BCP : solidité et diversification au cœur d'un 1er semestre 2025 robuste    Injaz AL-Maghrib: inwi décerne le prix I-Tech à la Junior Entreprise Sparks    CAN 2025 : une billetterie chaotique dès l'ouverture    Les Lions de l'Atlas Futsal participent aux Jeux de la Solidarité Islamique    Inédito: Estudiantes marroquíes en la Copa del Mundo de Drone Soccer en Corea del Sur    United Airlines aumenta la capacidad Marrakech–Nueva York para el invierno 2025-26    Maroc : La jeunesse, cœur battant de saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français    Sommet sur le climat 2025 : Xi plaide pour une justice verte et plus de coopération    Dans le sillage de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le gouvernement US annonce qu'il encourage les investissements américains dans les Provinces du Sud    Xi Jinping au Xinjiang pour le 70e anniversaire    Algérie, otage de ses généraux : Anatomie d'un régime de l'ombre    Nice : Polémique sur 120 000 euros en liquide trouvés dans la grande mosquée En-nour    SM le Roi félicite Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud à l'occasion du 11e anniversaire de son intronisation    Fret maritime: Portnet, un modèle de réussite dans la facilitation du commerce international, selon la CNUCED    L'économie numérique, un moteur pour attirer les capitaux et renforcer la compétitivité    New York : Nasser Bourita réunit ses homologues du Sahel pour lancer l'initiative de la Façade Atlantique    Sahara : le Maroc en quête de la neutralité russe à la veille de la résolution du Conseil de Sécurité    Rapatriement des corps de deux mineurs marocains noyés en tentant de rejoindre Ceuta    Gestion de l'AMO public : Un transfert vers la CNSS dans le respect des droits acquis    Violence en ligne : Un fléau silencieux mais massif...    Maladies rhumatismales au Maroc en 2025 : Progrès technologiques et avancées thérapeutiques    Climat : L'Union européenne fustige le manque d'ambition de Pékin    Maroc – France : La culture pour l'innovation et la jeunesse    Casablanca accueille Mo Amer, l'humoriste de Netflix qui conquiert la scène mondiale    Mondial U20 : Une compétition prometteuse et à grands enjeux    Nicolas Sarkozy condamné à cinq ans de prison pour financement libyen    A New York, Bourita multiplie les entretiens stratégiques    Revue de presse de ce jeudi 25 septembre 2025    Hakimi face aux accusations : « Voir ma famille souffrir est le plus difficile »    J-Lioum : La jeunesse au cœur de la nouvelle saison culturelle de l'IFM    Eliminatoires CDM 26 : Un trio mauritanien pour Maroc - Congo    Ligue des Champions CAF : Un arbitre guinéen pour RSB vs ASKO Kara    La DGSN réfute les déclarations d'une touriste britannique dépourvue de documents de voyage à l'aéroport Marrakech-Ménara    Alstom conclut un contrat stratégique de 260 millions d'euros pour équiper en signalisation la ligne Kénitra-Settat    ONU: M. Akhannouch s'entretient à New York avec la présidente de la Commission européenne    À l'ONU, le Maroc annonce la tenue à Rabat de la première Conférence sur les victimes africaines du terrorisme    OM : Nayef Aguerd, le coup magistral du mercato    Botola Pro D2 / J1 : Le programme et les arbitres de la journée d'ouverture (25-26)    Pharmacie : Un nouveau chapitre pour la FMIIP    Hammouchi en visite de travail aux Emirats Arabes Unis    Maroc-Russie: Examen à Montréal des moyens de renforcer la connectivité entre les deux pays    A l'ONU, le roi Felipe VI douche les espoirs du Polisario    Le temps qu'il fera ce jeudi 25 septembre 2025    J-Lioum, ici et maintenant, la jeunesse au cœur de la nouvelle saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc    Allemagne : 144 drones détectés au-dessus des aéroports depuis le début de l'année    Art contemporain : Mahi Binebine entre au Smithsonian et au Pérez Art Museum Miami    Info en images. Fête du Cinéma: 60.000 spectateurs seulement, le grand écran en quête de son public    RETRO-VERSO : Bâtiment Lahrizi, témoin de l'âge d'or architectural de Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Meriem Othmani, la dévouée au social
Publié dans La Vie éco le 07 - 10 - 2015

Sa famille quitte Lyon dans les années 1960 pour s'installer à Sidi Allal Al Bahraoui au Maroc. Elle commence son activité associative avec l'«Heure joyeuse» et crée «INSAF» en 1999.
Meriem Othmani n'aime pas être sous les feux de la rampe. Pas par méfiance à l'égard des médias, mais par humilité. C'est l'efficacité qui compte pour elle dans le travail associatif qu'elle mène depuis trente-cinq ans. Elle est présidente d'honneur de l'association «Insaf», ex-dirigeante de l'association l'«Heure joyeuse», membre du Conseil d'administration de l'association de microcrédit «Al Amana» et présidente de sa «commission stratégie et utilité sociale». Et elle s'investit depuis quelque temps dans une nouvelle ONG, «Al Hayat chaînes de vie», dédiée à la lutte contre la mortalité néonatale. Sa casquette de femme d'affaires, voire de première chef d'entreprise au Maroc, peu de gens la connaissent. «J'ai du mal à parler de moi, de ma vie personnelle, je le fais rarement, encore moins pour les journalistes», confie, avec humilité, Meriem.
Le temps passe, elle a 68 ans, et elle s'est toujours investie auprès des gens démunis, SDF, bébés délaissés, mères célibataires, déscolarisés, enfants de la rue…, depuis plus de trois décennies. Cette passion de servir ceux qui en ont besoin lui a été sûrement inculquée le jour où, encore enfant, à Lyon, elle regardait des foules d'immigrés nord-africains rejoindre, le soir, après une longue journée de labeur, le centre d'hébergement de la Part Dieu qui leur était dédié dans cette ville. Son père, Algérien de naissance, y tenait, avec sa femme, un commerce. «C'était une caserne, en fait, où l'on entassait dans des conditions inhumaines et une surveillance tatillonne de la police ces travailleurs nord-africains», se rappelle Meriem (ou Aïcha, de son vrai prénom). Elle est l'aînée des cinq enfants Merzougui. Sa mère, une grande blondine, née en France, est d'origine polonaise. A dix ans, ses parents l'inscrivent dans une classe qui mène à la formation professionnelle, elle se trouve comme une égarée parmi des ados de quatorze et quinze ans. Ce choix lui joua un mauvais tour. En 1960, la famille Merzougui quitte la France, la destination que prend le père est pour le moins curieuse : une ferme acquise à Sidi Allal Bahraoui, au Maroc. Une ferme, «c'est ce que voulait mon père, il en rêvait, sûrement à cause de ses origines paysannes», explique sa fille. Meriem a 14 ans, on l'inscrivit en 6e au lycée Lalla Aïcha, à Rabat.
La seule fille à réussir le concours de l'ISCAE
Après le bac, elle obtient une licence en sciences po, à Casablanca, et un troisième cycle en gestion à l'ISCAE. Meriem était cette année la seule fille de sa promotion à réussir le concours d'accès à cet institut. Entre-temps, en 1969, elle va épouser un médecin. Elle prend le nom de son mari, M. Othmani (lui aussi un Algérien). C'est sous ce nom qu'elle est connue dans le milieu des affaires, et dans le milieu associatif. Son travail : chef d'entreprise. En 1971, elle acquiert une petite imprimerie au quartier Belvédère à Casablanca, qui emploie une poignée de salariés, pour la transformer quelques années plus tard en une véritable entreprise de bureautique, SICOPA. En parallèle, Meriem crée «Maison des Dunes», une société spécialisée dans la fabrication et l'exportation des serviettes de toilette brodées pour salles de bains, hôtels et spa.
Ambitieuse et tenace dans les affaires, Meriem l'est aussi, sinon plus, dans son travail associatif. Son histoire avec ce milieu remonte aux années 1980, d'abord au sein de l'«Heure joyeuse», agissant sur le terrain des enfants en situation difficile. «La première fois où j'ai rendu visite à cette association, je rencontre trois femmes, qui se battent pour sauver des bébés, mais avec une caisse vide», se désole Meriem. Sans argent on ne peut rien faire. Elle mobilise alors son réseau de connaissances et demande à chacune d'elles une contribution financière mensuelle. Des ordres de virement de 100 DH par mois commençaient à alimenter le compte de l'association. «Une somme dérisoire pour ces gens qui gagnent bien leur vie, mais si importante pour la marche de l'association», se rappelle-t-elle. Quelque temps plus tard, Meriem, avec quelques autres militantes, prend la direction de cette association. On tape alors, au hasard, quelques portes : l'OFPPT pour la formation des jeunes démunis et de leurs mamans, d'autres organismes pour la collecte de dons pendant Ramadan et leur distribution au profit des nécessiteux, la sensibilisation de quelques entreprises à virer de l'argent, et la distribution de dizaines de milliers de cartables à l'occasion de chaque rentrée scolaire… Elle quitte l'association en 1998 pour créer, avec d'autres acteurs associatifs, dont Driss Khrouz (le directeur de la Bibliothèque nationale) et Fouad Abdelmoumni, le «Comité de scolarisation de la fille rurale» pour aider les filles du monde rural à aller au collège. Un an plus tard, elle rejoint le groupe «Terre des hommes», une autre ONG de dimension internationale. Ce fut le tremplin pour fonder l'ONG Insaf s'occupant essentiellement des mères célibataires et de leurs enfants, mais aussi servant la cause des petites filles exploitées dans des travaux domestiques.
«Terre des hommes» finance, les militantes d'Insaf font du terrain : dans les prisons pour aider les femmes incarcérées, et dans les maisons pour retirer les «petites bonnes» de l'enfer du travail domestique et les remettre à leurs tuteurs, en contrepartie d'une somme d'argent, pour les faire scolariser. Mission accomplie ? Pas tout à fait. Meriem quitte toute action directe au sein de cette association tout en y demeurant présidente d'honneur. Incompatibilité de caractères et de directives ? Peut-être. Le monde associatif n'est pas exempt, tout comme le monde politique, de dissensions intestines, pour une raison ou pour une autre. Mais Meriem ne quitte pas pour autant le navire associatif. Ses deux derniers faits d'armes : la présidence de la «Commission stratégique et utilité sociale», créée par Al Amana, avec comme objectif de déclencher une vaste opération de sensibilisation des jeunes en matière de formation et d'emploi dans les différentes région du pays. L'autre fait d'armes : le renforcement de l'équipe de l'association «Al hayat, chaîne de vie» dédiée à la lutte contre la mort néonatale. Elle y est la vice-présidente. Son combat est de sauver la vie aux 10 000 bébés qui meurent chaque année dès leur naissance, et sauver 24 000 autres de l'handicap qui les guette dès leur venue au monde. Mais Meriem Othmani reste une éternelle insatisfaite, elle a l'impression que beaucoup reste encore à faire. «Je suis Franco-algérienne, mais mon pays c'est le Maroc. Après trente- cinq ans dans le domaine associatif, je sais, par l'expérience que j'ai acquise, que j'ai encore beaucoup à donner à ce pays, et je le ferai», conclut-elle avec obstination. Sans négliger pour autant sa casquette de femme d'affaires : elle y est aussi déterminée que dans l'associatif.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.