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La majorité divisée donne la Chambre des conseillers à l'opposition
Publié dans La Vie éco le 19 - 10 - 2009

Le secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, élu à la tête de la deuxième Chambre avec 140 voix.
Qui a fait défaut au sein de la majorité ? Toutes les options sont envisageables.
Prochaine bataille : les présidences des commissions. Le PAM veut celle de l'intérieur, l'Istiqlal vise les finances.
Depuis plusieurs semaines, on le présentait comme le candidat favori à la présidence de la Chambre des conseillers alors que du côté de la majorité l'on invoquait l'impossibilité mathématique pour affirmer le contraire. C'est désormais chose faite. Mardi 13 octobre, Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), était élu à la majorité absolue par 140 voix contre 100 pour son unique adversaire, le Rniste Mâati Benkaddour. Pour parvenir à ce résultat il aura fallu seulement deux tours : au premier, M.Biadillah avait déjà recueilli le meilleur score avec 133 voix contre 111. La majorité absolue ayant été ratée de trois voix seulement, un second tour a été nécessaire conformément au règlement de la Chambre. Fait notable, malgré les pronostics défavorables, son adversaire, président sortant de la Chambre des conseillers, Maâti Benkaddour, a présenté une résistance honorable, du moins dans un premier temps grâce au soutien de la majorité. Avant le vote, les choses semblaient claires : après une première réunion sans résultat, vendredi 9 octobre, une rencontre tenue la veille du scrutin avait débouché sur une décision de la majorité de présenter un prétendant unique en la personne de Benkaddour.

Benkadour, candidat officiel de la majorité
Aujourd'hui, la défaite de ce dernier pose la question de savoir qui a lâché le candidat de la majorité. S'agit-il d'initiatives individuelles ou d'instructions venues des états-majors des partis eux-mêmes ? Ou s'agit-il encore d'un ballet soigneusement monté ? Chez des formations comme l'Istiqlal ou le PPS, on assure que des consignes de vote en faveur du candidat de l'alliance gouvernementale ont été données, alors que d'autres partis, à mots couverts, affirment que c'est Abbas El Fassi lui-même qui a demandé aux élus de l'Istiqlal de voter en faveur du candidat PAM. Chez le Mouvement populaire, on joue la clarté : pas d'instructions, ni dans un sens ni dans l'autre. «Nous avons dit à la majorité que, compte tenu de notre alliance stratégique avec le PAM, nous allions laisser à nos conseillers la liberté de choisir, car nous avions des engagements avec ce parti qui étaient préalables à notre entrée au gouvernement», confie Mohand Laenser, secrétaire général du MP. Quant à l'USFP, on ne sait trop quelle position ont choisi ses conseillers, de même qu'il se dit que le camp réformateur au sein du RNI aurait voté pour Biadillah alors que, contactés, plusieurs d'entre eux assurent que les élus du parti ont bien voté pour leur candidat.
D'où est alors venue la défection ? Dans l'état où la majorité se trouve, elle pourrait venir de toutes parts, serait-on tenté de dire. A l'heure où nous mettions sous presse, l'alliance gouvernementale disposait au sein de la Chambre des conseillers de 164 voix sur les 270 existantes, soit 60,7%. No comment…
Commissions parlementaires : le flou subsiste
Désormais élu, le secrétaire général du PAM occupe un poste clé, à forte valeur symbolique. Quant à Maâti Benkadour, qui n'aura finalement passé que huit mois à la tête de la Chambre des conseillers, il n'est pas parti les mains vides : il vient en effet d'être élu président de la région de Chaouia-Ouardigha où, candidat unique, il a pu décrocher le siège avec le soutien du PAM. Passée l'élection du président de la Chambre des conseillers, les partis se préparent pour une nouvelle étape de la rentrée parlementaire. Au menu : la désignation des présidents des groupes, dont la plupart sont déjà connus (voir encadré), l'élection des vice-présidents, secrétaires et autres postes attribués à chaque parti dans les deux Chambres, mais aussi et surtout la distribution des présidences des commissions parlementaires. L'on apprend ainsi que, côté Chambre des représentants, le PAM a des vues sur la commission de l'intérieur, de la décentralisation et des infrastructures. L'Istiqlal, pour sa part, vise la commission des finances et de développement économique. Quant au PJD, à défaut de l'intérieur, il devrait se tourner vers la commission des secteurs productifs.
Mercredi 14 octobre, il était toutefois difficile de déterminer les chances de chacun d'obtenir la commission visée. En effet, conformément au règlement interne, les groupes parlementaires choisissent leurs commissions selon un ordre déterminé par l'importance de leurs effectifs. Toutefois, rares étaient les formations qui avaient une idée précise du nombre de parlementaires qui avaient rejoint leurs groupes. Le renouvellement du tiers des effectifs de la Chambre des conseillers le 2 octobre dernier, mais aussi et surtout l'ampleur de la transhumance dans les deux Chambres -ce n'est qu'entre deux sessions parlementaires que les députés et conseillers mobiles peuvent officialiser leur changement de groupe- ont été à l'origine de changements importants au niveau des effectifs des uns et des autres. L'incertitude devrait se prolonger jusqu'au jeudi pour la Chambre des représentants et vendredi pour celle des conseillers, date à laquelle les listes seront officiellement closes.
Un chamboulement profond au niveau des groupes parlementaires
En attendant, des chiffres provisoires donnent une idée de l'ampleur des changements en cours. Ainsi, lundi 12 octobre dans la soirée, le PAM disposait à lui seul de quelque 71 conseillers. A signaler que l'ancien groupe conjoint du PAM avec le RNI, «Rassemblement et modernité» (dissout en été), regroupait 85 sièges à la Chambre des représentants et autant dans celle des conseillers. Le groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme, représenté par 55 députés et 53 conseillers jusqu'à il y a quelques semaines, et qui est avec l'USFP l'un des rares partis à avoir déjà déposé sa liste définitive, est resté relativement stable avec 54 députés et 56 conseillers. Le PJD, uniquement présent à la Première Chambre, n'a pas vu ses effectifs bouger non plus : 46 députés. Le RNI, pour sa part, ne semble pas avoir trop souffert de la dissolution du groupe Rassemblement et modernité formé avec le PAM au niveau de la deuxième Chambre, où il dispose de 42 conseillers (il en a autant à la première). L'USFP, lui, a su tirer son épingle du jeu : de 41 députés et 18 conseillers, il dispose désormais de 40 et 23. Le Mouvement populaire, en revanche, a connu un recul considérable, en passant de 41 députés et 42 conseillers à 32 et 34. Enfin, l'Union constitutionnelle, qui disposait de 26 députés et 12 conseillers, aurait réussi à sauver son groupe de justesse en gardant ses 12 conseillers à la deuxième Chambre.
Le PPS se trouve en revanche dans une situation difficile : disposant d'alliés dans la première Chambre, seul dans la deuxième, il devrait tout au plus obtenir le nombre minimal de parlementaires pour sauver ses groupes. Forts de 19 députés l'année dernière, le PPS et le Front des forces démocratiques (FFD), désormais soutenus par le Parti travailliste de Abdelkrim Benatiq, ont seulement réussi à réunir 18 députés, soit deux de moins que les 20 nécessaires pour reformer leur groupe. A la deuxième Chambre, le PPS ne compte plus que 9 conseillers là où il disposait du minimum (12) pour avoir un groupe. Désormais, le parti est en négociation avec des parlementaires en vue de grossir ses effectifs, mais parviendra-t-il à les rallier à temps ?

Prochaine étape : la présidence de la Chambre des représentants
Les chamboulements vécus par les deux Chambres du Parlement sont-ils, une fois de plus, liés à l'entrée en scène du PAM ? Une chose est sûre, à l'exception du RNI à la Chambre des conseillers, l'évolution des groupes coïncide largement avec la performance des partis aux élections organisées depuis le 12 juin dernier, même si elle n'est pas toujours la conséquence directe de leurs performances électorales.
Quelles seront désormais les implications de l'arrivée de Mohamed Cheikh Biadillah, secrétaire général du premier parti d'opposition à la tête de la Chambre haute, sur les relations entre le PAM et la majorité gouvernementale ? Interrogé, Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des conseillers, se montre rassurant. Selon lui, cette situation, bien que particulière, ne devrait pas porter atteinte au fonctionnement de l'institution. Après tout, ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit. «Pendant sa première législature, la Chambre des conseillers avait été présidée par Jalal Essaïd (UC), qui faisait partie de l'opposition. Il n'y avait eu aucun problème», explique-t-il.
Reste que cette élection, ajoutée à la présence de Ahmed Akhchichine, l'un des fondateurs du PAM, au gouvernement, même si son appartenance politique a été gelée, indique que le passage à l'opposition n'a pas empêché le PAM de continuer d'avancer sur l'échiquier. La scène politique nationale promet de connaître des changements profonds d'ici 2012. En attendant cette date, l'élection du nouveau président de la Chambre des représentants, qui devrait intervenir à la session d'avril conformément à l'article 37 de la Constitution, devrait en constituer un round décisif.


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