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Pourquoi les entreprises industrielles se détournent du crédit bancaire
Publié dans La Vie éco le 02 - 01 - 2004

Selon une enquête de la DPEG, plus de 60 % d'entre elles recourent
à l'autofinancement pour investir.
Les prêts bancaires ne sont utilisés que par 21 % d'entre elles.
Comment les entreprises se financent-elles ? Recourent-elles aux crédits bancaires et dans quelles proportions ? A en juger par les surliquidités sur le marché monétaire, il est permis de penser que les entreprises préfèrent plutôt les autres modes de financement, et notamment l'autofinancement. C'est du moins le constat que vient d'établir une étude du ministère des Finances qui reprend, pour les besoins de la démonstration, les données de l'enquête FACS (Firm analysis and competitiveness survey) réalisée en 2000 par le ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI) en collaboration avec la Banque mondiale. Même si en trois ans, les données peuvent avoir évolué, il semble, selon un responsable au MCI, que, globalement, la tendance d'un faible recours aux prêts bancaires reste la même. «Nous allons bientôt lancer une enquête similaire à celle de 2000, toujours avec le concours de la Banque mondiale, non seulement pour vérifier si la situation a évolué depuis, mais aussi et surtout pour comprendre, parce que nous le percevons nettement, pourquoi le marché monétaire ne suscite pas vraiment l'engouement», confie le même responsable.
Selon l'étude du ministère des Finances, à travers sa direction de politique économique générale (DPEG), les entreprises industrielles marocaines, dans une proportion de 63 %, ont tendance en effet à recourir à leurs propres bénéfices pour financer leurs investissements. Elles sont seulement 21 % à faire appel aux crédits bancaires et 7 % aux crédits auprès de leurs fournisseurs ; les autres modes de financement étant quasiment insignifiants : 4 % pour les prêts de la maison-mère, 3 % pour l'augmentation du capital, 1 % pour l'émission d'obligations et 1 % pour le leasing.
7% seulement ont recours au crédit-founisseur
Ces chiffres démontrent-ils que les nombreuses réformes introduites en matière de financement de l'entreprise depuis une dizaine d'années (désencadrement des crédits, nouvelle loi bancaire, libéralisation des taux d'intérêt, etc.) n'ont pas donné les résultats escomptés ? Oui, répond le ministère des Finances, qui s'interroge au passage sur le fait de savoir «s'il y a réellement des entraves à l'accès au crédit bancaire et quels seraient alors les modes de financement alternatifs».
Contrairement à une idée assez largement répandue, le faible taux de financement par prêts bancaires ne serait pas lié à un accès limité de la clientèle industrielle aux services bancaires ou à une gestion peu efficace des dossiers de demande de crédits.
La preuve, selon l'enquête, est que 82 % des entreprises sondées «ont la certitude que leur demande de prêt serait acceptée si elles présentaient un projet bancable». Alors, d'où vient que la préférence d'une grande partie de ces entreprises va à l'autofinancement ? Une série de facteurs probablement à l'origine de cet état de fait sont avancés par les Finances : la nature des activités des entreprises industrielles qui sont en majorité à forte intensité de main-d'œuvre et, de ce fait, nécessitent davantage de découverts bancaires que de prêts à long terme ; la gestion peu transparente pratiquée par ces entreprises ; la faiblesse de l'anticipation de la conjoncture, la cherté du crédit.
La faiblesse des prêts bancaires cacherait une gestion peu transparente
Il y a environ une année, Abdeltif Loudyi, alors directeur du Trésor et des Financements extérieurs (aujourd'hui secrétaire général du ministère des Finances), abordant le rôle du Trésor dans le financement de l'économie, attribuait la faiblesse de l'utilisation des mécanismes de financement et de garantie, en particulier à l'insuffisance de l'information et à la faiblesse générale de la demande de crédits. Mais alors, comment expliquer qu'en 2003 (à fin novembre) les crédits à l'économie aient augmenté de 7 % (environ 18 milliards de DH), atteignant un encours de quelque 250 milliards de DH (compte non tenu des crédits aux sociétés de financement) ? C'est tout le paradoxe de la situation. Mais le paradoxe n'est qu'apparent. «Si on met de côté les 40 milliards de DH de créances en souffrance et qui sont très probablement dus par les PME-PMI, la question reste de savoir à quelles entreprises sont allés les 200 milliards de DH de crédits», s'interroge un économiste. «Partant du principe qu'on ne prête qu'aux riches, ce sont les grandes entreprises qui obtiennent le plus de crédits. Mais il faut savoir que les autres empruntent aussi en utilisant toutes sortes d'artifices, comme le crédit à la consommation, par exemple», confie un banquier.
Au total, le constat que beaucoup d'entreprises recourent à l'autofinancement (ce qui signifierait qu'elles sont en bonne santé !) plutôt qu'aux crédits bancaires est à relativiser. Pour autant, il demeure, toute proportion gardée, un indicateur du peu de transparence dans la gestion des entreprises, dont le caractère, souvent familial, y est peut-être pour quelque chose. «Lorsqu'une entreprise s'endette jusqu'à un certain niveau (en application de la règle de 1/3 de fonds propres et 2/3 de la dette globale, NDLR), cela veut dire qu'on lui fait confiance, qu'elle ne redoute pas d'être sous les feux des projecteurs et, enfin, qu'elle opère de bonnes anticipations et donc qu'elle est bien structurée», analyse un expert. C'est le cas dans les économies développées où le nombre de faillites par exemple montre bien à quel point le financement sur le marché des capitaux est important. Même s'il s'agit de situations que personne ne souhaite voir s'installer, il serait intéressant de connaître le nombre de faillites dans les pays en développement.
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Il y a investissement… et investissement
L'étude de la DPEG, en adoptant une approche «quantitativiste» du financement de l'entreprise industrielle, n'est pas dénuée d'intérêt, mais elle gagnerait à se pencher sur l'aspect qualitatif du problème, analyse Abdelatif Maâzouz, professeur de gestion à la faculté de Casablanca.
En effet, explique-t-il, cette étude nous donne des indications, sans doute intéressantes, sur le nombre d'entreprises industrielles qui préfèrent s'autofinancer plutôt que de recourir aux banques, mais elle ne précise pas le volume des investissements réalisés. «Du coup, le poids de la grande entreprise se trouve diminué et par conséquent l'importance des financements alternatifs n'est pas mise en valeur». Par ailleurs, ajoute
M. Maâzouz, l'étude ne distingue pas entre investissement de renouvellement et investissement de croissance. «Or, on sait que les investissements réalisés par les entreprises industrielles entre 1995 et 2000, soit durant la période couverte par l'enquête, étaient des investissements de renouvellement. Il est bien normal donc que ceux-ci soient autofinancés, puisque le cash flow est destiné en grande partie au financement des immobilisations existantes».
Cela étant, la surliquidité qui caractérise le marché depuis 2000 s'expliquerait, selon M. Maâzouz, par l'insuffisance de projets d'investissement, «chose d'ailleurs qui semble être bien comprise par les investisseurs étrangers dont la stratégie est de venir avec des projets à financer localement. Ce faisant, ils bénéficient de taux d'intérêt compétitifs et ne prennent aucun risque de change». Enfin, conclut-il, «tout cela montre bien que le financement ne pose pas de problème, ce qui veut dire que l'entreprise marocaine a une capacité d'endettement qu'elle n'exploite pas.»


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