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Le bus, la climatisation et la justice : une histoire ubuesque
Publié dans La Vie éco le 06 - 08 - 2013

Devant une salle comble, la présidente d'audience faisait défiler les dossiers à traiter, tout en s'éventant à l'aide d'une feuille de papier. Manifestement perturbée par la chaleur étouffante, il apparaissait clairement qu'elle n'était pas totalement concentrée sur ses dossiers, mélangeant, là un nom avec un prénom, ici un numéro de dossier avec un autre, ou alors confondant les avocats des différentes parties.
Casablanca est une grande cité desservie (tant bien que mal) par des bus (appartenant à plusieurs compagnies), des taxis (grands ou petits, selon la destination), des triporteurs chinois (sans agréments), des transporteurs clandestins,… et même, dans certains quartiers, des charrettes (tractées par un cheval ou un mulet, c'est selon).
Un jour de la semaine dernière, l'un des autobus reliant Hay Mohammadi au centre-ville est brusquement tombé en panne, ce qui est relativement normal (et fréquent), vu l'âge parfois antédiluvien et le manque d'entretien de ces véhicules. Aux passagers de se débrouiller pour poursuivre leur trajet, et rallier leur travail.
Le même jour, vers 9h15, une audience civile débuta comme d'habitude au tribunal de première instance de Casablanca dans une atmosphère légèrement surchauffée. Non que des dossiers sensibles fussent évoqués, mais c'était une semaine de canicule, durant laquelle les températures grimpaient très vite. Ainsi, à 10h15, si le thermomètre affichait 27°, à l'intérieur de la salle d'audience, le mercure dépassait allègrement les 30 degrés. Devant une salle comble, la présidente d'audience faisait défiler les dossiers à traiter, tout en s'éventant à l'aide d'une feuille de papier. Manifestement perturbée par la chaleur étouffante, il apparaissait clairement qu'elle n'était pas totalement concentrée sur ses dossiers, mélangeant, là un nom avec un prénom, ici un numéro de dossier avec un autre, ou alors confondant les avocats des différentes parties. Des murmures se faisaient entendre dans la salle, émanant du public, étonné par l'attitude de la juge…Laquelle, finalement excédée, décida tout bonnement de suspendre la séance… jusqu'à ce que la climatisation soit réparée, et quitta immédiatement la salle d'audience.
étonnamment et stupéfaction chez les personnes présentes. Les avocats, sous leurs robes noires, subissaient aussi une chaleur torride : pas question pour autant de s'en aller, abandonnant ainsi la défense des intérêts de leurs clients. Le public, lui aussi, était terrassé par la température ambiante, mais il était venu dans l'espoir de voir ses problèmes résolus par la Cour, d'autant que certains justiciables, n'habitant pas Casablanca, avaient pourtant fait le déplacement ce jour-là, malgré la chaleur excessive. De tout cela, la magistrate n'avait cure. Elle souhaitait seulement travailler dans un minimum de confort, et exigeait donc que la salle soit climatisée, estimant sans doute, et ça n'engage qu'elle-même, que la justice ne saurait être rendue, si certaines conditions climatiques prévalaient.
Le hic, c'est que la climatisation existait bel et bien dans cette salle d'audience. Bien que le tribunal de Casablanca date de l'époque Lyautey, des aménagements avaient été entrepris, il y a quelques années, grâce à des financements de nos partenaires européens. La modernisation des bâtiments incluait la mise en place de climatiseurs, le câblage nécessaire pour les ordinateurs ou encore la sonorisation des salles. Sauf qu'au Maroc, les choses ne sont jamais aussi simples qu'elles le pourraient, nous autres ayant l'art de compliquer tout ce qui paraît évident.
Les climatiseurs installés dans les salles d'audience sont curieusement situés à trois mètres de hauteur, donc inaccessibles pour tout être humain normal, et aussi les êtres exceptionnels, c'est-à-dire dépassant les deux mètres sous la toise, même juchés sur une chaise. Il paraît que c'est indispensable pour rafraîchir utilement une salle de quinze mètres de long avec une hauteur sous plafond supérieure à sept mètres, et c'est le cas de nos belles salles d'audience !
La solution ? Doter lesdits climatiseurs d'une télécommande (le mode d'emploi ne précise pas quoi faire en cas de panne !). La gestion de ces télécommandes (car au niveau du tribunal, il y en a une bonne trentaine) est donc dévolue à un fonctionnaire déterminé, qui détient aussi les clés du local où sont entreposées les télécommandes. A charge pour lui de veiller à la mise en marche de ces équipements quand le besoin s'en fait sentir, ce qui était le cas la semaine dernière.
Tout est donc normal, logique…
Sauf qu'il était dans le bus reliant Hay Mohammadi au centre-ville, ce qui donne l'équation suivante : bus en panne + fonctionnaire en «rade» + canicule + juge sensible à la chaleur = suspension d'un service public, au grand dam des justiciables contribuables !
Petite suggestion de bon sens et gratuite : et si on laissait les clés du local en question dans un tiroir du tribunal, chez le greffier en chef, par exemple ?… Bonnes vacances aux fidèles lecteurs de La Vie éco.


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