A l'occasion de ses 20 ans, l'OPM a ouvert la saison 2015-2016 par des concerts célébrant la voix. Les grands airs d'opéra ont été joués à Casablanca, Fès et Rabat. C'est dans le cadre somptueux de l'église Notre-Dame que l'Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM) a choisi de jouer, en premier, «Les grands airs d'opéra» qui inaugurent la saison musicale 2015-2016. «Jamais l'église Notre-Dame n'a été aussi pleine», plaisantait Farid Bensaid, président de l'OPM, brisant ainsi le silence quasi religieux d'une assistance de mélomanes venus nombreux. Au programme : Verdi, Bizet, Mozart, Puccini et d'autres noms légendaires. Les voix divines L'OPM fête cette année son vingtième anniversaire. Pour célébrer autrement le beau parcours des quatre-vingt professionnels qui composent l'orchestre, cette dernière a fait appel à un instrument unique, sur lequel s'accordent tous les autres: La voix. «Pour nous, instrumentistes, la voix reste incontestablement la référence absolue en matière de phrasé, d'intonation et de musicalité», étaye Farid Bensaid. Aussi, deux solistes ont été invités pour accompagner l'OPM dans ce concert des grands airs d'opéra. La voix masculine de Luca Lombardo a ouvert le concert par La fleur que tu m'avais jetée, tirée de Carmen de George Bizet. Le ténor marseillais est lauréat de plusieurs grands concours de chant tels que le Prix Caruso, le Prix Georges Thill et le Concourt des voix d'Or... Il a fréquenté des scènes internationales prestigieuses comme l'Opéra de Bastille, la Scala de Milan, le Staatsoper de Vienne et le Covent Garden de Londres. Ayant joué tous les rôles célèbres de ténor lyrique italien, de Verdi à Puccini, Luca Lombardo est un atout majeur pour l'OPM en cette saison. Relève assurée Soprano italienne d'origine bulgare, le public n'avait d'yeux que pour elle. Stefanna Kybalova a en effet offert un splendide spectacle, tant par ses performances vocales que par l'excellence de son interprétation des diverses personnages. Lauréate également de plusieurs concours, elle a joué les premiers rôles lyriques féminins dans plusieurs opéras. Le concert a également été l'occasion de présenter le jeune Chœur Philharmonique du Maroc, récemment créé par la Fondation Témor sous la direction de la chef de chœur Evelyne Englebert. Composé, dans sa totalité, de quelque quarante chanteurs semi-professionnels, le chœur a interprété avec brio des airs de la Traviata de Verdi, sous la direction du maestro Pierre-Michel Durand. Des débuts prometteurs pour cette jeune formation qui se produira dans le Requiem de Verdi en janvier prochain, dans Carmen en avril et dans le Requiem de Mozart au Festival des Alizés d'Essaouira fin avril. L'année 2016 connaîtra également l'ouverture d'une nouvelle promotion du programme Mazaya : un programme socio-éducatif destiné aux enfants défavorisés et déscolarisés, afin de leur offrir une deuxième chance grâce à une formation professionnelle dans la musique. Le parcours s'étale sur cinq années au minimum, avec une formation scolaire de base et un apprentissage rigoureux de la musique. Les élèves de la première promotion, lancée en 2012, participent déjà à leurs premiers concerts. La nouvelle promotion verra le jour grâce aux recettes de la série de concerts donnés par l'OPM. Quarante-trois nouveaux élèves, entre 7 et 14 ans, vont intégrer le programme pour étudier des instruments à vent et les percussions. De quoi confirmer le statut d'institution d'utilité publique de la Fondation Ténor.