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Istiqlal vs PJD : une réunion de dernière chance ?
Publié dans La Vie éco le 25 - 01 - 2013

La réunion de la majorité prévue la semaine prochaine est une partie de la solution de la crise. L'Istiqlal change de ton et donne un délai de trois mois au chef de la majorité pour se décider.
Jusqu'où mènera le bras de fer entre le PJD et l'Istiqlal ? Voilà une question qui préoccupe aussi bien les acteurs, analystes et observateurs politiques que le simple citoyen. C'est un fait : Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, et Hamid Chabat, secrétaire général de son principal partenaire, l'Istiqlal, ne ratent aucune occasion pour se donner en spectacle. Pas plus tard que le week-end dernier, les deux rivaux de l'alliance gouvernementale ont tenu à donner encore une fois de la voix. Hamid Chabat, qui a remis pour la circonstance sa casquette de patron de l'UGTM, a profité de la tenue, le 19 janvier, du premier congrès du syndicat libre des finances affilié à la centrale de l'Istiqlal pour réitérer ses revendications et critiques envers le chef de file de la majorité. Abdelilah Benkirane, lui, a fait, le même jour (le 19 janvier), le déplacement à la réunion ordinaire de l'association des élus locaux du PJD, pour répondre à ses détracteurs, qu'«ils soient membres du gouvernement ou non », précise-t-il, tout au long d'une intervention de 48 minutes devant les 1 500 membres de l'association. Pour toute réponse, Benkirane déclarera, en conclusion de son discours, que «si quelqu'un ou un parti, qu'il soit dans la majorité ou en dehors, veut torpiller le gouvernement, qu'il assume ses responsabilités», en prévenant que «le PJD ne cèdera pas aux pressions et au chantage», mais qu'après tout «[il] s'en fout» d'être éjecté du gouvernement. Et Chabat de revenir encore à la charge trois jours plus tard, cette fois devant les 110 parlementaires istiqlaliens qui représentent le parti dans les deux Chambres. Là, le ton change. Chabat affirmera devant les élus de son parti qu'il n'attend pas (ou plus) une réponse au mémorandum qu'il avait remis au chef de la majorité le 3 janvier dernier. Dans son entourage, on affirme, d'ailleurs, qu'«il s'en fout même». Voilà, le mot est lâché une deuxième fois à quelques jours d'intervalle.
Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Au commencement ce furent des revendications, somme toute légitimes, exprimées par l'Istiqlal. Car, il faut le préciser, on ne parle plus d'exigences électoralistes de Hamid Chabat, mais bel et bien de revendications de l'Istiqlal.
Le conseil national du parti, les deux groupes parlementaires et même les détracteurs de Hamid Chabat, dont l'ancien secrétaire général, Abbas El Fassi, se sont désormais approprié le mémorandum présenté au chef du gouvernement. Les revendications exprimées hier par Hamid Chabat sont aujourd'hui, depuis la tenue (les 11 et 12 janvier) de la deuxième session du conseil national, celles du parti, avec toutes ses instances. Le nouveau secrétaire général a réussi en peu de temps, c'est le moins que l'on puisse dire, à faire l'unanimité autour de lui.
L'Istiqlal met de l'eau dans son vin
Donc, au début, l'Istiqlal a commencé par exprimer certaines revendications, connues aujourd'hui de tous : remaniement ministériel, relèvement de la cadence du gouvernement, meilleure représentation du parti au sein de l'Exécutif… Tout s'est passé comme le raconte, dans des termes on ne peut plus simples, ce haut responsable du parti : «Nous avons été voir Abdelilah Benkirane, en tant que chef de file de la majorité, pour lui exposer notre point de vue. Il nous a demandé de mettre cela noir sur blanc. Nous lui avons donc écrit dans un langage simple, tout en veillant à ne pas froisser son ego et sans citer de chiffres pour ne pas le gêner. Nous n'avons pas non plus fait de propositions chiffrées pour ne pas nous ériger en donneurs de leçons». Voilà pour la forme. Pour ce qui est du fond, poursuit la même source, «nous avons demandé deux choses essentiellement, à savoir accélérer le rythme de travail du gouvernement et reprendre la charte de la majorité. Le remaniement n'est qu'un mécanisme. Ce n'est pas un objectif pour nous ni une fin en soi». Jusque-là rien de bien méchant. Mais, estime ce dirigeant de l'Istiqlal, le chef du gouvernement reproche au parti d'Allal El Fassi d'avoir rendu public le mémorandum le jour même de sa remise et de l'avoir publié le lendemain dans le journal du parti. Or, précise encore une fois ce responsable, «nous n'avons fait que tenir informée l'opinion publique sur une question à propos de laquelle le chef du gouvernement a choisi lui-même de communiquer en nous demandant, en public, de lui remettre nos demandes par écrit».
Pour sa part, l'Istiqlal retient quelques griefs contre le chef de la majorité. «Nous lui avons adressé le mémorandum dans le cadre de la majorité et nous nous sommes adressés à lui en tant que chef de cette majorité. Il nous a répondu, non pas à ce titre dans le cadre des instances mises en place par la charte de la majorité, mais à travers les instances de son parti (NDLR : lors de la réunion de l'association des élus du PJD, le 19 janvier)». De même qu'il a «choisi une réunion de parti pour exposer la vision du gouvernement relative à certains chantiers de réformes, la réforme de la retraite par exemple (NDLR : pendant cette même réunion)». Bien sûr, il y a d'autres reproches, plutôt personnels, comme le fait de ne pas avoir félicité, en son temps, Hamid Chabat ou Toufiq Hejira à l'occasion de leur élection, respectivement au secrétariat général et à la présidence du conseil national, ou encore, confie ce dirigeant de l'Istiqlal, cette remarque lancée à Hamid Chabat à l'occasion de la toute première réunion officielle : «Depuis que vous êtes élus à la tête de l'Istiqlal, je ne dors plus».
Le PPS et le MP jouent les bons offices
Pour tirer tout cela au clair, affirme notre source, «nous avons demandé une réunion extraordinaire de la majorité (NDLR : la charte prévoit une réunion ordinaire tous les trois mois ou une réunion extraordinaire chaque fois qu'un membre en fait la demande). Et si d'ici le mois d'avril, il n'y a pas de réunion de majorité, quatre mois se seront ainsi écoulés après la dernière réunion. Et là nous envisagerons la possibilité de quitter le gouvernement. Car le refus de tenir une réunion de la majorité est une réponse en soi. Dans ce cas, il n'est pas possible de continuer». De toutes les manières, ce sera au conseil national de trancher. Entre-temps, la situation reste bloquée. Et, prévient Abdelwahad Fassi Fihri, membre du bureau politique du PPS, «si cette situation persiste, ce sera intenable». La tension entre le PJD et l'Istiqlal «empêche la concertation de la majorité et ses membres de se réunir. Pire encore, on n'a toujours pas pu se réunir pour lancer les débats sur la régionalisation et les réformes fondamentales comme prévu». Cela dit, tempère ce dirigeant du PPS, «cette situation empêche, certes, le gouvernement de fonctionner normalement dans la mesure où il est censé mettre en œuvre les orientations tracées par la majorité. Mais, il travaille quand même. Et si le gouvernement continue de travailler régulièrement, mais sans concertation entre les partis qui le composent, il y a problème». C'est sans doute ce qui a poussé le PPS à tenter de jouer les bons offices. «Au PPS, on déploie des efforts pour que tout le monde revienne à la raison», confirme M. Fassi Fihri. C'est dans ce registre que s'inscrit cette récente rencontre entre le secrétaire général du PPS et son homologue de l'Istiqlal. Et ce, «avec l'accord du chef du gouvernement qui a été informé de cette démarche», affirme le dirigeant du PPS qui précise que l'objectif de la rencontre était de tenter d'«apaiser les tensions». Le MP de Mohand Laenser a, pour sa part, tenté une initiative similaire, confie la même source. Avec quel résultat ? «Nous avons bon espoir et certains indices encourageants commencent à poindre», soutient M. Fassi Fihri.
Exit donc les scénarios extrêmes. En fait, de scénarios il n'y en a guère que deux, rappelle ce membre du bureau politique du PPS. Premier scénario : la démission du gouvernement. Dans ce cas, «on peut très bien charger de nouveau Abdelilah Benkirane, comme le veut la méthodologie démocratique, de reformer une nouvelle majorité». Auquel cas, on voit mal comment il peut s'en sortir, du moment que le RNI, la formation la plus proche en nombre de sièges de l'Istiqlal et la plus indiquée pour le remplacer, n'est pas très chaud pour cela. C'est à Fès que le président du parti, Salaheddine Mezouar, vient de le rappeler il y a quelques jours. Il a affirmé en substance que le RNI n'est pas «une roue de secours» pour quiconque et que l'opposition est un choix. Il faut dire que l'éventualité d'une entrée au gouvernement du RNI et de l'UC a refait surface, il y a quelques jours. Il aura fallu que le bras droit de Benkirane, le ministre d'Etat Abdallah Baha, ait croisé les patrons du RNI et de l'UC à l'occasion d'une rencontre entre les différentes factions palestiniennes tenue au Maroc à l'initiative du PAM pour que les spéculations aillent bon train. Abdallah Baha, tout comme Salaheddine Mezouar et Mohamed Abied de l'UC, ont tout de suite rejeté toute discussion à propos d'une possible entrée au gouvernement.
Et si le maintien de ce gouvernement était la seule alternative crédible ?
Second scénario. «Après dissolution du Parlement, il y aurait intervention du Roi, conformément à la Constitution, pour appeler à de nouvelles élections dans deux mois», explique M. Fissi Fihri. Mais, «c'est une option contraignante car il subsiste le risque de ne pas organiser des élections législatives dans des conditions optimales en aussi peu de temps».
Bref, résume-t-il, «ce n'est pas une question facile, il y a des procédures constitutionnelles à respecter». De même qu'il y a aussi ce risque que le pays bascule dans l'instabilité politique. Avec ce que tout cela engendre comme problèmes économiques et sociaux. Aujourd'hui même, le pays est confronté à de grands défis auxquels il faut faire face en situation de stabilité, observe-t-on. Ce qui fait dire à ce dirigeant du PPS, qu'«aujourd'hui, soit on réussit cette expérience gouvernementale soit on va vers l'inconnu. Car l'actuel gouvernement est la seule alternative crédible et il faut tout faire pour qu'elle réussisse. La majorité, le PJD et l'Istiqlal doivent adopter une démarche constructive, l'opposition également, surtout lorsqu'il sera question d'élaboration des lois organiques portant sur la mise en œuvre de la Constitution».
C'est semble-t-il ce que l'on commence à prendre sérieusement en compte. Après tout, «si on met de côté quelques problèmes de forme, le mémorandum de l'Istiqlal n'est pas vraiment méchant. Il parle d'un certain nombre de problèmes que nous avons, nous-mêmes, soulevés, comme l'absence d'action collective, des grandes réformes lancées sans qu'elles aient fait l'objet de concertation au sein de la majorité ou encore l'absence de débat de fond au sein de la coalition gouvernementale. Il faut juste daigner en débattre, dans la sérénité et le calme», rappelle le dirigeant du PPS.
Or, tout porte à croire que cela fera justement partie de l'ordre du jour de la réunion de la majorité qui devrait se tenir, si tout va bien, au courant de la semaine prochaine. Réunion qui est, en soi, une partie de la solution de la crise. La majorité devrait en tirer également profit pour apaiser davantage les tensions de la disposition prévue par l'article 101 de la Constitution. Disposition selon laquelle le chef du gouvernement présente chaque année, à son initiative ou à la demande des parlementaires, un bilan d'étape de l'action du gouvernement devant le Parlement. C'est pour dire que ce ne sont pas les occasions qui manquent, pour peu que chacun y mette de sa bonne foi.


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