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Yann qui rit, Mohamed qui pleure
Publié dans La Vie éco le 15 - 06 - 2016

Visiter Amsterdam, c'est à la fois éprouver de l'émotion artistique à chaque détour de rue, se nourrir l'esprit et évoluer dans un environnement farouchement respectueux des libertés individuelles. La nuit y est aussi animée que le jour, les noctambules, avec la profusion de restaurants, de cafés et de bars, y trouvant autant leur compte que les lève-tôt.
Ils en ont trop et nous pas assez.Le monde est franchement mal fait. A Amsterdam, on étouffe. La ville est arrivée à quasi-saturation. En cause, les 17 millions de touristes qui, chaque année, envahissent ses ruelles. Victime de son succès, la capitale néerlandaise en est arrivée au point de devoir cesser toute action de promotion. «Nous ne devons plus rien faire pour attirer du monde ici», vient de déclarer son maire. Pendant ce temps, au Maroc, les touristes se font désirer. Le ministre du tourisme a beau pratiquer la méthode Couet, les professionnels du secteur font grise mine. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : on stagne à 10 millions de visiteurs (10,6 millions en 2015), faisant des 20 millions espérés dans le cadre de la Vision 2020 un rêve inaccessible. A Amsterdam, qu'il pleuve ou qu'il vente, ils se pressent, toujours plus nombreux en files interminables devant les musées et les hôtels ne désemplissent pas. Avec une progression de 5% par an, le nombre des touristes pourrait atteindre les 23 millions en 2025. Une perspective qui, a contrario, n'enchante pas les 830 000 habitants d'Amsterdam de plus en plus excédés par l'affluence sur leur ville malgré les 100 000 emplois générés par le secteur.
Yann qui rit et Mohamed qui pleure. Pourquoi ? Pourquoi la petite capitale néerlandaise réussit-elle là où nous échouons lamentablement, attirant à elle plus d'une fois et demie ce que le Maroc draine comme voyageurs sur l'ensemble de son territoire ? Mais y a-t-il lieu de s'étonner tant les raisons paraissent évidentes ? Certaines évidences gagnent cependant à être rappelées, voire rabâchées.
En cinq ans, le nombre des visiteurs à Amsterdam a bondi de 20%. Les responsables du tourisme n'en sont pas surpris. Au cours de cette même période, près de douze milliards d'euros ont été injectés dans la culture avec la rénovation de plusieurs grands musées de la ville. A Amsterdam, l'offre culturelle est aussi abondante que diversifiée. Outre une très large palette de musées – Rijksmuseum, Musée Van Gogh, Maison d'Anne Frank mais également musée du haschich ou encore de la torture ou du sexe – 2000 événements dont 170 festivals sont organisés chaque année. Sa dimension culturelle participe grandement à l'attractivité d'Amsterdam. Mais il n'y a pas que ça. Il y a la ville en elle-même, avec son vieux centre historique, ses 164 canaux et surtout, ce puissant air de liberté qu'on y respire. S'ils eurent leur passé colonial, les Pays-Bas se distinguent aussi par leur longue histoire de tolérance sociale et de progressisme. Ils furent l'un des premiers pays au monde à s'être doté d'un Parlement élu et ceux qui, dès 1878, ont aboli la peine de mort, soit plus d'un siècle avant la France (1981). Leur longueur d'avance dans le respect des droits humains, ils l'ont conservée à ce jour. Légalisation de l'avortement, du mariage homosexuel (dès 2001 quand les autres européens n'y viennent qu'une décennie plus tard) de l'euthanasie… Visiter Amsterdam, c'est donc à la fois éprouver de l'émotion artistique à chaque détour de rue, se nourrir l'esprit et évoluer dans un environnement farouchement respectueux des libertés individuelles. La nuit y est aussi animée que le jour, les noctambules, avec la profusion de restaurants, de cafés et de bars, y trouvant autant leur compte que les lève-tôt. Comment dès lors s'étonner que la petite Amsterdam attire à elle tant de monde ? A l'inverse, y-a-t-il lieu d'être surpris de n'avoir que dix pauvres millions de touristes au Maroc malgré toute l'énergie déployée pour développer cette industrie ? Notre pays est beau, sa population y est accueillante mais à part nos sourires et notre soleil, qu'offrons-nous à ceux qui nous visitent alors même que, dans la conjoncture actuelle, nos atouts sont lourdement lestés par la redoutable régression sociétale en cours. Qui aura envie de venir sur des plages où des barbus font la chasse aux bikinis ? Dans un pays où l'on enferme les personnes qui osent s'aimer sans y être légalement autorisés ? Où les rues sont bruyantes le jour et inanimées la nuit ? Oui, notre pays est magnifique et humainement parlant, il a beaucoup à donner. Mais tant que la valeur liberté n'y sera pas pleinement consacrée, aucune Vision, fut-elle la plus élaborée, n'atteindra ses objectifs.


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