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Ornières et marbre blanc
Publié dans La Vie éco le 20 - 02 - 2009

On nous bassine de beaux discours sur la prise en compte et le respect du citoyen et on continue
à fonctionner avec le même archaïsme, selon cette même logique schizophrénique
qui fait mettre du marbre ici sans se préoccuper de tout le
goudron qui manque là . On ne peut plus rouler dans Casablanca sans manquer casser le cadran de sa voiture. On ne peut plus marcher sur un trottoir (quand il y en a ! ) sans risquer de se fouler la cheville.
Cette Casablancaise ne décolère pas. Elle vient d'apprendre que le revêtement du sol sur la corniche sera de marbre blanc: «Du marbre blanc, vous vous rendez compte ! Alors que j'en suis à mon troisième pneu éclaté à cause de tous ces trous qu'il y a dans la chaussée ! Quand je demande au marchand de pneus comment vont les affaires, il me répond "Al hamdoullilah", avec un large sourire. Je comprends qu'il soit content ! Il ne connaît pas un seul instant de chômage ! Et pendant qu'on roule sur des routes truffées de nids de poule, on nous met du marbre blanc sur la corniche ! Achkhassak al aryan, l'khatam a moulay(1)» !
Depuis plusieurs mois, la corniche de Aïn Diab est un vaste chantier. Un budget de 100 millions de dirhams a été alloué à des travaux de réaménagement qui vont du complexe Mégarama au croisement avec le boulevard Sidi Abderrahman. Les autorités de la Ville disent vouloir faire de cette corniche un lieu «digne de la métropole et à la hauteur de toutes ses attentes»(2). Le souci premier des promoteurs du projet a d'abord été de réduire la circulation et d'élargir les espaces réservés aux piétons. Pour décongestionner le trafic, le boulevard de la corniche est ainsi transformé en une artère à trois voies et à sens unique. L'aspect esthétique a également été pris en compte avec une attention particulière pour l'éclairage, diversifié et décoratif, dont 13 mâts de 25 m installés en fronton de mer. De même, jardinières, fontaines et jets d'eau vont enjoliver l'esplanade qui doit courir sur 20 m côté océan et 6 m côté villas, favorisant ainsi les promenades piétonnes. Des arbres, principalement des palmiers, seront plantés tout le long. Pour assurer le confort des promeneurs, un mobilier urbain moderne (bancs, lampadaires, poubelles) est prévu. Quant aux cyclistes, ils auront droit à une piste cyclable, à sens unique et d'une largeur de 1,40 m. Enfin, le sol sera revêtu d'asphalte et de marbre blanc.
Du marbre blanc ! Et voilà le détail qui tue.
Pourquoi le courroux ci-dessus rapporté? Pourquoi réagir sur ce point de détail et non pas -ce qui pourrait paraître plus logique- sur la taille de l'enveloppe budgétaire allouée au projet ? La raison tombe sous le sens. Il est des images qui ne pardonnent pas : celle de voitures roulant sur du marbre blanc quand le reste du temps se passe à slalomer entre les bosses et les trous en est une.
Rares sont les Casablancais qui trouveraient à redire sur le principe lui-même du réaménagement de la corniche de Casablanca. Aïn Diab constituant un lieu de détente affectionné par toutes les catégories sociales, l'initiative en soi est heureuse et de ne peut qu'être saluée. Dans le même temps, l'idée de la débauche de marbre blanc en perspective ne peut que faire sauter au plafond. Ce matériau, du fait de sa noblesse et de son coût, signe l'opulence et la richesse. Que sur la croisette de Nice ou en front de mer à Dubaï on se paye le luxe de chaussées en asphalte et en marbre blanc, il n'y aurait là rien que de très normal. Tout le reste est du même registre. Mais dans une ville comme Casablanca où l'état des routes et des trottoirs est un véritable scandale, cela relève de la pure provocation. Ce choix dénote pour le moins d'une complète déconnection par rapport à la réalité de l'environnement global. D'une absence de vision de la ville et de ses habitants dans leur ensemble. On nous bassine de beaux discours sur la prise en compte et le respect du citoyen et on continue à fonctionner avec le même archaïsme, selon cette même logique schizophrénique qui fait mettre du marbre ici sans se préoccuper de tout le goudron qui manque là. On ne peut plus rouler dans Casablanca sans manquer casser le cadran de sa voiture. On ne peut plus marcher sur un trottoir (quand il y en a !) sans risquer de se fouler la cheville. Alors un peu de cohérence, messieurs de la Ville. Une corniche à la hauteur de la métropole, qui ne serait pas preneur ? Mais faut-il encore que cette métropole ait des trottoirs et des routes sur lesquels on puisse marcher et circuler en sécurité !


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