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Coup de jeune pour la Radio nationale
Publié dans La Vie éco le 31 - 10 - 2008

Rabat Chaîne Inter s'ouvre tous les jours, comme la chaîne arabe ou amazighe, par les matinales, entre 6h et 9h. Une plage pleine d'informations
avec, chaque matin, deux revues de presse, l'une nationale, l'autre internationale.
Depuis le 6 octobre, la radio nationale a une nouvelle grille de programmes, qui se veut plus interactive et proche des auditeurs. Des tranches plus longues, de une à trois heures, pour fidéliser les auditeurs, et de nouvelles voix sur les ondes de Rabat Chaîne Inter. Le nouveau directeur de la radio veut impulser un nouveau souffle pour mieux résister à la concurrence des radios privées.
La Radio nationale marocaine, domiciliée rue Brihi, malgré son âge quasi canonique – quatre-vingts ans -, résiste aux assauts des chaînes privées. On croyait pourtant que la libéralisation de l'audiovisuel signerait l'arrêt de mort de ce vétéran des médias marocains (voir encadré en page suivante) en en détournant les auditeurs. Mais la magie de la radio, support de communication doté d'une grande interactivité, continue de jouer – comme ailleurs dans le monde-, malgré la multiplication des chaînes de télévision, l'invention de la parabole et la révolution numérique. Et c'est pour maintenir intacte cette aura et mieux fidéliser ses auditeurs que les responsables de la radio nationale ont confectionné une nouvelle grille de programmes pour la rentrée 2008.
Latifa Akherbach, ex-directrice centrale de la production et des programmes radio, voulait relever le défi, avant d'être appelée pour occuper le poste de secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Son successeur depuis mai 2008, Jalal Aouatif, a repris le flambeau pour tenter, malgré des résistances, d'opérer le renouveau. L'interessé, bien qu'il ne soit pas inconnu des milieux médiatiques marocains, est un novice en matière de radio, et son arrivée à la tête de la Radio nationale marocaine ne s'est pas faite sans grincements de dents parmi les journalistes chevronnés. Pour ceux qui ont roulé leur bosse dans les studios de la chaîne, M. Aouatif est en effet d'abord un producteur privé de programmes télévisuels. Ils ne comprennent pas pourquoi Moncef Laraïchi, PDG de la SNRT, a fait appel à lui pour diriger la chaîne radiophonique nationale alors que des cadres maison, de haut niveau, auraient pu assurer cette fonction.
Quoi qu'il en soit, après avoir fait un diagnostic de la radio nationale, le nouveau directeur s'est attelé à sa mission avec pour objectif, comme il le dit, d'«inscrire la radio dans cette logique de compétitivité par rapport à l'environnement, et confectionner une grille de programmes qui réponde mieux aux attentes de l'auditeur». Une stratégie en vue d'affronter la concurrence née de la multiplication des radios privées? Il y a, bien sûr, de la concurrence, rétorque M. Aouatif, «mais nous ne nous inscrivons pas dans cette logique. Les radios privées sont des radios de niche. Nous sommes une radio de service public, et donc notre approche est différente. Pour nous, les radios privées sont un complément de la radio nationale. Elles font, à l'instar des radios régionales, un travail de proximité. C'est une richesse en la matière».
Plus d'émissions interactives
Quels sont donc les changements intervenus dans les programmes ? Rappelons que la radio nationale relève, comme tout le pôle de l'audiovisuel public, de la Société nationale de la radio et de la télévision (SNRT), société anonyme qui a pris la place de l'ancienne Radiodiffusion télévision marocaine – RTM (voir encadré). Elle est composée de trois chaînes : la Radio nationale en langue arabe avec ses huit stations régionales, Rabat Chaîne Inter, en français, et la Chaîne amazighe.
L'innovation principale introduite sur les trois chaînes est le choix de tranches horaires plus longues que par le passé. «Pour mieux fidéliser l'auditeur, estime M. Aouatif, au lieu des tranches de 10, 13 et 26 minutes, nous avons opté pour des tranches d'une, deux et trois heures, meublées de petits programmes et capsules. Pour les chaînes arabophone et francophone, nous nous sommes rendu compte qu'elles se cannibalisaient l'une l'autre en matière de contenu et de choix musicaux. Il était donc urgent de les repositionner, pour pouvoir atteindre deux publics distincts.» Concernant les programmes proprement dits, il y a dans la nouvelle grille, qui a démarré le 6 octobre, davantage d'interactivité. Deux émissions à retenir. La première concerne la grande soirée artistique bimensuelle, une façon pour les concepteurs de la nouvelle grille de rendre hommage aux icônes de la chanson marocaine. L'autre émission, intitulée «Hatta la nansahoum» (pour qu'on ne les oublie pas), est dédiée aux grands artistes marocains décédés qui ont marqué la chanson et le théâtre marocains. Les matinales, «Sbah bladi», ont également subi quelques changements : elles s'étalent désormais sur trois heures (entre 6h et 9h), et la tranche est animée par Abderrahim Bassellam et Houcine Amrani. De même pour «Allikae al maftouh» (rencontre ouverte), consacrée à la famille, et qui s'étale de 9h à midi : toutes ces émissions sont basées – une nouvelle orientation – sur une participation à l'antenne des auditeurs.
De nouvelles recrues, appartenant au monde du livre, du théâtre, et des spécialistes des faits de société
Une autre émission quotidienne doit être mentionnnée : «Massa'at al idaâ» (les soirées de la radio), tranche de deux heures programmée tous les soirs entre 21h et 23h, et qui traite d'économie, de politique, de sujets de société. Elle est animée par Rachid Sabbahi, une grande voix de la radio. Notons que ce dernier ne compte plus parmi les animateurs de Dar Brihi depuis qu'il a pris sa retraite anticipée, mais il est l'un des rares collaborateurs extérieurs engagés par les nouveaux responsables pour contribuer à la réussite de la programmation. «La chaîne arabophone a suffisamment d'animateurs talentueux, qui ont fait leurs preuves, comme Mohamed El Aouni, Mohamed Ammoura, Ismahane Ammour ou encore Hakima Benhammou, et d'autres…Nous n'avons donc recouru qu'exceptionnellement à des voix extérieures», souligne M. Aouatif. Tel n'est pas le cas de Rabat Chaîne Inter (RCI), qui a recruté des nouveaux en grand nombre, connus dans le monde de la presse écrite, du théâtre, du cinéma et de la littérature, et appelés à collaborer en tant que chroniqueurs ou animateurs pour impulser un nouveau souffle à la chaîne francophone plus que jamais menacée par la vague des radios libres. Ainsi, ses nouvelles émissions seront-elles désormais plus interactives et plus osées, «pour que la chaîne soit plus proche des préoccupations des citoyens, plus agressive et plus compétitive, tout en respectant la déontologie et les bonnes mœurs», précise le nouveau directeur.
RCI s'ouvre tous les jours, comme la chaîne amazighe, également, par les matinales, à partir de 6 heures et jusqu'à 9h, une plage pleine d'informations avec, chaque matin, deux revues de presse, l'une nationale, l'autre internationale. Cette tranche est marquée par l'intervention de deux voix connues : l'une, celle de M'hammed Bhiri, qui accueille chaque matin un invité pour commenter l'actualité du jour. L'autre, celle de la psychologue et écrivaine Ghita El Khayyat, qui fait quotidiennement une chronique littéraire. Tous les lundis, premier jour de la semaine, de midi à 13h, le micro est cédé à deux journalistes de la presse écrite, en l'occurrence Karim Douichi et Mouna Lahrach, qui viennent, dans un nouveau rendez-vous intitulé «Géoscopie», commenter les sujets qui font l'actualité internationale, en donnant la parole à des décideurs et à des spécialistes nationaux et internationaux.
Les soirées de RCI, dans la nouvelle grille, sont marquées par des rendez-vous politiques, économiques, sociétaux et culturels. Le mardi entre 22h et 23h, la parole est donnée à la journaliste Khadija Redouane pour animer, en compagnie d'une brochette d'invités, «Radioscopie», une émission consacrée a un fait de société. Narjiss Raghay, intervient, quant à elle, dans l'émission «Pile et face», où, deux fois par mois, elle invite des acteurs du monde politique, des affaires ou de la société civile à croiser le fer sur un sujet puisé dans l'actualité.
Une émission socioreligieuse, le jeudi soir. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas est sur les ondes de Rabat Chaîne Inter pour répondre aux questions sociales et religieuses des auditeurs, émission présentée par Ali Hassan. «Peut-on célébrer la Saint-Valentin au Maroc ?», a demandé un jour un auditeur. Réponse de M. Abbadi : «Oui, pourquoi pas, si ce Saint-Valentin peut rapprocher les couples, rallumer l'étincelle de l'amour, l'islam n'est pas contre».
Deux autres nouveaux rendez-vous à caractère culturel, depuis le 6 octobre, sur les ondes de RCI : «Silence on écoute», consacré au 7e Art, animé par une grande figure du cinéma marocain, Abderrahmane Tazi. L'autre, «Carte blanche», est une émission de trois heures, préparée et présentée par l'homme de cinéma et de théâtre Rachid Fekkak. L'enregistrement de «Carte blanche» se déroule à l'extérieur des studios : c'est l'animateur qui se déplace auprès de l'invité qu'il fait passer sur le gril : Tayeb Seddiki et Saâd Chraibi ont déjà passé l'examen ; le chanteur Naâman Lahlou et l'écrivain et peintre Mahi Binbine sont au programme.
«La radio, c'est passionnant ; pas d'image, que du son, et c'est plus dur pour le présentateur de l'émission», juge Rachid Fekkak. «Mais il faudra faire de la promotion pour ces émissions radiophoniques et les faire connaître, à la télé s'il le faut», ajoute t-il.
La nouvelle grille a bien entendu provoqué le mécontement de certains, qui reprochent aux nouveaux responsables d'avoir modifié la grille sans requérir l'avis des journalistes et producteurs radio. Il y a certes une volonté, martèle l'un d'eux, d'«impulser un nouveau souffle à la radio marocaine et de lui donner la place qu'elle mérite dans le paysage audiovisuel. Mais cela n'a rien changé au regard condescendant que portent sur elle les responsables de la SNRT. La radio ne bénéficie pas du même traitement que la télévision».
Au niveau des indemnités et autres avantages, s'insurge un autre, «les gens de la radio sont moins bien traités que ceux de la télé». Les conditions de travail sont moins bonnes. «Les journalistes de la radio ne disposent même pas d'une salle où recevoir leurs invités», se plaint un journaliste. Et quand de nouvelles chaînes TV disposent des matériels les plus sophistiqués, à l'instar de La 4 ou de Arriyadiya, la radio perd un de ses meilleurs studios, le studio n°2, légué à une chaîne télévisuelle, et son matériel informatique est des plus défectueux, une défectuosité du matériel avérée. «Je me souviens, affirme cet acteur de la société civile, de l'enregistrement d'une émission à laquelle j'ai un jour participé. Après deux heures de travail, le responsable technique nous a informés que tout ce qui avait été enregistré était perdu et qu'il faudrait recommencer à zéro. Je n'en suis pas revenu».
Pourtant, malgré toutes ces imperfections, la maison Brihi reste une mémoire vivante de l'histoire du Maroc depuis plus de cinquante ans. Elle a été un passage obligé pour les grands hommes, les grands chanteurs, les hommes de théâtre. Elle recèle par ailleurs un véritable trésor : des archives et des enregistrements inestimables, dont une bonne part, malheureusement, a souffert de l'usure du temps et de la négligence des hommes.


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