ou blessées, et enterrant celles qui mouraient. Cette charité envers les animaux a été rendue possible grâce aux dons et aux legs de diverses personnes au fil des ans... On parle aussi d'une présence à l'est du pays, notamment à Oujda et à Berkane...
Avec son envergure pouvant atteindre presque 2 mètres, la cigogne est connue pour son mouvement migratoire saisonnier caractérisé par un flux depuis l'Europe vers l'Afrique du nord, pour fuir l'hiver et retrouver la chaleur d'un climat plus doux. A l'approche de l'hiver en Europe, cet oiseau migrateur est ainsi capable de parcourir 300 à 400 km par jour vers le Sud, en s'aidant des courants ascendants pour planer sur de longues distances. Au Maroc, l'espèce la plus connue est la cigogne au plumage principalement blanc, avec du noir sur les ailes. Les adultes ont de longues pattes rouges et un bec rouge long et droit, mesurant en moyenne 100 à 115 cm du bout du bec au bout de la queue, avec une envergure comprise entre 155 et 200 cm. Son espérance de vie est de 20 à 30 ans. D'importantes colonies de cigognes passent chaque année dans le ciel du Maroc et décident parfois d'y séjourner plus ou moins longtemps. Elles y construisent alors leurs nids, sur les toits des maisons des médinas, sur les remparts historiques des villes ou au sommet de certains bâtiments publics. On a même remarqué ces dernières années une sorte de sédentarisation
Les cigognes se trouvent si bien au Maroc, notamment à Marrakech, que nombre d'entre-elles décident d'y interrompre le long voyage devant les mener jusqu'en Mauritanie ou au Sénégal. D'où on ne peut pas encore parler d'une totale disparition, bien que l'oiseau soit sur cette voie, mais, grâce à des initiatives louables, il est probable qu'il soit encore parmi nous pour un bon bout de temps... Une comptine chantée jadis par les enfants, décrivait l'oiseau et tissait même une histoire mystérieuse «bellarej tar ou ja», en substance, «bellarej (la cigogne), s'est envolée, puis elle est revenue. Avec son œil courbé. Et son bec qui ressemble à une épée, sauf que l'épée est plus aiguisée...» ... A Marrakech, cette comptine est plus développée, puisqu'elle implique d'autres oiseaux afin de mieux montrer la majestueuse posture de la cigogne...
A Kénitra, des enfants ont été entendus chanter plutôt l'absence trop remarquée de l'oiseau «Où est donc passé Bellarej (la Cigogne) où ? Elle n'a plus calqué des ailes, ni parlé... Fâchée, elle s'est enfuie...».
Selon les histoires populaires, le nom attribué à la cigogne au Maroc est issu de la posture de l'oiseau qui souvent se tient sur une patte, d'où le nom de belarej ou belaârej (le boîteux)... Sur le plan «folklorique, l'oiseau au plumage principalement blanc, avec du noir sur les ailes, est défini comme symbole de prospérité et de bonheur aux ménages. Quand une cigogne vient nicher sur le toit d'une maison, on la laisse faire.
L'on raconte ainsi qu'à l'origine cet oiseau est enfant enlevé à ses parents par une méchante sorcière qui l'a transformée en cigogne. Lorsqu'il revient cela signifie le retour de l'enfant. Et l'on a souvent cru que là où l'oiseau nichait signifiait l'arrivée d'un nouveau-né. Ailleurs, on raconte aussi qu'à la base la cigogne était un juge. Mais n'ayant pas été équitable et juste, il a été châtié et transformé en oiseau... C'est aussi dit-on un «fqih» qui, une fois, à court d'eau, il fit ses ablutions avec du lait. Ayant ainsi mal utilisé ce don de Dieu, il a ainsi été métamorphosé... En somme, outre les comptines sus-citées, la culture populaire, la culture marocaine en général, regorge de poèmes, de proverbes et de chants décrivant cet oiseau, qui a une place de choix.
Encore de beaux jours devant lui...
A Fès, l'installation de la cigogne est chose courante et normale depuis des siècles. D'ailleurs, non loin du mausolée de Moulay Driss, un bâtiment porte le nom de «Refuge de la cigogne» (Dar Laqlaq).
Des colonies de cigognes trouvent refuge en haut des minarets des mosquées de l'ancienne médina et des tours du quartier Fès-Jdid.
Mais pourquoi donc bellarej se fait de plus en plus rare? Selon un dernier recensement effectué tous les dix ans par l'organisation Grepom (Groupe de recherche pour la protection des oiseaux au Maroc) – BirdLife, rien qu'à Kénitra, près de 800 couples avaient niché en 2014 contre plus de 9 000 lors du premier recensement réalisé en 1934.
Certes, la cigogne a un véritable intérêt patrimonial pour le Maroc, mais la sécheresse, l'industrialisation et l'urbanisation sont autant d'éléments qui influent sur ses habitudes. De plus, l'adoucissement du climat dans la zone méditerranéenne, observé ces dernières années a fait que les hivers sont moins durs et les étés plus arides. Ces changements des habitudes migratoires des oiseaux, et pas seulement de la cigogne blanche, interviennent ainsi suite aux contraintes climatiques qui s'installent et sont imposées par le changement climatique. En outre, à partir des années 50, plusieurs barrages ont été construits au Maroc asséchant les zones humides proches notamment de Kénitra.
La région du Gharb est surtout connue par la présence de beaucoup de ces espaces naturels précieux. D'où, encore, la cigogne a trouvé refuge, ces derniers temps, sur les montagnes d'ordures qui bordent le fleuve ... Cette multiplication des décharges urbaines fournissant une assiette d'alimentation incontournable pour les cigognes dans tout le pays d'ailleurs, a eu des conséquences néfastes pour la santé de l'oiseau, causant surtout son décès suite à l'intoxication aux produits chimiques des décharges où il va se nourrir plus facilement. La cigogne blanche prospérait également au Maroc grâce à l'intensification de l'agriculture, puisqu'elle chasse des rongeurs et des insectes ravageurs, permettant ainsi de se débarrasser de ces éléments nuisibles. Mais avec l'usage de certains engrais et produits de préservation des cultures, l'oiseau a fui ces espaces agricoles où il se nourrissait avant.


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