Dari Couspate à accumuler, Cartier Saada, Cosumar, Lesieur et Oulmès à conserver. Centrale Laitière à vendre, Brasseries du Maroc et Unimer à alléger. Les bénéfices du secteur devraient croître de 12.5% cette année. L'année 2013 a été difficile pour les représentants du secteur agroalimentaire à la cote casablancaise. Leur chiffre d'affaires a quasiment fait du surplace alors que les bénéfices ont chuté de 20%, plombés par les réalisations de Cosumar, Centrale Laitière et Brasseries du Maroc. Pour la première société, le déstockage massif opéré par les grossistes et la flambée des coûts des produits énergétiques ont fait plonger le résultat net de 14%. Chez le spécialiste des produits laitiers, la dynamique commerciale a été freinée par le renchérissement des coûts des intrants et les investissements publicitaires et marketing. Quant à Brasseries du Maroc, elle a fait les frais de la répercussion des augmentations de la TIC sur les prix de vente et la fermeture de plusieurs points de vente. En 2014, la situation devrait cependant se redresser. Selon les prévisions de BMCE Capital, le chiffre d'affaires sectoriel croîtrait de 5,7% et le bénéfice net de 12,5%. La tendance se poursuivrait en 2015, avec une activité en hausse de 5,1% et un résultat net en progression de 14,4%. Hormis Cosumar dont la rentabilité est prévue pour reculer encore une fois cette année, les autres sociétés du secteur devraient toutes contribuer positivement à ce redressement. Cela dit, malgré l'amélioration attendue des agrégats sectoriels, les analystes de la société de bourse ne recommandent pas aux investisseurs de se positionner avec force sur les valeurs agroalimentaires. Et pour cause, leur valorisation actuelle en bourse est globalement déjà proche de leur valorisation cible. Seule Dari Couspate est à renforcer dans les portefeuilles. Cartier Saada, Cosumar, Lesieur et Oulmès sont à conserver. Brasseries du Maroc et Unimer sont à alléger tandis que Centrale Laitière est carrément recommandée à la vente. Dari Couspate est valorisée à 961 DH. Par rapport à son cours de fin mars de 831 DH, elle offre un potentiel de hausse de 15,6%. La société devrait faire croître son chiffre d'affaires de 10% à fin 2014 et de 8% à fin 2015. Son bénéfice net enregistrerait une croissance respectivement de 8,2% et 12,7% sur les deux exercices. Le spécialiste du couscous devrait poursuivre sa stratégie de développement et de renforcement de sa position de leader sur le marché local et à l'export pour atteindre ces performances. Pour sa part, l'action Cosumar s'échangeait à 1 918 DH à fin mars contre un cours cible de 1 974 DH établi par BMCE Capital. L'industriel réaliserait un chiffre d'affaires en hausse de 2,7% cette année et de 1,6% en 2015. Alors que les bénéfices devraient reculer de 11,1% dans un premier temps avant de rebondir de 7% en 2015. En effet, la flambée des cours des produits énergétiques continuerait à peser sur la rentabilité du groupe, mais ce dernier compte y faire face en développant son activité, que ce soit sur la partie amont ou à l'export. De son côté, Lesieur est valorisée à 105 DH, soit à peu près le même niveau que son cours de fin mars. La valeur est à conserver car le groupe devrait sensiblement redresser ses bénéfices en 2014 (+57,4%) avant de revenir à un niveau de croissance bénéficiaire normal en 2015 (+8,8%). Le chiffre d'affaires devrait, lui, connaître une croissance plus modérée (+5% cette année et +4,5% en 2015). Ces réalisations découleront de la volonté du groupe de trouver de nouvelles sources d'économie d'énergie, de sécuriser l'approvisionnement sur le marché local, d'optimiser la gestion des achats à l'international et de poursuivre sa stratégie de diversification. Oulmès, elle, a un objectif de cours de 861 DH contre une cotation de 825 DH à fin mars. La société devrait aligner des taux de croissance corrects, de 4% en 2014 et de 4,5% en 2015 au niveau du chiffre d'affaires, et de 16,4% et 11,7% au niveau des bénéfices. Pour cela, la société s'appuiera sur le renforcement de ses capacités logistiques, notamment la mise en service cette année d'une seconde plateforme de distribution dédiée à la zone nord de Casablanca. Elle compte aussi lancer de nouveaux produits afin de poursuivre sa stratégie de couverture de l'ensemble des segments du marché. Parmi les valeurs à alléger ou à vendre il y a d'abord Brasseries du Maroc dont le cours à fin mars (2 151 DH) a dépassé sa valorisation (2 147 DH). Ceci dit, la société devrait renouer avec la croissance bénéficiaire en réalisant une hausse de 6,2% en 2014 et de 12,5% en 2015. Le chiffre d'affaires devrait, lui, croître de 3% cette année et de 6% l'année prochaine. Selon le management du groupe, la croissance escomptée de la consommation suite à la reprise économique et le déplacement relatif de Ramadan en dehors de la saison des vacances favoriseraient ces réalisations. Pour Unimer, la valeur cible est de 179 DH contre un cours de 187,60 DH à la fin du premier trimestre. N'empêche que le groupe afficherait au terme des deux prochaines années des résultats appréciables, notamment un chiffre d'affaires en hausse de 7% à fin 2014 et de 5% à fin 2015, et des bénéfices en progression de 14,3% et de 36% sur les deux exercices. Les pistes pour réussir de telles performances sont le développement des synergies entre les entités acquises au cours des trois dernières années et la diversification de l'activité. Enfin, Centrale Laitière, qui valait 1 457 DH à fin mars, est valorisée par BMCE Capital à 1 020 DH seulement. Il faut dire que l'engouement des investisseurs pour la valeur est grandissant, d'autant que la société devrait rattraper son retard de 2013 et réaliser cette année une croissance de 58% de ses bénéfices. En 2015, la progression s'établirait à 27,5%. Ceci grâce à une meilleure sécurisation de l'approvisionnement sur le marché local et à la poursuite de sa stratégie d'innovation en termes de produits.